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Économie Publié le mercredi 12 janvier 2011 | Le Nouveau Réveil

Après la déclaration des évêques pro-Gbagbo, Doubé Binty :/ “Que font ces évêques de la vérité à laquelle notre Seigneur est venu rendre témoignage”

Le titre de cette chanson de Jean Ferrat correspond parfaitement à la situation que nous vivons présentement dans notre pays où à travers la péroraison de la Conférence épiscopale présentée sous la forme d'une lette ou d'un message aux Ivoiriens ( ?), nous assistons à l'alliance du sabre et du goupillon.
Nous assistons ébahis à la sarabande des évêques de Côte d'Ivoire avec les détenteurs de l'épée dans notre pays.
Le général Mangou et sa soldatesque peuvent faire toutes les hécatombes, les évêques de Côte d'Ivoire sont là, par une abondante aspersion d'eau bénite, pour effacer les traces de tous ces crimes et donner un blanc seing absolu à monsieur Laurent Gbagbo pour qu'il continue de confisquer un pourvoir qui n'est plus le sien depuis la déculottée que lui a infligée monsieur Alassane OUTTARA le 28 novembre dernier. Comme par hasard, la rhétorique à nous servie par les évêques de Côte- d'Ivoire reprend mot pour mot les arguties sulfureuses et crétinisantes des refondateurs- FPI-LMP qui se sont mis dans la tête que l'élection du président de la République de Côte-d'Ivoire était laissée à la seule discrétion du Conseil Constitutionnel qui, de son bureau, peut annuler les voix qu'il veut pour proclamer vainqueur le vaincu.
Les évêques découvrent subitement et à l'occasion les vertus du dialogue, ce dialogue que monsieur Gbagbo a toujours rejeté décidant d'imposer à tout le monde son diktat. Dans sa grande magnanimité, monsieur Gbagbo, une fois que le président Alassane OUATTARA l'aura reconnu président par la volonté de monsieur Yao N'dré et du Conseil Constitutionnel, condescendra alors à lui consentir des concessions. Voilà le type de dialogue auquel invitent les évêques ivoiriens qui se déclarent opposés à toute intervention militaire étrangère, notamment de l'ECOMOG pour éviter que pareille intervention n'entraîne des victimes en nombre incalculable, les effets collatéraux des combats étant à redouter.
Ainsi, de façon soudaine, les évêques de Côte- d'Ivoire ont souci de la vie des Ivoiriens, eux qui ont toujours brillé par leur indifférence face au sort dramatique réservé au peuple ivoirien par monsieur Laurent Gbagbo et son régime depuis 10 ans !
-Octobre 2000. A l'issue d'une élection d'où avaient été exclus tous les candidats qui pouvaient porter ombrage à monsieur Gbagbo, ce dernier, estimant que le général GUEI voulait lui voler "sa" victoire (?) appelait à descendre dans la rue.
Trois cent trente (330) Ivoiriens qui avaient la vie devant eux furent massacrés par nos (?) Forces de Défense et de Sécurité qui auraient reçu, selon le FPI, l'ordre du général Guéï pour le faire. Ce que ce dernier a toujours contesté et rejeté. L'histoire nous révélera un jour qui avait besoin de martyrs pour se donner l'illusion d'avoir combattu pour arracher la victoire et le pouvoir en sacrifiant de pauvres innocents. Profitant de la confusion qui régnait, monsieur Gbagbo se proclamait vainqueur et président, ce que devait confirmer le président FPI de la Commission Nationale Electorale d'alors. Le RDR et ses militants qui contestaient ces résultats et réclamaient de nouvelles élections furent également trucidés en grand nombre par les mêmes Forces de Défense et de Sécurité avec pour point d'orgue l'horrible charnier découvert près de la Maison d'Arrêt de Yopougon.
C'est tout cela qui faisait dire à monsieur Gbagbo qu'il avait accédé au pouvoir dans "des conditions calamiteuses."
Il aurait pu dire cataclysmiques !
Aucun évêque n'a jugé utile d'élever la voix pour protester contre ces tueries barbares et bestiales. A la faveur de la rébellion qui a éclaté en septembre 2002, un nettoyage ethnique systématique s'opérait dans les zones forestières sans que le pouvoir de monsieur Gbagbo lève le petit doigt pour secourir les victimes.
Bien au contraire, les escadrons de la mort firent leur apparition et les enlèvements et exécutions sommaires deviennent monnaie courante dans cette Côte d'Ivoire où la vie humaine, parce que sacrée, était si précieuse !
Les charniers et fosses communes se multiplient dans la Côte d'Ivoire utile de monsieur Gbagbo : N'dotré, Monoko zohi et un peu partout !
La Conférence Episcopale ne trouvait rien à dire estimant sans doute largement suffisant l'accueil des déplacés dans ses missions ! Abrutissant une jeunesse désoeuvrée, le FPI envoyait à la mort des centaines de jeunes à Logoualé et à M'bahiakro. La Conférence Episcopale n'a rien vu, rien entendu et partant passait tout cela sous silence.
-Mars 2004 : face aux tergiversations de monsieur Gbagbo et au reniement permanent de sa parole et de sa signature, l'opposition décidait de manifester pour réclamer l'application des accords signés.
La manifestation prévue le 25 mars n'eut pas lieu car étouffée dans l'œuf par les Forces de Défense et de Sécurité. Cependant, pendant trois jours, les militants de l'opposition allaient passer des jours et des nuits d'enfer.
Les Forces de Défense et de Sécurité, soutenues par les milices tribales du FPI, passaient de maison en maison pour exécuter ces militants de l'opposition.
On dénombra 518 tués et des centaines de blessés et de disparus.
Une mission des Nations Unies, venue enquêter sur place, concluait son enquête partielle par 120 morts indiscriminés.
Les évêques et la Conférence Episcopale n'eurent aucun mot pour ces victimes de la barbarie d'un régime dictatorial et sanguinaire, refusant même de participer à la prière oeucuménique dite pour ces morts.
L'un d'eux osait même déclarer que l'opposition l'avait bien mérité qui avait défié le pouvoir. Et pourtant dans l'opposition, monsieur Laurent Gbagbo était le parangon de toutes les défiances, lui qui, avec ses hordes, paralysait toutes les artères d'Abidjan pour rendre le pays ingouvernable. Personne n'a alors tiré sur lui, même avec des balles en caoutchouc que ne connaissent d'ailleurs pas nos Forces de Défense et de Sécurité, ni au moment de l'assaut final lancé contre le pouvoir en février 1992 et après sa fuite mémorable pour se réfugier courageusement et piteusement dans les sous-sols infects d'un immeuble, ni lors de son boycott actif ethniciste de 1995. On se rendait ainsi compte du parti pris flagrant de nombre d'évêques dont le penchant pour le FPI oblitérait totalement la raison et la conscience, pour ceux qui en avaient encore !
Cela n'était nullement surprenant quand on sait que la violente et meurtrière FESCI a été créée dans une paroisse !
Les meurtres, crimes et assassinats se succédaient à un rythme effréné sans qu'aucune voix épiscopale s'élève pour dénoncer ces dérives dictatoriales et sanguinaires du régime FPI : audiences foraines, enrôlement, femmes réclamant la baisse du coup de la vie tout était maté dans le sang et les évêques de Côte d'Ivoire trouvaient cela normal sanctionnant et/ou éloignant tout prêtre qui osait dire la vérité sur ces crimes barbares et immondes.
Depuis le 28 novembre 2010, après la cuisante défaite de monsieur Gbagbo, ce sont des mercenaires libériens et angolais qui apportent leur concours particulièrement efficace à la garde républicaine du généralissime Dogbo Blé, des hommes de la Marine de l'amiral Vagba, des éléments du cecos du général Guiai Bi Poin et des éléments dressés pour tuer de la police, pour traquer les opposants dans leurs cours et maisons, les enlever et les exécuter froidement.
On dénombre à ce jour plus de deux cents (200) morts et autant de blessés et de disparus.
Là encore, la Conférence Episcopale est restée de marbre.
C'est à croire qu'il n'y a de véritable mort que lorsqu'elle a été causée par des troupes étrangères. Nos ( ?) militaires, nos ( ?) gendarmes, nos ( ?) policiers, soutenus par des milices recrutée par le pouvoir donc automatiquement ivoiriennes, peuvent tuer ad nutum. Ils en ont le pouvoir et surtout ils en ont le droit !
Si silencieux voire indifférents face au martyre des Ivoiriens et particulièrement de l'opposition, les évêques viennent nous pondre un discours parlant de souveraineté et d'opposition à toute intervention étrangère.
Où était cette souveraineté lorsqu'il fallait trouver le financement des élections ?
Nos évêques savent-ils ou oublient-ils que la Côte d'Ivoire est sous tutelle des Nations Unies depuis belle lurette et que ce sont les Ivoiriens, à commencer par monsieur Gbagbo qui ont demandé la certification de tout le processus électoral par les Nations Unies ?
Nos évêques pensent-ils que 200 morts ne représentent rien et que seuls les effets collatéraux d'une intervention étrangère feront de vrais morts ?
Que disent d'ailleurs ces évêques relativement au résultat des élections ? Faut-il se soumettre à la volonté du peuple souverain ou se plier à "l'élection faite par monsieur Yao N'dré et du Conseil Constitutionnel ?"
Ce Yao N'dré qui a d'ailleurs raté sa vocation parce qu'il aurait dû être charcutier et non juriste ( ???) vu l'invalidation qu'il a faite avec un couteau de boucher pour faire du vaincu le vainqueur !
Ils ont toujours brillé par leur silence assourdissant et alors qu'on pouvait penser que c'était pour agir dans le sens du respect de la volonté populaire, nous nous rendons compte qu'on a affaire à des évêques, FPI-LMP, partisans et adorateurs zélés de monsieur Gbagbo.
Le Président du Congo démocratique veut que la prochaine élection présidentielle se fasse à un tour.
Le Cardinal Mussengo a tout de suite pris position pour contester cette volonté présidentielle qui sème des doutes réels sur la représentativité du prochain président qui pourrait être alors élu avec 20% des voix uniquement parce qu'il devance ses adversaires.
En Côte d'Ivoire, on fait semblant de jouer aux équilibristes parce qu'on veut être agréable à un pouvoir assassin qui a été si généreux et si large à son endroit.
Nous doutions jusqu'à présent des accusations portées contre des prêtres rwandais dans le génocide commis au Rwanda. Nous nous rendons compte, à travers le comportement de nos prélats que la réalité dépasse la fiction.
Celui-là qui a asséché toutes les caisses de l'Eglise, à commencer par le fonds laissé par le père de la Nation pour l'entretien d'un grand édifice religieux joue au bon apôtre en épousant les vues d'un régime qui lui réglait ses factures d'eau et d'électricité.
Il est dommage que là où ils auraient tant gagné à se taire, les évêques ivoiriens aient choisi de laisser tomber leur masque jetant l'opprobre sur une Eglise catholique jusqu'à présent si respectée et si admirée !
Les évêques ivoiriens pensent-ils que leurs ouailles sont exclusivement FPI-LMP pro Gbagbo pour se montrer aussi partisans ?
Que font-ils de la vérité à laquelle notre Seigneur est venu rendre témoignage et qu'ils doivent défendre à temps et à contretemps plutôt que de se livrer à des compromis-compromissions qui ne les honorent pas et ne les grandissent pas ?
Les évêques Ivoiriens ignorent-ils que les militants des différents partis politiques ne sont pas tous chrétiens et que malgré tout, ils fraternisent avec les militants d'autres confessions ?
Le Président HOUPHOUET-BOIGNY et le Président BEDIE ont-ils propagé la chrétienté en Côte d'Ivoire pour que monsieur OUATTARA, Président de la République, viennent propager l'islam ?
Si des évêques, prêtres de Jésus-Christ, sont incapables de servir et de dire la vérité même à leur bienfaiteur, alors c'est à désespérer du peuple de Côte d'Ivoire !
Nous ne demandons pas à nos évêques d'être comme monseigneur Romero assassiné en pleine messe pour ses opinions qui ne caressaient pas le pouvoir dans le sens du poil, mais de garder au moins leur dignité.
La mort tragique du Général Guéï livré à ses bourreaux alors qu'il était réfugié dans une église, asile suprême que tout prêtre défend au péril de sa vie, a semé le doute sur certains prélats affairistes se disant politiciens détenant la science infuse et conseillant tout le monde !
La dernière publication de la Conférence Episcopale nous désoriente et enlève nos repères parce que nous prenons davantage conscience que nous sommes encore plus livrés à nous-mêmes, nos pasteurs ( ?) voulant faire de nous des moutons de Panurge, des niais et des sots qui se laissent mener à l'abattoir sans mot dire !
Nos évêques pensent-ils, en défilant avec les diplomates et autres personnalités chez le Président BEDIE après le premier tour pour lui demander d'accepter une défaite imaginaire alors qu'il était arrivé en tête, que le candidat du PDCI est le plus cancre et le plus idiot des Ivoiriens, celui qui doit toujours penser à la paix et à la concorde entre Ivoiriens tandis qu'on doit se plier à toutes les exigences de monsieur Gbagbo, même les plus farfelues ?
Qu'on nous dise où se trouve le problème. Quelqu'un, pour être fidèle à son slogan "on gagne ou on gagne" met son ami en bout de chaîne pour que quel que soit le résultat de l'élection il soit déclaré vainqueur surtout s'il a perdu.
Et c'est ce qui s'est passé avec l'indigne président du Conseil Constitutionnel : un gangstérisme mafieux épouvantable et c'est ce que veulent cautionner les évêques ivoiriens ?
Heureusement que le véritable bout de la chaîne, c'est la certification des Nations Unies !
Depuis 10 ans, les Ivoiriens vivent l'enfer face à un régime de prédateurs sanguinaires qui a plongé le pays dans le gouffre et réduit la population à la misère la plus noire.
Et plutôt que dire à l'incarnation de ce régime qui a régulièrement perdu les élections de débarrasser le plancher, les évêques ivoiriens veulent que nous continuions de vivre l'effroi parce qu'un président du Conseil Constitutionnel, en commettant un parjure par rapport à son serment et à ses engagements n'a pas été capable de comprendre qu'une fois nommé au poste qu'il occupe si indûment aujourd'hui, ne devait à son ami Gbagbo qu'un "devoir d'ingratitude" comme le disait si bien monsieur Badinter parce qu'il n'avait ni le droit de tordre le coup à la loi, ni de lui tourner le dos.
Monsieur Gbagbo peut sans doute s'estimer heureux puisqu'il ne tient que par le sabre auquel vient ostensiblement de s'allier le goupillon.
Ce qui ne surprend guère quand on lit la fameuse prière pour la paix en Côte d'Ivoire où l'épiscopat ivoirien cherche ailleurs ceux qui veulent accéder au pouvoir par tous les moyens alors que ce sont justement ceux-là qui sont au pouvoir, qui dansaient au Gabon après la réussite du coup d'Etat de 1999.
Ils accusent également des martiens qui pilleraient nos richesses alors que ce sont ces prédateurs pillards qui sont aux commandes des leviers de l'Etat.
On se demande si nos évêques ont la berlue !
Que monsieur Gbagbo sache cependant qu'il ne s'agit là que d'un leurre comme l'ont été les sondages aux résultats mirifiques pour lui et comme l'a été "son élection" par son ami Pablo et son Conseil Constitutionnel.
C'est une sortie inéluctable et peu glorieuse qui l'attend.
Quant à nos ( ?) évêques, ils gagneraient à s'intéresser davantage au sort de leurs ouailles et du peuple tout entier plutôt que de se mêler de politique politicienne qui les discrédite et les noie !
L'épiscopat ivoirien doit toujours avoir présent à l'esprit que le convoyage du Très Saint Sacrement au domicile de monsieur Gbagbo et de son épouse est une tache indélébile dans les annales de l'Eglise catholique de Côte d'Ivoire.
Devrions-nous rappeler à nos éminences que "decet carlorem esse nobis patriam nosmetipsos" "qu'il faut que la patrie soit plus chère que nous-mêmes" et surtout plus chère que nos petits calculs mesquins pour des avantages éphémères qui portent préjudice au peuple et à la patrie ?
Doubé Binty
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