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Politique Publié le vendredi 14 janvier 2011 | L’intelligent d’Abidjan

Contribution / Raison profondes des crises en Côte d’Ivoire - Le tribalisme, notre mal

A la suite de “ Démocratie et tradition’’ que nous avons fait publier dans “ Fraternité-Matin’’ du samedi 18 – dimanche 19 – lundi 20 mai 1991 / page 10, et à cause de ce qui se passe, ici chez nous, depuis les élections présidentielles du 31 octobre 2010, et qui corrobore notre opinion sur la question du fonctionnement de nos institutions, nous pensons intéressant et utile de présenter un des cas de figure de l’Etat de Côte d’Ivoire qui répondraient le mieux aux aspirations de ses habitants et aux nombres défis qui l’attendent sur les plans politiques, social, économique et relationnel avec les autres Etats. A propos, ce qui suit est l’expression de notre réel attachement à la Côte d’Ivoire unie et indivisible dans sa diversité socio-culturelle, et de notre infinie reconnaissance à tous les peuples du monde et particulièrement les africains épris de paix qui, dans leur difficulté d’être, croient fermement que ce pays de l’hospitalité avérée pourrait réaliser pleinement son rêve de terre d’espérance pour toute l’humanité malgré ses soubresauts. Ceci dit, la réalisation d’un tel dessein suppose un esprit et une volonté d’union non seulement chez les dirigeants mais aussi dans nos populations ; parce que les nécessités de regroupement ne manquent pas. Pourquoi alors notre pays se heurté-t-il à des difficultés considérables pouvant fragiliser son unicité voire son destin?
Nous, nous rappelons que Félix Houphouët Boigny père de la nation ivoirienne disait, dans une de ses adresses mémorables, “ qu’il serait trop facile de ne chercher qu’en dehors de nos frontières l’explication de nos faiblesses, de nos retards ou de nos possibles reculs’’. Cette crise-ci qui nous place tous dans une sensation d’impasse, qui tire à balle réelle et qui engendre une défense tous azimuts face à une force conquérante apparemment hétérome, reste avant, tout ivoiro-ivoirienne. Le mal de la Côte d’Ivoire sans fioritures découle du tribalisme. L’Etat veut et a toujours voulu à toute force ignorée, occulter, voire escamoter le tribalisme séculaire; sinon le réduire à l’état de folklore et d’expédient politique. Et pourtant objectivement les véritables conditions d’une paix juste et stable dépendent de la tribu. Qui est une communauté intégrée, une unité de vie, une nation à part entière. La Côte d’Ivoire en embrasse plusieurs ! Voir “ le tribalisme, notre mal, publié in “ l’Intelligent d’Abidjan’’. “ L’histoire politique de la Côte d’Ivoire, de la colonisation (1893) à l’indépendance (1960) est constamment marquée par la quête de la liberté, à travers une lutte continue des tribus contre toutes formes de domination, de soumission. “ Avec l’indépendance en 1960, sont apparues des structures d’Etat des appareils de gouvernement, inspirés, codifiés à l’image du modèle républicain de type présidentiel, avec des pouvoirs forts, quasi monarchiques reconnus à la personne du Chef de l’Etat par la constitution’’ (Le Manifeste du Mouvement des Fédéralistes de Côte d’Ivoire du 20 novembre 2005). C’est ainsi, les leaders politiques des indépendances ont manqué une grande souplesse en optant effectivement pour l’Etat unitaire : les principes de base exempts de partialité furent altérés en pratique dans le temps et dans l’espace. “Si jusque dans les années 1980, le système du parti unique, a enraciné, conforté et amplifié un sentiment que le système sur le terrain a vu pagailleurs naître et se développer des manouvres plus ou moins frauduleuses d’appropriation du pouvoir et de ses privilèges, par un clan, une tribu au détriment des autres groupes ‘’ (Manifeste, op. cit.) D’ailleurs Félix Houphouët Boigny lui-même disait, au sujet “ du changement dans la stabilité, autrement dit de l’évolution des structures du parti’’, que “ Plus un pays se développe…, plus il pose de sérieux problème’’ à ses dirigeants car ses citoyens mieux éduqués, mieux informés, manifestent de plus en plus d’exigences. Ils veulent à tout le moins comprendre le sens de l’action gouvernementale… Or, … il faut nous l’avouer, la masse a l’impression d’être quelque peu abandonnée, livrée à elle-même, elle ne se sent plus concernée ni motivée’’ (Lelouma Diallo, 1980 changement dans la stabilité, in “ Lettre de Continent’’). En plus, l’avènement du multipartisme sur lequel comptaient un grand nombre d’intellectuels, a vite montré ses carences et limites. D’où la prolifération excessive des groupes et groupements de groupes se réclamant de la société civile, laissant le simple citoyen livré à lui-même dans les vicissitudes de la vie moderne contrairement à la traditionnelle de solidarité. Le droit n’est-il pas, tout au moins dans les démocraties, “ L’art du bien et du juste ‘’? (Digest) “ Ce déséquilibre, cette injustice, constituent l’une des causes essentielles de la guerre civile et de l’échec patent des schémas de sortie de crise que connaît notre pays depuis le 19 septembre 2002’’ (Manifeste, op. cit.). En fait, en venant compte de l’importance des raisons apparentes qu’évoquent, à l’issue du deuxième tour des élections présidentielles du 28 novembre 2010, les partisans de Monsieur Gbagbo Laurent ou ceux de Monsieur Alassane Ouattara, de part et d’autres les raisons proviennent de la méfiance installée entre eux par l’ensemble des manipulations exercées sur l’environnement culturel. Dès lors, il est opportun, de mettre en place un cadre collectif nouveau, révolutionnaire par rapport à l’Etat actuel profondément marqué une structure corrompue. “ A quelque chose malheur est bon’’, il y a nécessité de comprendre qu’“une erreur, en devenant générale, ne devient pas pour autant une vérité. Mais le taux de croyance démarre si élevé que rien n’y fait’’ (Louis Pauwels). Pour ainsi dire la structure unitaire n’est pas opérationnelle pour une nation ivoirienne. Elle est une erreur, et elle a toujours été une erreur. Aujourd’hui, aucun des deux gouvernement- constitutionnel ou para-constitutionnel, ne pourra exercer, ne serait-ce que librement, sans encombre et durablement des droits attachés à la souveraineté de l’Etat de Côte d’Ivoire. “Tout est politique’’ disait Maurras. Il reste à organiser notre pays des valeurs ancestrales en unités plus petites au sein desquelles une première demande pourrait être faite pour assurer la protection de la démocratie. Et bien, la structure fédérale demeure la voie vraiment salutaire à suivre pour résoudre dans le fond de nos problèmes communautaire ou de personne en tant que morale ou individu. C’est le changement social de qualité attendu pour que vive une nation ivoirienne prospère et solidaire. Donc, il nous faut user de “ la technique juridique de groupement d’unités politiques dans un ensemble plus vaste doté de compétences générales, sans porter atteinte à la spécificité des composants’’ (Lexique ces termes politiques). La Côte d’Ivoire disposerait objectivement de onze (11) Etats régions autonomes (Cavally, Denguélé, Sassandra, Lacs, Lagune, Marahoué, Montagne, Comoé, Savanes, Bandama, Zanzan), une capitale fédérale (Yamoussoukro) et un district autonome (Abidjan). Voir la carte géographique des Fédéralistes de Côte d’Ivoire publiée le 20 novembre 2005. “ La Côte d’Ivoire renferme suffisamment d’intelligences, pour réfléchir et mettre en place un type, un modèle de société où le Trésor Public ne sera plus utilisé au bénéfice exorbitant d’un groupe, à travers la personne du Chef de l’Etat. Seul le fédéralisme, librement accepté peut nous permettre de réaliser cet objectif, et nous éviter des guerres fratricides et absurdes. La Décentralisation sans autonomie fiscale et financière est un leurre, une duperie. “ (Manifeste, op.cit.) “ il ne s’agit pas d’un retour en arrière.il ne s’agit pas de réanimer artificiellement des choses mortes. Mais de reprendre conscience d’un héritage pour le recréer sous des formes nouvelles. Voilà, à (nos) yeux, l’unique enjeu. Et à vrai dire, la politique n’est pas digne de ce nom si elle n’englobe pas la totalité de l’être dans la considération d’un unique enjeu’’ (Louis Pauwels, op.cit.) Vivre ensemble en nation, n’est pas le fait de se borner à un expédient politique comme les élections qui, avec soit la majorité présidentielle de Monsieur Gbagbo Laurent, ou soit le rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix de Monsieur Alassane Ouattara, consisterait à accepter une démocratie équivoque, pas différente de la dictature. Car, comme nous l’affirmons dans ‘’le tribalisme, notre mal’’. Il n’est… pas possible, à vrai dire, de considérer la Côte d’Ivoire dans son état actuel comme un système politique constitué ; c’est un système encore en voie d’intégration politique’’…. la trame complexe du désordre structurel engendré par la situation actuelle progresse et échafaude un processus de dissolution de l’autorité publique, donc de l’Etat’’. (Le tribalisme, notre mal- op.cit). En somme le processus d’intégration des onze (11) régions-états, la capitale fédérale et le district, consiste à créer un dépassement des souverainetés politiques existantes là et, partant, à procéder à une réduction de la fragmentation du système que représente la Côte d’Ivoire en centre politique et militaire autonome. Ce dépassement des souverainetés est conçu comme une stratégie de paix : la paix par la loi ou le pouvoir politique. C’est aussi une stratégie optimale de sécurité ; car elle repose sur la transformation de l’ordre interne en un ordre politique qui permet alors de dire et affirmer que nul n’est sensé ignorer la loi. C’est également une stratégie de développement sûr, parce que chaque région-état se développe à son rythme de croissance. Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire.
Agnero Lasme Pierre
(Maître Koh)
Politologue, président des cercles des réflexions et d’analyses politiques et sociales (Ramada II)

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