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Politique Publié le mardi 18 janvier 2011 | Le Patriote

Changement des Ambassadeurs ivoiriens à Paris et Washington - Qu`attend Gbagbo pour appliquer la réciprocité ?

Laurent Gbagbo a-t-il peur de la France et les Etats-Unis ? C'en a tout l'air. L'ancien chef d'Etat, par la voix d'Alcide Djédjé, avait prévenu que le principe de la réciprocité sera déclenché contre tous les pays qui accepteront les accréditations des ambassadeurs nommés par le président Alassane Dramane Ouattara. « Il est mis fin aux accréditations en Côte d'Ivoire des ambassadeurs britanniques James Westcott et canadienne Marie-Isabelle Massip », avait indiqué Ahoua Don Mello dans un communiqué lu le 6 janvier dernier sur les antennes de la première chaîne de la RTI. Le porte-parole de Laurent Gbagbo avait argué que ces décisions ont été prises « en application du principe de la réciprocité régissant les relations diplomatiques ». Les Ivoiriens attendaient les Ivoiriens sur ce terrain lorsque les ambassadeurs de la Côte d'Ivoire aux Etats-Unis et en France ont été nommés par le président Ouattara que le fameux « principe de la réciprocité » soit appliqué. Mais rien du tout. Laurent Gbagbo et son clan se sont dégonflés. L'ambassadeur Jean-marc Simon de la France est toujours à son poste. Tandis que le chef de la diplomatie américaine en Côte d'Ivoire, Philip Carter III continue de multiplier les interventions dans la presse pour demander le départ de Laurent Gbagbo. Les Ivoiriens croyaient que les putschistes d'Abidjan sauteraient sur l'occasion pour le récuser. Que non ! Apparemment, Laurent Gbagbo et les siens ont été échaudés par l'expérience avec le Canada et la Grande Bretagne. Le rappel des diplomates britannique et canadien par le camp Gbagbo, on se le rappelle, avait été coup d'épée dans l'eau. Londres et Ottawa avaient réservé une fin de non recevoir à cette demande. « Nous ne reconnaissons que les décisions du président Ouattara », avaient-ils asséné, comme s'ils s'étaient passés le mot. Fort donc de ce précédent, l'ancien président et ses camarades n'ont pas certainement voulu s'hasarder à nouveau dans cette voie. Surtout que cette fois-ci, les adversaires sont d'un calibre au-dessus de la Grande Bretagne et du Canada. Mieux, la France et les Etats-Unis sont les deux Etats qui sont à la baquette en Côte d'Ivoire pour obtenir le départ de gré ou de force de Laurent Gbagbo. Ce dernier a donc intérêt à les ménager pour ne pas précipiter son départ. De toutes les façons, depuis le 28 novembre 2010, les décisions de Laurent Gbagbo à l'internationale ne comptent que pour des prunes. Sauf en interne où il use de menace et de la force pour tenter de s'imposer à un peuple qui l'a totalement vomi. Comme quoi le woudy de Mama ne l'est que devant ces partisans et tous ceux qu'il peut encore tromper. Même s'il veut paraître comme quelqu'un qui n'a peur de rien, il sait au moins qu'il y a des décisions à ne pas prendre. Demander aux ambassadeurs des Etats-Unis de quitter le territoire ivoirien sera suivi d'aucun effet. Philip Carter III a déjà répondu à la question : « Je m'en irai si le président Ouattara me le demande ». Quant à Jean-Marc Simon, il est sûr qu'il considérera une telle demande comme une provocation venant de la part d'un individu qui refuse obstinément de se plier au jeu démocratique. La petite leçon qu'on peut tirer de cette affaire est la suivante. La souveraineté d'un souverain ne peut s'imposer en dehors de la communauté internationale. Si tel n'est pas le cas, « le principe de la réciprocité » apparaît alors comme un vœu pieux ou un épouvantail vidé de sa substance. A Laurent Gbagbo de le comprendre au risque de quitter le pouvoir dans l'humiliation totale.
Jean-Claude Coulibaly
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