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Politique Publié le jeudi 20 janvier 2011 | Le Mandat

Intervention militaire de la CEDEAO: Une mauvaise solution, pour éviter le pire

Disons le tout de suite et tout net. En cas de non abandon de sa volonté de confisquer le pouvoir d’Etat, Gbagbo Laurent va contraindre la CEDEAO à le déloger par une force militaire. L’organisation sous-régionale, "notre espace Schengen", l’a déclaré très clairement dans son premier communiqué relatif à la crise ivoirienne. Et son action n’est liée, ni conditionnée en rien par une décision de l’Onu.

L’organisation est souveraine dans l’espace CEDEAO, conformément à son texte fondateur dument signés par tous les Etats membres. L’intervention de la force militaire de la CEDEAO offre un cas que nous devons traiter dans le respect du Droit International tout en tenant compte de la souveraineté nationale de chaque pays. Les partisans de Laurent Gbagbo voudraient voir tous les Ivoiriens se lever comme un seul homme pour décrier l’intervention de la CEDEAO, tant dans ses injonctions que dans sa volonté d’intervenir militairement pour faire respecter le Droit de la majorité des Ivoiriens qui se voit flouée de sa victoire électorale du 28 novembre dernier.

Nous avons déjà évoqué assez souvent dans nos colonnes que, c’est parce que la Côte d’Ivoire est un Etat souverain qu’il a librement contribué à créer la CEDEAO. Et c’est en cette qualité qu’il a concédé à l’institution, le droit de s’ingérer dans ses propres affaires, conformément à des conditions bien déterminées. C’est ainsi que cette institution a envoyé des forces au Libéria et en Sierra Léone dans le passé avec l’approbation de M. Laurent Gbagbo. Que la CEDEAO se tourne aujourd’hui vers la Côte d’Ivoire, dans l’esprit d’imposer l’ordre à M. Gbagbo Laurent de rendre le pouvoir à celui que le peuple a élu, cela fait partie de ses prérogatives. Face à cette action légale et légitime, l’Ivoirien, de quelque origine géographique ou idéologique qu’il soit, ne peut ne pas ressentir de frustration. Mais comme nous le disons si bien dans de tels cas, "on va faire comment "? Nous sommes tous des citoyens de ce pays et nous avons tous les mêmes Droits. Nous avons été à l’école pour bon nombre d’entre nous.

Et nous savons, mêmes nos parents qui n’ont pas été à l’école aussi, qu’une élection est une opportunité offerte à une population donnée de choisir celui qu’elle désigne comme son mandant pour une période bien donnée selon la loi. Dès lors qu’un vaincu trouve des subterfuges pour s’accrocher au pouvoir, il faut l’en déloger par tous les moyens. Nous publions à nouveau l’éclairage du Pr Wodié Francis (page 4) pour aider à la compréhension de cette situation politico- juridique créée de toute pièce dans une banale élection. Surtout, dans une élection qui a la particularité d’être la plus chère au monde et d’avoir réuni le plus de monde autour d’elle, avec le record d’avoir été suffisamment contrôlée et surveillée. Le braquage entrepris par M. Gbagbo est trop flagrant pour être toléré. Ni par les Ivoiriens, ni par la CEDEAO, ni par l’UA qui souhaitent voir la démocratie sortir des dix sept élections à organiser en cette année 2011 sur le continent. C’est dommage que la vitalité de la force de la CEDEAO commence par nous. Mais dans tous les cas, c’est mieux ainsi ! Car, cela aura absolument le mérite de nous éviter le pire sous plusieurs formes.

D’abord que Monsieur Gbagbo renforce la dictature et règle forcément ses comptes, ensuite que notre cas fasse école pour engendrer ou renforcer des dictatures en Afrique, enfin pour discréditer toutes les organisations internationales y compris l’Onu. Reste à faire comprendre à nos forces de défenses et de sécurité qu’aucun Général de la CEDEAO ne vienne ici pour jouer le Hannibal de Carthage voulant conquérir Rome, ni les soldats éthiopiens triomphant de l’armée italienne à Adua. Ils viennent juste pour faire triompher le Droit des peuples de la CEDEAO, dont les leurs. Se ranger du côté de la loi est royalement plus légitime que de se ranger derrière les considérations purement politiques de Monsieur Laurent Gbagbo.

Georges Amani
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