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Politique Publié le vendredi 21 janvier 2011 | Nord-Sud

Affaire ``Choi a trompé tout le monde`` - La mauvaise foi de dos Santos

Jeudi 13 janvier dernier, à l'occasion de la présentation des vœux au corps diplomatique accrédité dans son pays, l'Angola, Eduardo dos Santos a cru bon de lancer une bouée de sauvetage à Laurent Gbagbo. Malheureusement pour son poulain, cette bouée de sauvetage pris eau de toutes parts. Et pour cause !

Si ce n'est pas de la mauvaise foi, ça y ressemble étrangement. C'est que, afin de voler au secours de son poulain, Laurent Gbagbo, le président angolais s'en est pris au travail de certification opéré par le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en Côte d'Ivoire, Y.J. Choi commis à cet effet. Le numéro un angolais a notamment critiqué le fait que le chef de la mission de l'Onuci se soit empressé de certifier le second tour du scrutin présidentiel avant que le Conseil constitutionnel se soit prononcé sur les réclamations portées à sa connaissance par La majorité présidentielle. « Les faits prouvent concrètement que le président de la Commission électorale a publié les résultats du second tour de l'élection présidentielle, quand il n'avait pas compétence pour le faire, puisque le délai fixé par la loi était déjà dépassé et tout revenait à la compétence du Conseil constitutionnel (…) La déclaration du Représentant des Nations Unies a induit en erreur la communauté internationale tout entière, parce que le Conseil constitutionnel n'a pas validé les résultats provisoires publiés par le président de la Commission électorale indépendante, pour accepter les réclamations et les plaintes de graves irrégularités et fraudes qui ont mis en cause ces résultats », a commenté Eduardo dos Santos, reprenant ainsi sans discernement, les thèses présentées par Laurent Gbagbo et ses partisans. Sur la base de ses récriminations, M. dos Santos soutient, en prime « qu'il est difficile pour l'Angola d'accepter l'existence d'un autre président élu en Côte d'Ivoire ». Voulant se poser en guide du panafricanisme éclairé, le président angolais estime que l'Afrique, à travers les institutions compétentes de l'Union Africaine, doit faire preuve de maturité, d'expérience et d' habileté pour résoudre les problèmes du continent, même les plus complexes et délicats, n'attendant pas de solutions adéquates imposées de l'extérieur. Visiblement, Eduardo dos Santos, qui ne sait avec quelle pièce payer sa reconnaissance à Laurent Gbagbo pour avoir fermé le bureau de l'Union pour l'indépendance totale de l'Angola (Unita) à Abidjan, a décidé de fermer les yeux et de se boucher les oreilles, en refusant tout bonnement d'admettre que le vent du changement a bel et bien soufflé en Côte d'Ivoire. Il faut, en effet, être dans cette posture d'émeri pour nier que M. Choi a attendu que Paul Yao-N'Dré se prononce sur les résultats à lui transmis par la Commission électorale indépendante (Cei), avant de certifier les résultats. Mieux, le Représentant spécial du Secrétaire général de l'Onu a pris en compte les griefs de Lmp dans sa certification, sur la foi de l'observation électorale faite par des observateurs de l'Union européenne, de l'Union africaine, de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest, du Centre Carter...Le président angolais doute-t-il de la bonne foi de toutes ces organisations avérées dont certaines ont mandaté de vieilles connaissances de Laurent Gbagbo (dont John Kufuor, Joseph Kokou Koffigoh qui n'ont rien trouvé à redire sur la transparence du scrutin dans les zones Centre, Nord et Ouest) pour superviser les élections ?

Soutien en armement
Que M. dos Santos qui a d'importants intérêts pétroliers et dans les trafics d'armes (en témoigne le procès de l'angolagate en France) avec Laurent Gbagbo ait clairement affirmé qu'il tend une planche de salut à son ami pour tenter de le sortir d'affaire, nul n'aurait eu à redire dans la mesure où lui-même, en lieu et place de la légitimité populaire conférée par le suffrage du peuple, se maintient au pouvoir depuis près de 35 ans, par la force des baïonnettes. C'est donc sur cette voie qu'il aiguillonne son poulain, en lui envoyant soldats et armements. Pour arrondir les angles, Eduardo dos Santos consent à admettre que le président du Conseil constitutionnel, un partisan de Laurent Gbagbo, s'est fourvoyé dans sa décision. « Laurent Gbagbo doit être maintenu jusqu'à la réalisation de nouvelles élections, comme l'établit la loi électorale. La grande difficulté maintenant est que les 45 jours ne sont pas suffisants pour créer un climat propice, et l'actuelle situation de crise complique aussi plus ce cadre », tente-t-il de se racheter tout en appelant la communauté internationale à ne pas recourir à la ''force légitime'' pour régler la crise post-électorale. Fort heureusement, les Ivoiriens qui connaissent parfaitement bien Laurent Gbagbo, savent que c'est un ballon d'essai que celui-ci lance ainsi en l'air, pour voir les courbes et les hyperboles qu'il va décrire dans le ciel. Après avoir vainement proposé, l'évaluation du processus électoral puis le recomptage des voix, le chef de l'Etat sortant passe par son pote, pour proposer la reprise du scrutin. Si l'idée prospère, elle devrait ramener le débat aux questions préalables de désarmement avant les élections. Les Ivoiriens sont-ils prêts à accepter cette autre diversion malfamée quand on sait la marche douloureuse qu'inflige aux Ivoiriens M. Gbagbo, depuis sa prise de pouvoir jusqu'à présent ? Sûrement pas. La communauté internationale devrait sans doute songer à décréter l'embargo sur les intérêts angolais en Côte d'Ivoire et, les nouvelles autorités, envisager de rompre les liens diplomatiques avec ce pays dont le numéro un argue que « toute intervention militaire dans le cas particulier de la Côte d'Ivoire aurait un effet néfaste, avec de graves conséquences au-delà de ses frontières », au moment où des Ivoiriens périssent par dizaines par jour du fait d'un seul homme : Laurent Gbagbo.
Marc Dossa

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