Transport public- Malaise à la SOTRA

La Société des Transports Abidjanais (SOTRA) est en ce moment secouée par une crise qui oppose les dirigeants aux travailleurs. De quoi s’agit-il ?

Le malaise qui secoue en ce moment la grande-maison de la SOTRA a pour nom : gratification. C’est un salaire qui est dû à tous les agents qui ont effectué 12 mois de travail au cours de l’année. Malheureusement, depuis fin décembre 2010, l’ensemble des travailleurs de la ‘’maison’’ n’ont perçu que 20.000 FCFA. Motif avancé par la Direction : « difficultés financières due à la crise postélectorale. Raison pour laquelle, le personnel prendra son mal en patience en espérant que les choses rentreraient vite dans l’ordre. Mais depuis, rien ne pointe à l’horizon. Les travailleurs, représentés par des syndicats décident de s’organiser afin de mener une grève de protestation. C’est en ce moment précis que le Directeur général, Attey Philippe, qui occupe en ce moment un poste ministériel dans le gouvernement Aké M’Gbo, décide de rencontrer les syndicats. Au cours de cette rencontre, il prend le risque de menacer le personnel. En des termes peu courtois, il les met en garde : «Lorsque j’étais DG, les grèves ne m’ont pas ébranlées, ce n’est pas maintenant que je suis ministre que les grèves vont m’ébranler». Mais les menaces d’Attey Philippe ne seront que d’une courte durée. Sentant la pression des syndicats et le personnel, la Direction change aussitôt de stratégie. Elle décide alors de payer le 13ème mois de salaire (gratifications) aux responsables syndicaux . «L’objectif est de nous diviser. Mais ça ne marchera pas», confie un responsable syndical, soulignant que les manœuvres de la Direction visent à priver certains agents de la SOTRA du salaire du 13ème mois. Ayant été informés, les agents envisagent mettre à exécution leur plan de grève qu’ils comptent dévoiler au moment opportun. Pour l’heure, ils disent n’accorder que peu de temps à la Direction afin qu’elle s’exécute. Quant aux responsables syndicaux, bien qu’ils aient été payés, ils déclarent être disposés à mener la lutte jusqu’à ce que tous les agents de la SOTRA perçoivent leurs dus au même titre que tout le monde. Toutefois, selon la Direction de la Sotra : «il n’y a pas de feu à la maison». Pour nos interlocuteurs, la Direction de la Sotra et le personnel se sont entendus sur un mode de paiement. En lieu et place d’une gratification en une seule tranche, elle le sera en plusieurs tranches. La première démarre le 15 février 2011. Les responsables de la Sotra explique que cela n’est le fait de la Sotra mais est plutôt dû au contexte de crise postélectoral auquel sont confrontés tous les Ivoiriens. A entendre toujours nos interlocuteurs, la Sotra tiendra ses engagements vis-à-vis du personnel.
AT