La nuit du dimanche 6 février 2011 restera pendant longtemps de triste mémoire pour K.P, journaliste au quotidien indépendant ‘’L’intelligent d’Abidjan’’. Alors qu’il revenait d’une visite médicale au quartier Andokoi à Yopougon, le confrère sera bruyamment interpellé par trois (03) hommes en Treillis militaires lourdement armés au niveau du ‘’Sable’’. K.P n’aura pas le temps de demander s’il s’agit d’un contrôle de routine quand il sera embarqué manu militari à bord d’un véhicule banalisé Peugeot 406 de couleur grise, immatriculé 22 03 CT 01. Après un sévère interrogatoire, tous ses téléphones portables lui seront arrachés par ses ravisseurs qui apparemment font fi de sa qualité de journaliste. Ils s’en moqueront d’ailleurs lorsqu’ils découvriront qu’il est en fonction au ‘’quotidien dont vous avez rêvez’’ qu’ils disent être sur leur liste noire. Tout aurait pu s’arrêter là si le journaliste ne poussait pas loin son ‘’outrecuidance’’ (en tout cas si cela en était vraiment une) en demandant à ses kidnappeurs de garder certes les téléphones, mais de lui remettre les puces. Comme s’il venait de commettre un crime de lèse-majesté, il recevra sur le champ de violents coups de cross de part et d’autres. Les malheurs de K.P vont ainsi durer pendant près d’une demi-heure. Depuis le Sable, en passant par Siporex, c’est sur la route de Niangon, que ses ravisseurs vont lui intimer l’ordre de descendre du véhicule, mais avec une consigne très ferme d’un des quidams qui apparaissait bien comme le chef de gang. «Laisse-le descendre, mais s’il crie, tu l’abas», lance-t-il à son collègue. C’est sous le choc que K.P va se rendre au commissariat du 16ème arrondissement pour porter plainte. Enregistrée sous le numéro 1846/Pu-16 du 06/02/2011, l’affaire est entre les mains du Lieutenant Traoré. Cela faisait maintenant plus de deux (02) mois que notre collaborateur K.P était cloué par une fièvre typhoïde qui l’a carrément éloigné de la rédaction. L’opinion nationale et internationale, y compris Reporter sans frontières, est donc interpellée sur cette énième atteinte aux droits de l’Homme, et plus particulièrement ceux des journalistes.
David Y.
David Y.
