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Société Publié le mardi 8 février 2011 | Nord-Sud

Saint-Valentin à Abidjan : La crise tue l’amour

La fête des amoureux : c’est le lundi 14 février prochain dans le monde. À Abidjan, les couleurs d’annonce habituellement vives, ne présagent pas grand-chose cette année.

Martine Kouamé, 35 ans, institutrice domiciliée à Angré, est une romantique de renom. Jusque-là accro de la fête des amoureux, elle refuse d’en parler cette fois-ci. « Je ne vais point savourer une quelconque célébration tant qu’Alassane Ouattara n’entre pas au palais présidentiel ». Pour elle, la fête ne trouve tout son sens que lorsqu’ on est dans un environnement stable. Kouamé Alphonse, son époux, est donc relégué au dernier rang jusqu’à ce que la Côte d’Ivoire retrouve sa quiétude. Autrement, il n’aura droit à aucune surprise contrairement aux années passées.

Les demandes en mariage chutent…

Décidément, le politique agit sur tous les domaines de la vie. Même sur l’amour. Et ce 14 février, date de la célébration de l’amour, va en pâtir à Abidjan. Si dans certaines capitales du monde, les conjoints sont aux petits soins à cette occasion, ce n’est pas vraiment le cas dans la perle des lagunes. Du moins pour les cœurs toujours chagrinés par la crise post-électorale que traverse le pays.

L’har­monie a pris un coup dans plusieurs foyers. C’est que la grande majorité des conjoints est embarrassée par les remous de l’actualité politique. « Je n’ai que faire de la fête des amoureux.

Mon seul souci, c’est le contenu de la feuille de route des experts et des chefs d’Etat africains commis par l’Union africaine pour la sortie de crise », s’explique, la mine renfrognée, Mamadou Tou­ré, un maîtrisard en quête d’emploi à Marcory. Sa petite amie, il la range aux calendres grecques.Ginette Guéi, 23 ans, a, quant à elle, carrément ignoré l’événement. Aucune guirlande sur le mur de son appartement d’une pièce à Samaké, un quartier d’Abobo. Et pourtant, le 14 février 2010, l’étudiante avait décoré sa piaule de guirlandes en cœurs rouges. Ses meubles avaient même bénéficié de retouches aux couleurs de l’amour. Ginette explique son indifférence d’aujourd’hui par la situation politique. Elle qui ignore encore le sens du couvre-feu instauré dans sa commune. Par ailleurs, ce n’est pas non plus la floraison des alliances légales pendant cette période. Selon un agent du service mariage de la commune d’Abobo, les demandes en mariages de la Saint-Valentin ont baissé, contrairement aux années antérieures. Non seulement à cause de l’assèchement des ressources financières, mais aussi, parce que beaucoup d’Ivoiriens n’ont pas le cœur à la fête de l’amour. Le stress de l’environnement post-électoral est passé par-là, avec son cortège de psychose. Mais de rares téméraires, avec qui nous avons échangé, veulent s’y mettre. Ils estiment que, quel que soit alpha, le plaisir de l’amour ne doit pas être sacrifié ou gâché.

Pour eux, l’amour est plus fort que la guerre. Certains couples confient qu’ils iront juste au restaurant du quartier pour marquer l’évènement. D’autres prévoient passer le weekend prochain sur le littoral, notamment à Grand-Lahou, ou Grand-Béréby, loin des meetings et rass­em­blements politiques de la capitale économique.

Nesmon De Laure
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