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Société Publié le jeudi 17 février 2011 | Notre Voie

Communauté musulmane : Dramane Ouattara divise les fidèles de Côte d’Ivoire

La République utopique du Golf Hôtel a encore prouvé qu’elle reste fidèle à ses calamités langagières. Lors de la récente organisation de la Nuit du Maouloud qui rappelle la naissance du Prophète Mahomet dans la religion musulmane, elle a tout simplement lu à l’envers ce qui sautait aux yeux.

Du jamais vu dans l’histoire de la religion musulmane en Côte d’Ivoire. La fête du Maouloud a vu éclore une polémique entre deux leaders religieux autour du calendrier lunaire musulman. De bonne ou de mauvaise foi, ils font craindre à tous la suite de leur interprétation opposée, sans doute le reflet d’une classe politique ivoirienne en crise. Les faits.

Le Conseil national islamique (CNI) qui a à sa tête l’imam Idris Koudouss dispose d’un comité lunaire en charge de fixer tous les ans la date du Maouloud où celle de la fin du ramadan. Il en est de même pour le Conseil supérieur des imams (COSIM) dirigé par l’iman Boikari Fofana. Mais contrairement à la structure du CNI, celle du COSIM ne s’est plus régulièrement réuni depuis la crise consécutive au second tour de la présidentielle, Fofana Boikari ayant choisi de rejoindre le camp utopique d’Alassane Ouattara du RHDP qui réclame depuis l’Hôtel du Golf d’Abidjan où il vit
reclus avec plus de 40 rebelles, la victoire face à son rival Laurent Gbagbo légalement investi par le Conseil constitutionnel. Ainsi s’engage la guerre des tranchées. Le premier à donner le ton de cette opposition s’appelle l’imam Boikari Fofana devenu l’otage du Golf Hôtel. Contre toute attente, par la voix de Radio al Bayhane, il proclame la fête du Maouloud le mercredi 16 février 2011. Surpris par cette rumeur, Idriss Koudouss entre en relation avec son homologue du COSIM.
Après discussions relatives au calendrier lunaire musulman qui est de 30 jours au maximum et de 29 au minimum, son équipe reconnaît son erreur et donne son accord pour qu’au lieu de mercredi, c’est le mardi 15 février que le Maouloud sera fêté. Dès lors, les deux leaders s’accordent pour pondre un communiqué pour rétablir la vérité et informer les autorités ivoiriennes. Point d’achoppement. Chacun d’eux a sa définition du «terme autorités ivoiriennes». Pour Idriss Koudouss, c’est le président Laurent Gbagbo et ses hommes, parce qu’ils contrôlent tous les appareils de l’Etat, qui incarnent cette vérité. En revanche, Boikari Fofana ne jure que par
Alassane Dramane Ouattara et ses suiveurs du RHDP. Pour joindre l’acte à la parole, le CNI informe les autorités ivoiriennes. Ainsi, dimanche, au journal de 20 h, la Radiodiffusion télévision ivoirienne (RTI) relaie l’information. Aussitôt, le COSIM proteste dans un courrier adressé à la RTI. Mais pour dissoudre la confusion dans la tête des Ivoiriens, Idriss Koudouss revient, le mardi 15 février, sur le plateau de la RTI. Il persiste que c’est ce jour qui correspond en vérité à la célébration de la naissance du Prophète Mahomet. Et Koudouss triomphe, puisque c’est sur sa
déclaration que s’alignent les Ivoiriens.

Voilà comment, après la classe politique, la société ivoirienne, et la Côte d’Ivoire au plan géographique, Alassane Dramane Ouattara, avec un simulacre de deuxième fête du Maouloud qui fut un fiasco hier, veut diviser la communauté musulmane de Côte d’Ivoire dont il n’a jamais été membre. Ici nous sommes loin des antagonismes entre certaines organisations confessionnelles musulmanes à travers le monde.

Il s’agit de l’intrusion de la crise post-présidentielle au cœur d’un symbole, menaçant même de discréditer toute une institution mondialement connue qu’est la religion musulmane. Sur les bords de la lagune ébrié, le spectacle est tout simplement désolant, lorsqu’on apprend dans une République vieille de 50 ans, que la grenouille veut se faire aussi grosse que le bœuf.
Il n’est donc pas assez de rappeler que la Côte d’Ivoire est un pays laïc où les musulmans ont toujours commémoré dans une parfaite synergie la Nuit du Mahouloud destinée à rappeler la Naissance du Prophète Mahomet. Mais le pays risque d’être ce territoire maudit où les musulmans ne vont plus s’accorder sur des principes fondamentaux. A cause de certains hommes politiques d’expression RHDP retranchés dans un bâtiment, de surcroît un hôtel au sens plein du terme, d’où ils rêvent de tirer le monde par le bout du nez. Que d’orgueil déplacé !

Schadé Adédé
(schadeci@yahoo.fr)
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