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Économie Publié le samedi 19 février 2011 | L’Inter

Asphyxie financière, fermeture des banques, etc. / Gbagbo – Ouattara, à qui profite la souffrance des Ivoiriens?

© L’Inter Par DR
Crise post-électorale : Les banques ferment
Photo: le siège de la SGBCI
Trois mois après le scrutin du 28 novembre 2010, la crise post-électorale née du bras de fer Gbagbo – Ouattara autour du fauteuil présidentiel, devient un enfer pour les Ivoiriens. Ces populations dont le tort est d'avoir porté leurs voix à l'un ou l'autre des deux candidats arrivés au second tour de l'élection présidentielle, sont vouées aux gémonies, au gré des ambitions politiciennes et partisannes. Coupés du monde entier avec lequel ils ne peuvent plus commercer, les Ivoiriens sont assaillis de maux jamais imaginés en raison des mesures multiples qui frappent la Côte d'Ivoire. Quand les interdictions d'exportation assèchent les caisses des entreprises et jetent dans les rues de nombreux employés en chômage technique, la même mesure sur les importations vient parachever la galère des populations. Pénuries diverses, inflation et augmentation arithmétique des prix sur les marchés, coût de la vie intenable, paupérisation, etc. C'est un cocktail de misère que la crise Gbagbo – Ouattara a imposé aux Ivoiriens, qui pouvaient attendre tout sauf une telle souffrance de ces deux leaders. Ceux-là mêmes qui leur promettaient, à la veille du scrutin, de respecter les résultats des urnes et d'éviter une autre crise à leur pays, après environ deux décennies de conflits politico-militaires. Comme si les difficultés déjà mentionnées ne suffisaient pas, maintenant, c'est à une asphyxie totale que l'on soumet le même peuple essoufflé, malfamé, affamé et malade. La fermeture des banques et établissements financiers du pays est en train de conduire les Ivoiriens vers le summum de la misère. La Côte d'Ivoire court droit vers une cessation des activités économiques, par la désagrégation en cours de son système bancaire dont les populations vivent déjà les conséquences comme un drame. Accélération de la paupérisation, des milliers de travailleurs jetés à la rue, accès impossible aux comptes bancaires, thésaurisation des ressources de la famille dans la plupart des ménages, avec ce que cela comporte comme difficultés de gestion... Bref, la Côte d'Ivoire est ses populations sont au bord du gouffre. Ce, à la grande indifférence de sa classe politique, auteur de toutes ces souffrances. A qui profite ce désastre humanitaire, qui empire de jour en jour? Qui de Gbagbo et de Ouattara, les deux principaux protagonistes de la crise, a intérêt à ce que cette situation intenable perdure? Si l'on remonte à l'origine des faits, l'on dira que le candidat déclaré élu par la Commission électorale indépendante (CEI) et encore obligé de s'enfermer à l'hôtel du Golf d'Abidjan est le principal bénéficiaire des difficultés que vivent les Ivoiriens aujourd'hui. Ces difficultés, en effet, ne sont que la conséquence des sanctions et autres mesures prises par lui pour contraindre son rival, Laurent Gbagbo, proclamé élu par le Conseil constitutionnel, à lui céder le pouvoir. Outre les mesures individuelles dont le gel des avoirs à l'extérieur et les interdictions de sortir du pays, d'autres dispositions vont très vite s'ajouter pour mener la vie dure au camp Gbagbo. Ainsi, l'on va prendre une pente dangereuse avec la guerre de contrôle de Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO). Le début de la souffrance des Ivoiriens commence à ce stade, quand le bras de fer autour du fauteuil présidentiel se mue en une guerre de contrôle des finances pour empêcher le locataire du Palais de disposer des ressources du pays pour maintenir son régime. Les victimes de la situation, ce sont ces populations qui ont porté leurs voix à Ouattara et à Gbagbo à qui ce crime ne profite en rien à la vérité. Le président proclamé par le Conseil constitutionnel reste assis dans le fauteuil au Palais d'Abidjan et Alassane Ouattara reste toujours enfermé dans son hôtel malgré toute la reconnaissance dont il jouit de l'extérieur. Aucune ligne n'a bougé, sinon la grogne de la population désabusée dont on ne saurait imaginer la réaction dans les jours à venir. Cette réaction, aussi bien Gbagbo que Ouattara doivent la craindre. L'un et l'autre ne sont pas à l'abri d'un soulèvement populaire. Le ras-le-bol des affamés pouvant prendre aussi bien le chemin du Golf comme celui du Palais d'Abidjan. Pendant ce temps, s'il y a bien des bénéficiaires de la situation dégradée sur le territoire ivoirien, ce sont bien ses voisins immédiats de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) vers qui se tournent désormais tous les marchés. Même si la crise en Côte d'Ivoire ne les épargne pas dans une certaine mesure, ils peuvent se frotter les mains, à l'instar du Burkina Faso qui occupe par exemple le gouvernorat de la BCEAO tant convoité par lui mais jamais acquis par le passé. Aujourd'hui, s'ils avaient encore de l'amour pour leur patrie et pour leur peuple, Gbagbo et Ouattara devraient s'asseoir à la même table pour dialoguer et trouver un compromis pour sauver encore des vies. A moins que la politique, pour eux, ne rime qu'avec machiavélisme et cynisme, sans égard pour l'humain que chacun prétend servir.

Félix D.BONY
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