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Politique Publié le lundi 21 février 2011 | L’Inter

Crise post-électorale : La semaine de tous les défis

La crise née du second tour de l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire devrait connaître son dénouement, pacifique ou non, au cours de cette semaine du 21 au 28 février. Une semaine chargée de nombreux défis, tant sur le plan national qu'international, relativement à la résolution de cette crise, qui continue d'accroître les souffrances des Ivoiriens. Au niveau de l'Union africaine (Ua) qui a commis un panel de cinq chefs d'Etat, conduit par le président mauritanien, Mahamoud Ould Abdel Aziz, pour évaluer le processus électoral en Côte d'Ivoire, les regards sont
tournés vers le ou les schémas de sortie de crise qu'il entend proposer. Après la 259è réunion du conseil de paix et de sécurité (Cps) de l'Ua, tenue le 28 janvier dernier à Addis-Abeba, ces chefs d'Etat avaient un délai d'un mois au plus, pour trouver « une solution politique d'ensemble », qui sera «contraignante » pour les deux parties, tel que le souligne le communiqué final de cette réunion. Le panel est attendu à cet effet, sauf changement de dernière minute, à Abidjan aujourd'hui lundi 21 février. Mais avant, le président mauritanien et ses pairs du panel, avaient envoyé un comité d'experts du 6 au 10 février dernier pour voir un peu plus clair dans la situation qui prévaut en Côte d'Ivoire. Hier dimanche 20 février, les chefs d'Etat du panel, ainsi que le comité d'experts se sont retrouvés à Nouakchott en Mauritanie, pour arrêter une décision commune, avant d'effectuer aujourd'hui le voyage d' Abidjan. Qu'est-ce que ce panel va proposer comme solution à la crise ivoirienne ? Pourra-t-il convaincre les parties en conflit d'aller à la paix, vu les positions tranchées dans chaque camp, sur la résolution de cette crise ? C'est là que réside le défi à relever par l'Union africaine. Ajouté à cela le délai d'un mois qui lui a été imparti, qui court jusqu'à la fin de février, et qu'il faudra respecter. En tout cas, les Ivoiriens attendent justement qu'après le séjour du panel en Côte d'Ivoire, il soit mis fin à leur souffrance. Un autre défi à relever au cours de cette semaine, est certainement la révolution annoncée par Guillaume Soro, Premier ministre du gouvernement d'Alassane Ouattara. Soro dit ne pas croire en la capacité du panel des chefs d'Etat d'obtenir le départ du pouvoir de Laurent Gbagbo. Il reste convaincu par conséquent que seul un mouvement populaire comme ce fut le cas récemment en Tunisie et en Egypte, peut venir à bout du rival d'Alassane Ouattara. Le chef de l'ex-rebellion avait d'abord indiqué la date d'aujourd'hui 21 février pour le déferlement humain contre Laurent Gbagbo, avant d'avancer le lancement de cette révolution pour le samedi 19 février dernier, par un grand meeting dans son fief à Bouaké. Le chef des Forces nouvelles n'a cependant pas pu tenir ce meeting tant attendu au stade municipal de Bouaké, cassant ainsi l'ardeur des partisans d'Alassane Ouattara. Aujourd'hui 21 février comme annoncé, Guillaume Soro va-t-il mettre à exécution son projet pour déloger Gbagbo du pouvoir? Jusqu'où est-il prêt à aller pour installer Alassane Ouattara au pouvoir ? Le défi reste à relever, face au camp Gbagbo, qui lui n'entend aucunement laisser les partisans d'Alassane Ouattara manifester dans les zones où son autorité s'exerce. Déjà le samedi 19 février dernier, des manifestantss pro-

Ouattara ont été dispersés à divers endroits d'Abidjan, notamment à Koumassi, à Abobo où l'on a déploré des morts, et à Port-Bouët. Soro qui soutient mordicus qu'il faut la force contre Laurent Gbagbo, a donc cette semaine du 21, pour donner des signaux forts de sa détermination. « Nous sommes prêts, armés et déterminés à nous défendre », a-t-il confié hier dimanche 20 février, à un journal français. En face, il y a le camp présidentiel. Qui affiche une certaine hostilité à l'arrivée en Côte d'Ivoire, du président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, dans le cadre du panel des chefs d'Etat de l'Ua. Les jeunes patriotes, soutiens indéfectibles au régime de Laurent Gbagbo, se mobilisent déjà pour réserver un accueil mouvementé à l'ancien facilitateur dans la crise ivoirienne. Des milliers de ces jeunes patriotes ont commencé depuis hier, à se mettre en mouvement dans le périmètre de l'Aéroport Houphouët-Boigny, en prélude à l'arrivée de Compaoré. Que préparent-ils ? Vont-ils l'empêcher d'entrer en Côte d'Ivoire comme promis ? Le défi reste également total à ce niveau. Tout comme au niveau du président Compaoré lui-même qui n'entend pas lâcher le dossier ivoirien, à cause des grognes dans le camp de Laurent Gbagbo. Hier dimanche 20 février à Nouakchott, Compaoré a pris part à la réunion des chefs d'Etat du panel qui prépare son arrivée en Côte d'Ivoire. Signe qu'il compte bien atterrir à l'Aéroport d'Abidjan.

Le plus grand défi de la semaine reste sans aucun doute la réouverture et le fonctionnement des banques qui ont fermé boutique, afin d'assurer le paiement des salaires des fonctionnaires ivoiriens. Le gouvernement Aké N'Gbo qui a pu se sortir d'affaire pour les mois de décembre et de janvier, est à pied d'oeuvre pour réussir le pari de février. Le ministre délégué en charge du Budget, Koné Katinan Justin a dans toutes ses déclarations, rassuré quant à la capacité de l'Etat à tenir ses engagements vis-à-vis de ses employés. Au moment où l'on s'achemine à grands pas vers la fin du mois, le paiement des salaires constitue le défi majeur dans le programme du camp de Laurent Gbagbo.

Hamadou ZIAO
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