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Société Publié le mardi 22 février 2011 | Le Temps

Yves Saint Laurent - Comment l’homme s’est forgé

C’est en 1957, à 21 ans que Yves Saint Laurent connait le succès lorsque suite au décès de Christian Dior, il présente sa première collection dénommée "Trapèze" pour la Maison Dior. C'est le début d'une épopée qui va durer jusqu'au début des années 2000. Lorsque survient la guerre d'Algérie, Yves Saint Laurent (qui est né à Oran en Algérie en 1936) se fait réformer ce que prend mal son patron chez Dior, Marcel Boussac, (plutôt partisan de l'Algérie française) qui le limoge. Il entreprend alors de créer sa propre maison de couture. Pierre Berger qui est devenu son compagnon (ils se sont rencontrés via des amis communs) s'attache de son côté à trouver des investisseurs. Il n'en trouve aucun en France, mais finit par convaincre un investisseur américain qui injecte les fonds nécessaires à l'aventure. Les rôles seront répartis : Yves Saint Laurent est le créateur de génie, tandis que Pierre Bergé s'occupe de la partie "business" et des aspects logistiques. En fait, cette répartition des rôles se retrouve dans tous les aspects de leur vie : « Entre Yves et moi, les rôles ont été très vite répartis : professionnel, personnel, sexuel...» précise Pierre Bergé. Malgré sa notoriété, la réussite et la gloire, Yves Saint Laurent ne semble pas heureux. Dépressif, le couturier ne s'égaye que lorsqu'il présente annuellement sa nouvelle collection, et encore, ne se détend-il que pendant 24 à 48h. Il dira de lui-même : "Je suis né avec une dépression nerveuse". Pendant une quinzaine d'années, il cherchera du réconfort avec la drogue ou l’alcool avant de finalement subir une cure de désintoxication. Suite à la mort de Yves Saint Laurent, Pierre Bergé, très pragmatique et avec un grand sens des affaires, décidera de disperser leur collection d'objets d'art accumulée au fil des années en la vendant aux enchères : La vente des toiles de maîtres et autres sculptures rapportera entre 342 et 370 millions d'euros selon les estimations. Commentant le départ de Saint Laurent en 2002, Pierre Bergé fustige les « marchands » qui ont complètement changé l'industrie de la mode (allusion aux multinationales du luxe qui ont racheté les grandes maisons de couture ?) et donne raison à Yves Saint Laurent d'être parti avant que ces derniers ne prennent définitivement le pouvoir dans le secteur.
Grioo.com
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