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Économie Publié le vendredi 25 février 2011 | Notre Voie

Crise post-électorale en Côte d`Ivoire : Michel Tizon, chef d`entreprise français : “La France a tort de s`en mêler”

Le président de la Chambre de commerce et d'industrie française en Côte d'Ivoire (CCIFCI), Michel Tizon, a soutenu mercredi dans le journal “Le Moc” Le moniteur du commerce international, un journal spécialisé, que la France “a tort” de se mêler de la crise post-électorale en Côte d'Ivoire. Pour lui, la bataille pour le contrôle de l'exportation du cacao que se livrent le Président de la République Laurent Gbagbo et l'ex-Premier ministre Alassane Ouattara ne concerne pas la France et ses entreprises.
En effet, le gouvernement fantoche d'Alassane Ouattara a annoncé, le 22 février dernier, la prolongation jusqu'au 15 mars prochain de l'interdiction des exportations du cacao. Son intention étant d'épuiser les ressources financières du régime de Laurent Gbagbo. Cette mesure avait été instaurée le 24 janvier et a été, semble-t-il, respectée par les grands négociants et chocolatiers qui s'adonnent pour autant à un trafic illicite de cacao via la zone sous contrôle de la rébellion vers l'Europe. Cette mesure illégale de Ouattara, encouragée par la France et l'Union européenne a abouti à faire grimper les cours du cacao. Ceux-ci, selon Le Moci ont atteint mardi leur plus haut niveau depuis 32 ans : la tonne de cacao pour livraison en mars a atteint 3,666 dollars. Selon Michel Tizon, 90% de la production cacaoyère ivoirienne est destinée aux Américains et Hollandais. “Les Français ne sont plus dans le coup, c'est une affaire ivoiro-ivoirienne, on a tort de s'en mêler”, a-t-il fait remarquer.
Mais, comment vivent les entreprises françaises en Côte d'Ivoire depuis la fermeture des filiales des banques françaises ? “Il n'y a plus de liquidités, on ne peut plus travailler”, s'indigne Michel Tizon. “C'est une véritable économie de guerre et nous qui ne disposons plus de liquidités. Nous sommes obligés de revenir au troc”, a révélé le patron du CCIFCI. A l'en croire, “les banques sont parties avec nos deniers, on va être obligé de licencier et de mettre au chômage technique nos employés”.
Pour autant, Michel Tizon n'entend pas partir de la Côte d'Ivoire. “Les chefs de Pme ont tous leurs avoirs ici. On ne va pas partir, on vit ici. (…) Ceux qui ont fui sont les expatriés de grands groupes comme Total qui menaient bon train en Côte d'Ivoire. Alors que nous, nous sommes assimilés aux Ivoiriens ”, a-t-il tenu à mettre les points sur les « i ». Pour montrer la détermination des chefs d'entreprise français à rester en Côte d'Ivoire malgré la crise, “Le Moci” a révélé un sondage réalisé début février par la CCIFCI, juste avant la fermeture des banques. 73% des expatriés travaillant dans les entreprises sont encore en Côte d'Ivoire, contre 60% en décembre, et le nombre de chefs d'entreprise présents reste constant à 88%.
Pour Michel Tizon, ceux qui profitent finalement de la situation, ce sont les pays voisins. Pourquoi ? “Les Maliens, Burkinabés, Guinéens ou Ghanéens qui ont des liquidités en franc CFA viennent acheter du matériel et des denrées à bas prix et en informel”, a-t-il encore révélé.
La nationalisation des filiales des banques françaises que sont la Bicici (filiale de la BNP-Paris Bas) et la Sgbci (filiale de la société générale en France) et leur prochaine réouverture représentent certainement une bouffée d'oxygène pour les entreprises françaises qui ont décidé de rester malgré cette situation difficile.

Coulibaly Zié Oumar

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