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Politique Publié le lundi 7 mars 2011 | Le Nouveau Réveil

Opération "trop c`est trop, Gbagbo dégage" - Malgré la terreur, les femmes se réorganisent pour déloger Gbagbo

Rien ne peut désormais les arrêter. Ni la répression sanglante des hommes armés par Laurent Gbagbo avec des tueries en cascade ni les menaces des jeunes patriotes qui "braisent" tous ceux qui tombent dans leurs filets, encore moins les intimidations. Malgré le danger, elles ont décidé de rééditer l'exploit de leurs devancières des années de braise de la lutte contre la colonisation. Les femmes du Rhdp ont pris désormais en main la lutte pour le départ du pouvoir du président sortant, Laurent Gbagbo. Elles ont décidé de braver ses miliciens et autres mercenaires pour crier haut et fort leur farouche détermination à le chasser du palais présidentiel qu'il occupe illégalement depuis le 28 novembre 2010. Comme Marie Koré, Anne-Marie Raggi et toutes les braves femmes qui ont marché sur la prison de Grand-Bassam en décembre 1949 pour libérer leurs maris, leurs frères ou leurs fils injustement incarcérés par l'administration coloniale d'alors, les amazones du Rhdp et même leurs sœurs de Côte d'Ivoire sont aujourd'hui débout et comptent bien maintenir la pression sur le camp de Lmp. Elles ont entendu les cris de détresse de leurs enfants, de leurs maris et de leurs sœurs torturés et entassés dans des cellules infectes de prisons anonymes. Elles ont entendu le râle des centaines d'Ivoiriens mortellement frappés par les balles assassines des miliciens de Laurent Gbagbo. Elles ne supportent plus de voir des enfants, des femmes enceintes, des vieillards parcourant des kilomètres et des kilomètres, parfois le ventre creux, pour échapper à la mort. Et ces disparus qu'on ne reverrait probablement plus ? Mieux, la cendre des innocents que les patriotes n'ont pas hésité à "griller" à l'aide de pneus enflammés, aspergés d'essence, tenaille la conscience de ces femmes. Résolues à arrêter le cycle infernal de la violence qui risque d'emporter le pays de Félix Houphouët-Boigny, elles occupent la rue sans répit. Et le déclic est parti de Treichville où, le mercredi 23 février dernier, elles ont marché sur la caserne de la Garde républicaine basée dans la commune pour " demander aux éléments du Général Dogbo Blé Bruno d'être républicains en se mettant du côté de la légalité " et surtout " d'arrêter de tuer les manifestants aux mains nues ". Il n'en fallut pas plus pour déclencher une répression des plus violentes. 11 femmes sont arrêtées, battues et jetées dans les cachots de la préfecture de police d'Abidjan. Le lendemain, jeudi, bravant les fusils et autres armes de guerre, elles ont organisé une marche dans toutes les artères de Treichville pour protester contre ces arrestations qu'elles ont jugées arbitraires. Leur détermination permit la libération des 11 femmes arrêtées. Après ce succès, les autres quartiers d'Abidjan entrent dans la danse pour ne plus lâcher prise. Koumassi, Adjamé, Grand-Bassam, etc. Le mouvement des femmes " pour le départ de Laurent Gbagbo ", comme une trainée de poudre, a commencé à s'étendre sur l'ensemble du territoire ivoirien. Dès lors, Laurent Gbagbo panique. Ses miliciens tirent sur des manifestantes aux mains nues. Un carnage sans nom : 7 femmes et un bébé tués et plus de cent blessés. L'image saisissante des femmes gisant dans une marre de sang , à Abobo, à l'endroit même où devait commencer leur marche pacifique, par la machine à tuer de Laurent Gbagbo est insupportable. Des femmes mortes en défendant leur droit à la liberté, leur droit d'exister, leur droit de choisir pour le bien-être de leur époux, de leurs enfants et pour le développement de leur pays. Elles ont perdu la vie pour avoir essayé de marcher. Le monde est en émoi face à une telle barbarie. Mais, les femmes, elles, n'ont pas le temps de pleurer leurs morts. Elles sont plus que jamais déterminées à guérir le mal par la racine : " Dégager Laurent Gbagbo du pouvoir ". Elles ont du courage à revendre. Les femmes d'Anyama, d'Adjamé, de Treichville, d'Abobo, de Koumassi, de Grand-Bassam, de Daoukro, bref de toutes les régions de la Côte d'Ivoire ont plus que jamais engagé le combat de la libération du pays. Malgré la terreur, ces combattantes de la liberté veulent ramener aux hommes la victoire pour le contrôle du pouvoir ivoirien. Espérons que la nation leur sera reconnaissante le temps venu.
François Konan
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