Alassane est satan pour Ben Soumahoro

Analysons à la lumière des Évangiles les paroles du célèbre journaliste ivoirien Ben Soumahoro, membre-fondateur du Rdr, le parti politique d'Alassane, pour mieux appréhender le message qu'il veut nous transmettre. Le Christ, alors qu'il annonçait à ses disciples sa passion, sa mort, et sa Résurrection, l'apôtre Pierre se mit à le morigéner ouvertement, mais Jésus lui dit: «Passe derrière moi satan ! Car tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes (cf. Mc 8, 31-33)». Jésus s'adressait en fait à Satan qui avait fait du corps de son disciple sa demeure. Ben Soumahoro, en appelant Satan Alassane, fait surtout allusion à ses idées, à ses plans machiavéliques, dans le but de conquérir le pouvoir en Côte d'Ivoire. Avec Houphouët et son principal adversaire politique Gbagbo, notre pays connut, entre autres choses, deux conflits propres à l'Afrique indépendante; le conflit ethnique voire culturel, et le conflit de génération. Gbagbo, un homme politique issu du groupe ethnique Krou, groupe caractérisé par sa liberté d'expression, s'adressait à un noble, Houphouët, un Akan. Cette liberté d'expression était perçue comme un affront par le groupe Akan qui vénère ses nobles. Les Ivoiriens, aujourd'hui, comprennent que l'homme politique se doit d'être un tisserand, capable de faire de toutes ces tribus (de toutes ces ethnies) un seul peuple; le peuple ivoirien. Le conflit de génération apparut au moment de l'instauration du multipartisme. Avec Alassane, nous avons assisté à la naissance d'une rébellion armée qui divise, aujourd'hui, les groupes ethniques, religieux, et cherche à les pousser à la guerre civile. Avec Alassane nous assistons à la passion, à la mise en croix et à la mort de la Côte d'Ivoire. Alassane, après avoir affamé pendant dix ans les Ivoiriens, se présente à eux comme un sauveur: “Si vous vous prosternez à mes pieds, me choisissez comme président, je vous donne les Nations de la terre, je vous rends riche, prospère”. C'est au moment où Jésus eut faim que satan, en effet, le tenta. La Côte d'Ivoire, malgré la faim, résiste puisqu'elle comprend que se prosterner à ses pieds, c'est dire oui à l'esclavage. Pour nous faire plier l'échine, Alassane et ses amis ferment nos banques, ils nous privent de médicaments, mettent la main sur les biens des ivoiriens (et non de Gbagbo) à la Bceao. Ils nous flagellent au moyen de sanctions économiques, et nous narguent, en se disant: “On verra s'ils sont capables, ces fiers Ivoiriens, ces Noirs orgueilleux de transformer leurs pierres en pain, leurs souffrances en joie. Pourront-ils encore résister, payer leurs fonctionnaires ?”, (cf. Mt 4, 1-11). Et le peuple ivoirien, fier d'être noir, libre et croyant, répond par la bouche de son leader
Gbagbo: “Nous nous soumettrons à Dieu seul. Nous ne braderons pas notre liberté, notre idéal, nos vertus, pour une bouchée de pain, car une Nation forte repose sur des Institutions fortes, et se doit d'avoir surtout un idéal. En un mot, L'Homme ne vit pas que de pain mais de toute Parole qui vient de la bouche de Dieu”, (cf Mt 4, 4). Avec l'arrivée d'Alassane, la Côte d'Ivoire a connu le dépouillement la passion, la mort identique au Christ au pied de la croix. On tire au sort nos richesses, comme fut tiré au sort le vêtement de Jésus; certains pays veulent le port de San Pedro, d'autres le contrôle de notre compte à la Bceao (cf Mt 27, 35). Avec Alassane, la Côte d'Ivoire connaît les prémices des souffrances qu'orchestrera l'Homme impie dans le monde, l'Antichrist: celui qui ne portera pas le chiffre de la bête, le chiffre 666 ne pourra ni vendre, ni acheter (Ap 13, 16-18). Notre pays, ayant refusé de se soumettre au dictat des pays occidentaux, refusé d'être marqué du chiffre de la bête, ne peut commercer avec les autres pays du monde; elle ne peut ni vendre ni acheter. Tel est le sort reservé à tout pays qui cherche à nous soutenir. Nous surmonterons cependant toutes nos épreuves grâce à Dieu. Notre victoire sur les forces du mal qui égorgent nos fils pour adorer satan, marquera le début de la nouvelle ère, où tous les peuples africains manifesteront le désir d'être des hommes libres, fatigués d'être des éternels assistés. L'analyse objective des paroles de Ben Soumahoro nous permet de comprendre que les pensées, les stratégies d'Alassane, en vue de conquérir le pouvoir viennent de satan, et non du Dieu unique. La biopolitique, néologisme né de Michel Foucault est utilisée pour contrôler la population ivoirienne, pour nous isoler parce que nous sommes frappés par la “peste”; ce désir d'autonomie, de liberté, qui ne doit pas s'étendre aux autres pays francophones.

Isaac Pierre Bangoret
(Correspondance particulière)