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Politique Publié le mercredi 23 mars 2011 | L’Inter

Violation des droits de l`homme - Ce qui attend Louis Moreno Ocampo

© L’Inter Par DR
Justice internationale : Luis Moreno-Ocampo, procureur de la Cour pénale internationale (CPI)
Photo d`archives
Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Louis Moreno Ocampo, doit avoir sur son bureau à la Haye, une pile de documents relatifs aux violations graves des droits de l`Homme en Côte d`Ivoire depuis les 10 dernières années. Plusieurs organisations internationales, notamment Human Rights Watch, Crisis group et Amnesty international ont rédigé une quantité de rapports, depuis 2000, sur les crimes commis en Côte d`Ivoire. Après chaque événement sanctionné par des viols et tueries, ces organisations mènent des enquêtes afin de situer les responsabilités et faire, si possible, des recommandations pour qu`ils prennent fin. Le tourbillon du crime a débuté après la tentative du hold-up électoral par la junte militaire du Gal Robert Gueï en octobre 2000. Tentative qui a débouché sur des tueries massives de manifestants avec la découverte, le vendredi 27 octobre 2000, au lendemain de l`investiture de Laurent Gbagbo comme président de la République, du charnier de Yopougon. La Fédération internationale des droits de l`homme (FIDH) qui a mené une enquête en Côte d`Ivoire avec plusieurs structures internationales indépendantes, avait mis en cause la responsabilité de plusieurs gendarmes. Quant à la commission nationale d`enquête créée par les autorités politiques, elle n`a pu débusquer les coupables. Deux ans après, la Côte d`Ivoire renoue avec la violence. Une tentative de coup d`État menée dans la nuit du mercredi 19 au jeudi 20 septembre 2002 débouche également sur une rébellion armée avec son lot de morts, de violées et de mutilés. Selon le Philippe Bolopion, directeur ONU de Human Rights Watch la Côte d`Ivoire a connu les plus graves crimes de son histoire de 2002 à 2004. Une commission d`enquête internationale avait été formée en vertu de l`accord de paix de Linas Marcoussis, avec la bénédiction du Conseil de sécurité de l`Organisation des nations unies (ONU), et sous la tutelle du Haut commissariat de l`ONU aux droits de l`homme. En annexe confidentielle du rapport produit par les enquêteurs, une liste de 95 personnes présumées avoir commis des violations graves des droits de l`Homme avait été dressée. Le rapport produit, dont Human Rights Watch dit avoir reçu copie, recensait des actes sans nom, perpétrés par les deux camps (rébellion de Guillaume Soro et le camp de Laurent Gbagbo). Un pan du rapport relève par exemple « l`enfermement d`une jeune femme pendant deux semaines dans la cellule d`un camp militaire au côté des corps de ses parents, "violée et forcée à boire de l`urine et du sang" ; un jeune homme "obligé d`avoir des rapports avec sa propre mère" ; des mercenaires libériens qui forcent une femme "à cuire et manger la main de son mari" ; d`autres qui, dans la nuit du 6 au 7 mars 2003, pour le compte des forces gouvernementales, massacrent des dizaines de personnes, y compris des enfants, violant et égorgeant les femmes, tandis que "les cadavres d`hommes étaient déculottés à des fins d`humiliation ».

Des rapports accablants

Selon le rapport de Human Rights Watch, plusieurs charniers ont été découverts à Toulepleu, Man, Danané, Bangolo, Daloa, Abidjan, Bouaké, Korhogo, Odiénné, Monoko-Zohi. « On y trouve des centaines de corps souvent nus, parfois amputés de membres », note le rapport, qui relevait que de part et d`autre, les combattants pratiquaient la torture de manière généralisée et s`adonnaient aux viols de femmes ou de fillettes, parfois en présence du reste de leur famille. Le pouvoir alors en place à Abidjan est accusé par les enquêteurs d`avoir mené une « campagne d`assassinats politiques planifiés. Les "escadrons de la mort"décrits comme "des groupes de militaires, de la police, de la gendarmerie ou des civils armés, souvent en uniforme" ont pour "missions spéciales de tuer ou d`enlever des personnes gênantes pour le régime". Dans ce rapport, le pouvoir ivoirien d`alors était accusé d`être le responsable de « meurtres ciblés contre des personnes en raison de leur appartenance ethnique, religieuse, régionale ou nationale ». La rébellion des Forces nouvelles n`est pas en reste. Ses soldats sont accusés dans le rapport d` « être responsables de la mort par suffocation de dizaines de personnes enfermées dans des conteneurs à Bouaké et Korhogo en juin 2004, où les victimes devaient lécher leur propre transpiration parce qu`elles n`avaient rien à boire ». Lors de la prise de Bouaké, indique le rapport, les rebelles arrêtent une centaine de gendarmes. Quelques jours plus tard, le 6 octobre 2002, « 131 personnes parmi lesquelles 61 gendarmes, 61 enfants ou neveux desdits gendarmes, ainsi que sept autres personnes civiles ont été froidement exécutées alors qu`elles étaient désarmées et enfermées dans des cellules ». Les rebelles sont aussi accusés de « l`organisation des milices et des conséquences diverses des exactions de toutes sortes commises par elles, notamment dans l`ouest et le centre-ouest où des populations de villages entiers ont été massacrées gratuitement et sauvagement ». La longue liste des crimes commis en Côte d`Ivoire, qui n`est pas exhaustive, prend également en compte les tueries perpétrées en mars 2004 lors de la marche de l`opposition et celles occasionnées en novembre de la même année devant l`hôtel Ivoire. Elle prend aussi en compte les tueries perpétrées après le second tour du scrutin présidentiel en novembre 2010. En effet, du 16 décembre à ce jour, l`ONU a dénombré plus de 400 morts. Le dernier rapport de Human Rights Watch met en cause les forces pro-Gbagbo et le commando ainsi que les Forces nouvelles pro- Ouattara. Les Ivoiriens attendent de Louis Moreno Ocampo qu`il mette le grappin sur les auteurs des atrocités commises en Côte d`Ivoire pendant ces 10 dernières années afin que plus jamais elles ne se répètent.

Y.DOUMBIA
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