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Politique Publié le mercredi 23 mars 2011 | Le Patriote

Mangou sur les traces de Doué

L’histoire se répète. Il y a un peu plus de six ans, Laurent Gbagbo faisait enrôler, sous la houlette du général Mathias Doué, à l’époque Chef d’Etat-major des armées, une cohorte de jeunes désœuvrés et instrumentalisés dans l’armée. Objectif : donner l’assaut contre les positions des Forces Nouvelles, qui contrôlent depuis le 19 septembre 2002 plus de 60% du territoire national. L’opération baptisée « Dignité 2 » avait été annoncée en fanfare, comme la « guerre de libération» de la Côte d’Ivoire. La suite, on la connaît, c’est un cuisant revers, avec à la clé la destruction de toute l’aviation ivoirienne, par la Force Licorne après le bombardement d’un cantonnement de soldats de français à Bouaké. Autre fait marquant de cet échec : la rupture totale de ban entre Mathias Doué et Laurent Gbagbo. L’ex-Cema sera même quelques jours après proprement battu à sang par des moins gradés que lui. Mal en point, il sera interné, pendant un moment, dans une clinique abidjanaise, située à Marcory Zone 4, d’où il sera exfiltré pour Accra, au Ghana. Depuis le général Doué n’a plus remis les pieds au pays. Bien plus, on est sans nouvelles de lui…
Mars 2011 : rebelote ! Les « Jeunes Patriotes », encore eux, sont de nouveau appelés sous le drapeau. Cette fois, pour se battre pour la souveraineté de la Côte d’Ivoire. En réalité, ils sont invités à offrir leurs poitrines aux balles pour sauver Laurent Gbagbo du naufrage alors que les enfants de l’ex-Chef d’Etat sont « bien au frais ». Bref, passons, car il faut être vraiment aveugle pour ne pas voir cette réalité qui saute grandement aux yeux.
Dans cette tragi-comédie, digne d’un navet sorti tout droit de petits studios hollywoodiens, le général Philippe Mangou campe désormais le rôle tenu jadis par Doué Mathias. Comme ce dernier, en novembre 2004, c’est lui qui a harangué ces jeunes qui ont plus besoin d’un emploi qu’une kalach, sous le regard hypocrite de Charles Blé Goudé, plus prompt à aboyer qu’à vraiment livrer bataille et qui, on s’en doute, ira, le moment venu, se planquer quelque part. Loin du crépitement des armes et du sifflement des balles.
Comme encore Doué, Mangou ne bénéfice plus de la confiance totale de Laurent Gbagbo. Et il le sait très bien. Au Palais présidentiel, qu’il usurpe du reste depuis bientôt quatre mois, le chef des frontistes discute « stratégie militaire » plutôt avec les généraux Dogbo Blé, patron de la Garde Républicaine, Guiai Bi Poin (Cecos), Vagba Faussignaux (Commandos marins). Et naturellement, ses sécurocrates civils, notamment Kadet Bertin. Beaucoup d’opérations du camp Gbagbo sont menées sur le terrain, sans que Mangou ne soit informé. Il est quasiment, la plupart du temps, mis devant le fait accompli.
A la vérité, le général aux quatre étoiles n’est plus un maillon essentiel du système sécuritaire de Laurent Gbagbo… comme un certain Doué Mathias, six ans plus tôt. Loin d’être fortuites, les nombreuses rumeurs qui ont couru ces derniers jours sur son compte confortent implicitement ce sentiment.
Et la similitude entre les deux hommes pourrait ne pas s’arrêter là. A l’image de l’opération « Dignité 2 », la prétendue guerre pour la souveraineté du pays que Laurent Gbagbo veut livrer au président légitimement élu, Alassane Ouattara, est d’avance vouée à l’échec. Car, ce ne sont pas ces jeunes dénués de toute expérience militaire qui viendront à bout de combattants aguerris et expérimentés. On le voit, Mangou est sur les traces de Doué. D’un général à l’autre, l’histoire se répète vraiment…
Edgar Kouassi
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