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Politique Publié le samedi 26 mars 2011 | Le Patriote

Ouest ivoirien / le HCR accuse : “Des mercenaires libériens “pillent, violent et tuent”

Plusieurs centaines de "mercenaires libérienspillent, violent et tuent" dans la région de Guiglo, devenue une "zone de non-droit" dans l`ouest de la Côte d`Ivoire, a affirmé à l`AFP le porte-parole du HCR à Abidjan, Jacques Franquin. Les militaires fidèles au président sortant Laurent Gbagbo affrontent depuis fin février dans cette région les forces soutenant le président reconnu par la communauté internationale Alassane Ouattara. Mais "une troisième force est intervenue, les mercenaires libériens" venus de ce pays voisin sortant avec peine d`une longue guerre civile (1989-2003), a-t-il indiqué. "Ils ne sont pas pro-Gbagbo ni pro-Ouattara, ils profitent seulement de la situation. Ils pillent, ils violent, ils tuent. Ces mercenaires libériens ne sont pas des enfants de choeur", a insisté le responsable du Haut commissariat de l`ONU pour les réfugiés. "Nous sommes très inquiets, les populations sont paniquées", a-t-il ajouté. Selon lui, les mercenaires libériens "sont quelque centaines probablement". "Guiglo est dans une zone de non-droit, il n`y a plus de police qui fonctionne, tout le monde fait ce qu`il veut", a-t-il dit. Dans l`Ouest ivoirien, région frontalière de forêts et de montagnes, de nombreux mercenaires libériens avaient pris part au conflit ivoirien -du côté gouvernemental comme rebelle- à partir de 2002. Depuis le début de la crise post-électorale ivoirienne en novembre 2010, Monrovia s`inquiète de la présence de mercenaires libériens chez son voisin, et des conséquences de leur retour dans leur pays. M. Franquin est ensuite revenu sur l`attaque des locaux du HCR à Guiglo mercredi soir "par des miliciens et des personnes parlant anglais, probablement des Libériens". "Mercredi vers 12H30 (locales et GMT), ils ont volé une voiture du HCR. On l`a ensuite vue en ville avec une mitraillette sur le toit. Un peu plus tard, un autre groupe est arrivé, ils ont volé un 4X4, un pick-up et deux motos", a-t-il raconté. "Le soir, c`était le feu d`artifice. Ils ont vidé le bureau du HCR, emportant le mobilier, les ordinateurs et plus de 12 motos. Ils ont tout chargé sur un camion", a-t-il poursuivi.

"Il y a environ 20.000 déplacés à Duékoué (30 km au nord-est) et quelques dizaines de milliers à Guiglo. Dans cette ville, entre 500 et 1.000 se sont rassemblés devant la base de (la force onusienne) l`Onuci pour chercher une protection", a expliqué M. Franquin. Selon lui, l`Onuci "a déployé ce (vendredi) matin des véhicules blindés pour les protéger". Pour le HCR, "les opérations sont devenues quasiment impossibles" dans la région, a-t-il regretté.


32 ONG exhortent la communauté internationale à agir
Une trentaine d`organisations de défense des droits de l`homme "exhortent" vendredi la communauté internationale à augmenter l`aide humanitaire en Côte d`Ivoire et l`ONU à renforcer ses capacités sur le terrain où la situation a, selon elles, atteint "un seuil critique". "Il est urgent de prendre des mesures plus conséquentes pour protéger les civils et subvenir aux besoins humanitaires en Côte d`Ivoire", avertit dans un communiqué cette coalition de 32 ONG internationales et africaines, dont Human Rights Watch, la Fédération internationale des ligues des droits de l`homme (FIDH) ou la Rencontre africaine pour la défense des droits de l`homme (Raddho). "La situation humanitaire causée par le conflit en Côte d`Ivoire a atteint un seuil critique", prévient Elizabeth Rasmusson du Norwegian Refugee Council (NRC), citée par le communiqué qui fait état de "l`interruption" des distributions d`aide alimentaire en raison des combats et de la situation "extrêmement inquiétante" des déplacés internes et des réfugiés au Liberia. La coalition demande à la communauté internationale d`"augmenter l`aide
humanitaire en débloquant rapidement des fonds supplémentaires". Elle appelle à "assurer sur le terrain une capacité accrue de l`Onuci à mettre efficacement en oeuvre son mandat de protection des civils, en déployant rapidement le renfort de 2.000 soldats adopté par le Conseil de sécurité des Nations unies il y a trois mois". Elle exhorte à "augmenter les patrouilles onusiennes et françaises de
maintien de la paix dans les quartiers sensibles et utiliser la force légitime, lorsque cela est nécessaire, afin de protéger les civils en danger imminent, comme le prévoient leurs mandats".
"Des armes lourdes et des explosifs ont été utilisés dans des quartiers peuplés sans aucune discrimination entre civils et acteurs armés", s`indignent ces ONG.

"Des Ivoiriens et des immigrants des pays voisins ont été ciblés par les forces pro-Gbagbo, battus à mort ou asphyxiés par gaz et brûlés vifs" et "des combattants pro-Ouattara ont également commis, sur le territoire qu`ils contrôlent, des exécutions extrajudiciaires contre des combattants pro-Gbagbo ou perçus comme tels", poursuivent-elles.

La Côte d`Ivoire traverse une grave crise née de la présidentielle de novembre 2010. Le chef de l`Etat sortant Laurent Gbagbo refuse de céder la place à Alassane Ouattara, reconnu internationalement comme le président élu, suscitant une tension croissante et la crainte d`une nouvelle guerre civile. Selon l`ONU, plus de 460 personnes ont été tuées depuis début décembre.

Nicolas Sarkozy à propos de la situation militaire :“Les tirs à l`arme lourde sont un scandale”

Le président français Nicolas Sarkozy s`est dit vendredi "très préoccupé par la situation en Côte d`Ivoire", où les violences multiplient, et indiqué vouloir demander un renforcement de la force
de l`ONU dans le pays (Onuci). Le président français a considéré comme "un scandale" les tirs à l`arme lourde "contre des populations civiles innocentes", lors d`un point presse en marge d`un sommet européen à Bruxelles. "Mais il y a une force des Nations unies" sur place, a-t-il souligné. Et l`objectif de la résolution qu`entend proposer la France "sera de demander à cette force des Nations unies d`interdire au moins les armes lourdes dans Abidjan", a-t-il précisé.
Les dirigeants ouest-africains ont appelé jeudi l`ONU à renforcer le mandat de sa mission en Côte d`Ivoire (Onuci) et à imposer des sanctions "plus contraignantes" à l`encontre du président sortant Laurent Gbagbo.

A l`issue d`un sommet ordinaire de deux jours à Abuja, les chefs d`Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest (Cédéao, 15 pays), ont lancé cet appel alors que la crise post-électorale en Côte d`Ivoire s`aggrave et que l`on craint une guerre civile.
L`Onuci, forte de 10.000 hommes, est dans une situation délicate. Sous le feu des critiques des partisans de Gbagbo qui exige son départ immédiat, la désignant comme un "ennemi de la Côte d`Ivoire" et partiale, elle est régulièrement la cible de leurs attaques.

La mission a aussi essuyé récemment de virulentes critiques du camp d`Alassane Ouattara, reconnu président par la communauté internationale, qui l`exhorte à "passer à l`action" et à "user de la force légitime" pour protéger les populations civiles prises dans les violences. Depuis la présidentielle de novembre 2010, 462 personnes ont été tuées selon l`ONU, dont 52 durant la semaine écoulée.

Les Etats-Unis à propos de la résolution de la crise :
“Nous nous tenons résolument aux côtés du président Ouattara”
Les États-Unis demeurent attachés au principe d`une résolution pacifique de la crise présidentielle qui affecte la Côte d`Ivoire depuis les élections de novembre 2010, dit un porte-parole du département d`État.

« Depuis le début de la crise politique en Côte d`Ivoire, les États-Unis appuient fermement les efforts déployés par des Africains en vue de parvenir à une transition pacifique du pouvoir entre le président sortant Laurent Gbagbo et son successeur élu, Alassane Ouattara », a déclaré Mark Toner, porte-parole part intérim du département d`État, le 24 mars à Washington, lors du point de presse journalier. « Nous nous tenons résolument aux côtés du président Ouattara », a-t-il ajouté. Ce pays d`Afrique de l`Ouest est en pleine agitation politique depuis le second tour de l`élection présidentielle du 28 novembre, le président sortant ayant refusé d`accepter l`issue du scrutin qui a donné la victoire à M. Ouattara. Depuis, les deux hommes revendiquent la présidence.

Le refus de Laurent Gbagbo d`accepter les résultats du scrutin, annoncés par la Commission électorale indépendante (CEI) et certifiés par le représentant spécial du secrétaire général de l`ONU Ban Ki-moon, a créé une crise en Côte d`Ivoire. Signataire de l`accord de Prétoria de 2005, Laurent Gbagbo s`était engagé à garantir des élections libres, honnêtes et transparentes avec la participation de l`ONU, engagement qu`il a réitéré dans l`accord politique de Ouagadougou de 2007. Le sous-secrétaire d`État adjoint aux affaires africaines, M. William Fitzgerald, assiste actuellement à une réunion au sommet de la Communauté économique des États d`Afrique de l`Ouest (CEDEAO) consacrée précisément à la crise politique en Côte d`Ivoire, a dit M. Toner. « Nous comptons que cette réunion débouchera sur une déclaration ferme, a-t-il ajouté, et nous appuyons les efforts de la CEDEAO sur cette question. En outre, nous attendons la prochaine résolution du Conseil des droits de l`homme de l`ONU qui condamnera énergiquement la poursuite des abus et des atteintes aux droits de l`homme en Côte d`Ivoire et qui établira une commission d`enquête. »
Selon M. Toner, il s`agit de faire comprendre à Laurent Gbagbo qu`il doit respecter la volonté du peuple ivoirien.

« La communauté internationale ne va pas rester les bras ballants pendant qu`un homme usurpe le pouvoir et détruit son pays », a ajouté le porte-parole. Les États-Unis appuient activement l`Opération des Nations unies en Côte d`Ivoire (ONUCI), chargée d`assurer la protection des civils. En outre, ils sont disposés à affecter 2.000 soldats de plus à l`ONUCI afin de renforcer sa capacité d`exécution de son mandat, a-t-il indiqué. Il y a, par-dessus le marché, les sanctions imposées au régime de M. Gbagbo, a-t-il ajouté.

Les États-Unis ont en effet appliqué des sanctions financières à M. Gbagbo, à son épouse Simone Gbagbo, et à trois de ses principaux conseillers, membres de son entourage, a annoncé le ministère des finances le 6 janvier. Les trois proches en question sont Désiré Tagro, Pascal Affi N`Guessan et Alcide Ilahiri Djedje. Ces sanctions ont été annoncées par l`Office de contrôle des avoirs étrangers (OFAC), l`organe du ministère des finances chargé de l`administration des sanctions économiques et financières, qui a fourni comme motif essentiel de leur adoption les actions récentes de M. Gbagbo et de ses collaborateurs agissant en son nom, qui mettent en péril le processus de paix et de réconciliation nationale en Côte d`Ivoire.Du fait de ces sanctions, il est interdit à toute personne de nationalité américaine de conclure des transactions financières ou commerciales avec les personnes susmentionnées, dont les avoirs situés sous la juridiction des États-Unis ont par ailleurs été gelés, a indiqué l`OFAC. « Laurent Gbagbo continue de manifester un mépris flagrant à l`égard de la volonté et du bien-être du peuple ivoirien », a déclaré le directeur de l`OFAC, M. Adam Szubin. « Les désignations d`aujourd`hui vont l`isoler, lui et son entourage, du système financier mondial et souligner le désir de la communauté internationale de le voir quitter le pouvoir. »

« Son refus d`accepter les résultats de l`élection tels qu`annoncés par la Commission électorale indépendante (CEI) - et approuvés par le Conseil de sécurité de l`ONU, l`Union africaine, l`Union européenne et la Communauté économique des États de l`Afrique de l`Ouest - et de renoncer au pouvoir compromet l`exécution de ces accords politiques ainsi que le processus de réconciliation de la Côte d`Ivoire », a affirmé le ministère des finances dans un communiqué.
L`ambassadrice des États-Unis auprès de l`ONU, Mme Susan Rice, avait dit à la presse, le 6 janvier à New York, que les États-Unis, l`Union européenne et d`autres avaient pris des mesures, notamment des sanctions contre M. Gbagbo et certains de ses proches collaborateurs, afin de les empêcher de se rendre à l`étranger et de déplacer des ressources et des avoirs.

« À notre avis, ce genre de pression se justifie, vu leur refus continu d`accepter la volonté du peuple ivoirien et d`agir en conséquence », a déclaré Mme Rice. « Certes, dans le cas des Nations unies, nous avons un régime de sanctions, elles s`appliquent à la Côte d`Ivoire et s`il s`avère que la situation demeure paralysée, je pense que nous devrons examiner l`opportunité de les étendre et de les alourdir. »

Par Merle David Kellerhals Jr.
Rédacteur
Washington

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