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Politique Publié le samedi 2 avril 2011 | RFI

Bouaké espère un départ prochain de Laurent Gbagbo

© RFI
BOUAKE - Des centaines de partisans d`Alassane Ouattara, président ivoirien reconnu par la communauté internationale, ont manifesté mercredi à Bouaké (centre) pour protester contre la "passivité" de l`ONU
Alors que les « forces républicaines » pro-Ouattara continuent ce samedi 2 avril 2011 à tenter de prendre le contrôle du pouvoir à Abidjan, la ville de Bouaké, fief des opposants à Laurent Gbagbo retient son souffle. Commerçants, déplacés, simples habitants, ils sont nombreux à espérer un dénouement rapide de la crise post-électorale… et le retour à une vie normale.

Les moto-taxis vont et viennent, s’attendent, se doublent. La circulation est dense autour de ce rond point dominé par des affiches appelant à voter Alassane Ouattara « L’Alliance pour changer votre vie ». Sur le bord de la route, les commerces sont ouverts et proposent oignons, pommes de terre, dentifrice, sacs, vêtements. Bouaké est bien loin du fracas des armes. Loin des combats qui ont lieu à Abidjan. Mais la ville suit avec attention, à la radio, ce qui se passe dans la capitale économique. Et espère une normalisation rapide de la situation.

« Cela fait quatre mois que les affaires ne marchent pas », se lamente Ibrahima Baldé, installé dans une petite cahute qui fait office de boutique au quartier « centre commercial ». Même complainte, un peu plus loin, d’une restauratrice qui explique : « On veut la paix pour être tranquilles, pour pouvoir travailler ».

Un vendeur de vêtements justifie pour sa part le recours à l’intervention armée : « Ggbagbo a perdu les élections, et on a fait quatre mois. L’Union africaine est venue pour lui demander de céder le pouvoir il n’a pas voulu céder le pouvoir… et vraiment on n’avait pas d’autre solution que de le faire partir par la force ».

« J’ai été surpris de la rapidité avec laquelle les forces républicaines ont pu s’emparer des grandes localités, confie pour sa part un habitant installé devant le club l’Amicale. Je ressens un sentiment de soulagement parce que cette affaire n’a que trop duré ».

Des déplacés impatients de rentrer chez eux


Ce sont, sans doute, les déplacés présents à Bouaké qui attendent avec le plus d’impatience le dénouement de cette crise. Mariam Coulibaly habite le quartier Koko. Elle accueille chez elle trente personnes qui s’installent sur des nattes. S’y ajoutent 32 autres déplacés logés chez des proches. « Il y a des parents, il y a les amis des parents, il y a les voisins d’Abidjan- Adjamé … et il y a aussi des personnes qui sont venues se confier à moi, explique-t-elle … C’est pas du tout facile, parce que pour les nourrir ce n’est pas une mince affaire ! »
Ces déplacés n’ont qu’une hâte : que cette crise se termine pour pouvoir rentrer chez eux. « Le jour même où on apprendra que Laurent Gbagbo est parti, dit par exemple un homme on rentrera à Abidjan ».

Dans une autre famille, un jeune explique qu’il attend lui aussi la reddition de Laurent Gbagbo pour rentrer, faute de quoi, il continuera à avoir peur d’une reprise des violences. Une femme parle de ses craintes sur le sort de ceux qui sont restés à Abidjan : « C’est difficile de vivre séparés… j’ai très peur pour eux ».

Les Forces Nouvelles confiantes

Bouaké, secrétariat général des Forces Nouvelles (FN). Le jeune militaire qui est de garde se dit confiant dans l’issue des combats : « C’est juste une question de temps, vu le nombre de commandants qui se sont groupés autour d’Abidjan ». « Tout le monde attend l’heure fatidique, le coup de fil qui va annoncer la chute de Laurent Gbagbo », estime pour sa part Issa Doumbia, le responsable de la cellule de communication des Forces Nouvelles. « Nous sommes d’autant plus confiants que tout le monde s’est maintenant rendu compte que nous avions raison, que Laurent Gbagbo devait quitter le pouvoir. »


Le porte-parole des FN, Félicien Sékongo affiche lui aussi une confiance sans excès : « Nous n’avons pas de craintes par rapport à l’aboutissement de cette révolution, par rapport à l’aboutissement de ces combats. Nous sommes convaincus que le tour est joué, que Monsieur Laurent Gbagbo lui-même va chuter, mais en même temps, au-delà de la chute de Laurent Gbagbo il faut que nous puissions panser les blessures de ceux qui ont été meurtris dans leur âme, soutenir les familles éplorées. Nous ne sommes pas triomphalistes. »
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