Gbagbo sera "traité avec humanité", déclare l`ambassadeur de Côte d`Ivoire à Paris

Ali Coulibaly, ambassadeur de la Côte d`Ivoire en France, a fait part de son "soulagement" et de sa "joie" lundi après l`arrestation de Laurent Gbagbo. Il a assuré que le président sortant ivoirien serait "traité avec humanité" mais qu`il devrait répondre "des crimes contre l`humanité qu`il a commis".

"Son arrestation est accueillie avec beaucoup de soulagement et beaucoup de joie. C`est un grand jour", a déclaré M. Coulibaly sur France Info. "C`est la victoire de la justice, la victoire du droit, compte tenu de tout le mal que Laurent Gbagbo a fait à la Côte d`Ivoire. Au lieu de quitter tranquillement le pouvoir, il a préféré plonger le pays dans le chaos."

Selon l`ambassadeur, "les forces spéciales françaises n`ont joué aucun rôle" dans l`arrestation du président sortant, qui était retranché dans sa résidence à Abidjan avec son épouse et quelques fidèles. "C`est la victoire des Forces républicaines de Côte d`Ivoire" (FRCI) qui soutiennent le président élu Alassane Ouattara, reconnu par la communauté internationale, a insisté M. Coulibaly.

"Laurent Gbagbo est un être humain. Quel que soit ce qu`il a fait, il sera traité avec humanité et le président Alassane Ouattara a insisté sur ce fait", a assuré M. Coulibaly. "Je pense que personne n`a porté à atteinte à son intégrité physique. Il ne fallait en aucun cas faire un cadeau royal à Laurent Gbagbo en en faisant un martyre. Il faut qu`il soit vivant et qu`il réponde des crimes contre l`humanité qu`il a commis", a-t-il ajouté.

L`ambassadeur ivoirien a précisé que le Premier ministre Guillaume Soro puis le président Ouattara s`exprimeraient bientôt. Interrogé sur l`installation du président et de son gouvernement dans les bâtiments officiels, il a répondu que "le plus important, c`est de s`occuper en priorité des Ivoiriens et non se précipiter au palais présidentiel", car "nous sommes face à une catastrophe humanitaire d`une ampleur insoupçonnée", a-t-il dit.

Laurent Gbagbo ayant refusé de reconnaître la victoire d`Alassane Ouattara à l`élection présidentielle du 28 novembre, M. Ouattara et son équipe se trouvaient depuis à l`hôtel du Golfe, sous la protection des Casques bleus, jusqu`à ce que l`offensive des FRCI entraînent la levée du blocus des forces pro-Gbagbo la semaine dernière.

"L`un des problèmes majeurs auxquels le président Ouattara sera confronté" à présent, a souligné Ali Coulibaly, sera le désarmement des dernières forces restées fidèles jusqu`au bout à Laurent Gbagbo.

Mais l`ambassadeur de France à Abidjan, joint par téléphone par la chaîne LCI, se montrait optimiste: "Je n`ai nul doute que, compte tenu de tous les éléments que nous avons (...), qu`une grande partie de l`ancienne armée qui était fidèle à Laurent Gbagbo va se rallier à Alassane Ouattara sans aucune difficulté", a-t-il assuré.