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Politique Publié le jeudi 14 avril 2011 | Le Patriote

Chute du dictateur des Lagunes : Korhogo salue le départ de Gbagbo

Lundi 11 avril 2011. Il est environ 12h15 à Korhogo, des cris disparates mais suffisamment longs et poussés se font entendre un peu partout dans la ville. En ce moment, au milieu de tous ceux qui s’interrogent sur les raisons de ces déploiements de gorges, très peu de personnes comprennent se qui se passe. Actualité oblige, comme si on attendait une information du côté de la presse, tous se tournent vers les postes téléviseurs où la chaine d’information France 24 permet de suivre heure par heure les affrontements armés entre les Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), les pro-Gbagbo et les forces impartiales du côté d’Abidjan. Sur le petit écran, une bande déroulante annonce l’arrestation de Gbagbo Laurent. Sur le plateau, la présentatrice n’est pas formelle. « Gbagbo serait arrêté », dit-elle. Quelques minutes plus tard, exactement à 12h21, le conditionnel fait place à l’indicatif dont la connotation affirmative fait entendre cette phrase péremptoire : « Le président sortant ivoirien Laurent Gbagbo a été arrêté par les Forces républicaines et conduit à l’hôtel du Golf ». Comme un top départ qui était attendu, cette information fait basculer en quelques minutes l’ambiance qui régnait dans la cité du Poro. Très vite, les deux roues envahissent les artères principales de la ville. La rue Tolbert, la rue des banques, les abords du marché sont envahis d’une foule qui laisse exploser sa joie dans un concert de klaxons et de vrombissements de moteurs. Par-ci par-là, des groupes de femmes chantent en sénoufo ou en malinké. Des refrains des nombreuses inspirations cantatrices, des paroles qui riment avec l’actualité. « Ado a battu Gbagbo, on va boire de l’eau », « le soleil des jeunes s’est levé, Ado apporte-nous du travail et la paix », pouvait-on entendre. Du côté des déplacés, certains ne cachent pas leur joie de pouvoir retourner à Abidjan. Au fil du temps, la foule n’arrêtait pas de grossir, surtout aux abords du grand marché qui est le véritable centre-ville de Korhogo. La ville est prise d’une transe indescriptible ponctuée par des embrassades, des accolades et des courses folles sans distinction d’âge ni d’engin de locomotion. Et autour de 15h, c’est une véritable marrée humaine entièrement déchainée et pratiquement incontrôlable qui va donner du fil à retordre aux autorités de la ville. En effet, au sein de cette foule immense, tous n’étaient pas animés que de la simple envie de manifester la joie. Quelques-uns, dans une proportion minime heureusement, étaient portés vers une indécrottable volonté de s’adonner à des actes de pillages. Les réunions de sensibilisation initiées quelques jours plus tôt par le préfet ont certainement eu une oreille attentive auprès de la majorité des jeunes. En face de la foule, le délégué général des Forces Nouvelles, Soro Kanigui Mamadou et après lui, Eric Ouattara Mamadou, le président de la Jeunesse communale et les quelques arrestations opérés par les éléments du commandant Fofié sauront réduire l’élan des plus irréductibles et contenir à un certain degré les actes de pillages. Jusque tard dans la nuit, les nombreux accidents et les blessés graves n’auront aucune influence sur les festivités qui vont se poursuivre à travers les rues, les maquis, les grins et autres lieux de distraction. Ce lundi, même le ciel de Korhogo refusera de verser des larmes, repoussant la pluie qui s’annonçait, laissant juste quelques gouttes de pluie effacer les traces du sang versé par le dictateur des lagunes. Mais dans cette ambiance, les populations ont déploré le manque de moyens financiers et la pénurie de boissons qui ne leur ont pas permis de laisser libre cours à leur joie telle que longtemps programmée. Ces défaillances notoires qui ont vraisemblablement sapé les festivités ont conduit la plupart des hommes et femmes de Korhogo à prendre un rendez-vous. Le rendez-vous de l’investiture que tous espèrent, arrivera après la réouverture des banques.
Mack Dakota, Correspondant
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