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Économie Publié le mercredi 27 avril 2011 | Nord-Sud

Reprise de la vie économique Banques et administration publique : le grand départ !

L’économie ivoirienne retrouve sa vitesse normale. Les banques publiques et commerciales ont repris leurs activités depuis hier et préparent le paiement des salaires des fonctionnaires.

L’on s’achemine indubitablement vers le grand départ dans les banques commerciales et l’administration publique. La reprise de la vie économique n’est plus un leurre mais une réalité saisissante. Et le retour des banques et établissements financiers-régulateurs de l’économie à travers la monnaie- dans le jeu économique est désormais effectif depuis hier. L’agence principale de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao) a ouvert ses portes à son personnel pour une réunion de travail et de relance globale des activités. A la suite, une autre rencontre a eu lieu avec les responsables de toutes les banques commerciales. «Nous venons de terminer une réunion qui a regroupé tout le personnel ce matin (Ndlr : mardi). Mais, la reprise officielle est prévue demain (Ndlr : aujourd’hui », souffle un agent de la banque à la réception, badge au cou. La banque des banques retrouve ainsi son ambiance d’avant crise. «La Bceao est ouverte. Elle a pris toutes les dispositions pour fournir les banques (en liquidités)», a déclaré à Reuters Souleymane Diarrassouba, vice-président de l’Association.

Le personnel en place

Au niveau sécuritaire, rien n’a été négligé. D’autant qu’en face de l’institut d’émission, un char de l’Onuci a pris position. Les soldats onusiens ne sont pas les seuls. Ils sont appuyés par des éléments des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) et un autre char, cette fois-ci, de Licorne immobilisé en face de la Pyramide. A la rue des banques, les signes du retour au travail sont également visibles. Plusieurs véhicules appartenant certainement au personnel sont parqués devant les différentes banques (publiques ou privées) telles que la Banque de l’habitat de Côte d’Ivoire (Bhci), la Banque nationale d’investissement (Bni), la Caisse nationale des caisses d’épargne, la Biao et la Sgbci. Partout, les agents ont repris le service comme le témoignent les vigiles. Et le dispositif sécuritaire a été étendu aux zones où se trouvent principalement les établissements financiers. L’équipe de reportage a pu tout de même franchir l’entrée de la Sgbci pour constater de visu, les employés de cette banque ayant repris le travail. Fait notable, une longue file a été dressée à l’intérieur par le personnel. Renseignement pris, l’on est en train de retirer de l’argent pour faciliter le déplacement et la reprise. «Ecoutez, le personnel a aussi besoin d’argent pour reprendre convenablement le travail», lance une employée de la banque visiblement heureuse de reprendre son poste. Pour Ba Karamoko, directeur adjoint de l’exploitation de la clientèle privée à la Générale, tout le personnel est en place y compris le personnel de toutes les agences, exceptées les trois agences de Siporex, Niangon et Bel-air de Yopougon qui ont été saccagées et pillées. «Le personnel des agences saccagées a été relocalisé au siège. Nous avons mis en place une procédure qui permette de payer les clients de ces agences ici et leur éviter les désagréments. Les populations ont assez souffert avec les deux mois de crise sans argent. Il est évident que c’est une bonne nouvelle que de se mettre à leur disposition. Le gouvernement va certainement faire le virement et une fois les conditions réunies, on peut considérer que jeudi, on pourra payer nos fonctionnaires», rassure le directeur adjoint. Pour lui, les fonctionnaires doivent se tranquilliser, dans la mesure où sa banque est consciente des difficultés qu’ils ont vécues.

Les fonctionnaires
payés jeudi ?

«La ban­que mettra tout en œuvre pour que le temps d’attente pour le retrait soit le plus court possible afin qu’ils puissent aller se ravitailler et mener une vie normale. Les guichets automatiques seront ouverts en même temps que les guichets manuels. Nous profitons de l’occasion pour nous excuser auprès de nos clients après ce qui s’est passé. Puisque nous étions obligés de fermer, il y a deux mois, compte tenu des conditions de travail qui étaient difficiles surtout après la fermeture de la Bceao», soutient M. Ba Karamoko. Avant de préciser que le siège de la Sgbci n’a pas été véritablement endommagé. «On ne peut pas dire que nous avons trouvé une banque saccagée puisque le temps était assez court pour que le mal soit sérieux. Cependant, ils (les pro-Gbagbo) avaient pu installer un système informatique qui a été corrigé rapidement par nos informaticiens. Nos caisses et coffres-forts n’ont pas subi de dommages particuliers. Dans l’ensemble, nous sommes assez outillés et sereins pour la reprise de nos activités», renchérit-il. Revenant sur le cas des agences de Yopougon, il essaie de relativiser la question au niveau des pertes subies. Car, fait remarquer le banquier, les banques ont fermé au moment où elles n’étaient pas liquides. Donc, de grosses sommes d’argent n’ont pas pu être emportées pendant les évènements de Yopougon. «Ce n’est pas une catastrophe insurmontable. Ce qui importe, ce sont les vies humaines. Et sur ce plan, il n’y a rien à déplorer», se réjouit le Dga de la clientèle de particulier. Au siège de la Bicici et de la Sib, le tableau est le même. Les travailleurs ont répondu tous à l’appel de leurs responsables pour la réouverture des bureaux. Outre le secteur bancaire qui donne ainsi un signal fort à la normalisation totale de la situation, l’administration publique retrouve, elle aussi, un certain dynamisme. A l’image de la cité financière où plusieurs agents de l’Etat ont regagné leur poste. C’est le cas de la Trésorerie générale pour l’étranger (Tge au Trésor public) où tous les onze services ont ouvert. Une bonne partie des fonctionnaires était en place pour lancer la machine publique. Selon M. Gueu Gilbert, trésorier général pour l’étranger, les agents doivent faire un effort pour regagner leur poste. Ajoutant que l’Etat va honorer ses engagements concernant les salaires. Le constat est pareil à la cité administrative (symbole de l’administration ivoirienne) qui a renoué avec la vie à l’instar des parkings qui, autrefois déserts, sont quasiment bondés de véhicules. Selon un responsable de l’administration, ce sont au moins 60% des fonctionnaires qui ont répondu à l’appel. «Il faut reconnaître que beaucoup de fonctionnaires résident à Yopougon et du fait de la situation qui reste encore tendue dans cette commune, ils n’ont pas pu sortir. Il y a également les problèmes d’argent qui ne sont pas de nature à arranger les choses», souligne-t-il. Même s’il reconnaît que certains agents de l’Etat s’adonnent à la faciliter et préfèrent rester encore à la maison sans raison valable. Prévenant qu’à cette allure, des sanctions risquent de tomber. Au dire de Touré Marcelin, agent de la direction de l’architecture au 19ème étage de la C, de nombreux bureaux ont été pillés et des corps en putréfactions ont été découverts à certains endroits. Donc, il fallait procéder avant tout à un nettoyage. D’ailleurs, les mauvaises odeurs empestent encore les lieux. «Aujourd’hui, nous som­mes venus pour reprendre effectivement le travail. Nous avons mis en ordre les documents qui étaient dispersés. Et nous n’attendons plus que les instructions de nos responsables. Nous allons atteindre la vitesse de croisière dès la semaine prochaine après le paiement des salaires», précise le jeune fonctionnaire avec un sourire au coin. Ainsi donc, le quartier des affaires retrouve progressivement et assurément toute sa vitalité avec également l’ouverture de la galerie du Parc, de la Librairie de France et bien d’autres grands centres d’é­changes.


Cissé Cheick Ely
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