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Politique Publié le jeudi 28 avril 2011 | Le Mandat

La double fascination contradictoire qui a perdu Gbagbo

Président de la République de Côte d’Ivoire depuis le 26 octobre 2000, Laurent Gbagbo est parti du pouvoir de manière calamiteuse. Le griot de la démocratie qu’il a été, par le passé, a payé le prix de son entêtement et de sa boulimie du fauteuil présidentiel.
Il se décline sous le double visage d’un combattant acharné du multipartisme, mais surtout d’un accroc du pouvoir qui, à force de n’écouter que sa seule voix intérieure et les conseils (?) de ses sbires, a conduit la Côte d’Ivoire au bord du gouffre avant de céder le fauteuil présidentiel dans l’infamie. Triste fin que celle du « Woudy de Mama » qui aurait pu éviter la déchéance, en se comportant en vrai démocrate, qui se plie aux règles du jeu démocratique. C’est-à-dire l’acceptation du verdict des urnes qui le donnait perdant avec 45% des voix contre 54,1% à son adversaire, le Président Alassane Ouattara. A vrai dire, il serait parti, dignement, comme Abdou Diouf, ancien président du Sénégal, présentement à la tête de la Commission de la Francophonie. Et aurait, peut-être, eu les honneurs d’un Nelson Mandala, farouche pourfendeur de l’Apartheid, retiré de la scène politique après un seul mandat présidentiel à la tête de l’Afrique du Sud. Et dire qu’il y 20 ans, personne n’aurait douté de son fair-play au terme du processus électoral. Et pour cause ! Par sa lutte pour l’instauration du multipartisme et de la démocratie en Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo, dans une Afrique secouée par le vent de l’Est et la chute du mur de Berlin, à l’orée des années 90, s’était très rapidement incrusté dans le tissu politique national. Se réclamant du Socialisme libéral et brassant, du coup, des sympathisants à tour de bras: les planteurs et les étudiants en particulier. Aussi, c’est sous son influence que le Père-fondateur, le président Félix Houphouët-Boigny, ouvrit-il les vannes du pluralisme politique. Un tel homme, ne pouvait que revêtir la toge de héros aux yeux d’une jeunesse encline à la liberté d’expression. Toutefois, s’il faut rendre à César ce qui est à César, il est clair, en revanche, que la démocratie appelée de tous ses vœux par Laurent Gbagbo dans sa posture d’opposant, n’a pas été mieux appliquée lors de son magistère. Il serait fastidieux d’inventorier les nombreux dérapages de son régime dont l’enrichissement illicite de ses collaborateurs, dans l’impunité la plus totale. Mieux, à la lumière des derniers développements de l’actualité ivoirienne, notamment la crise post-électorale, marqués par le maintien au pouvoir de l’enseignant-chercheur contre vents et marrées, ses nombreux promesses de bonne foi se sont avérées être de la poussière dans le vent. Au moment crucial, on n’a pas reconnu le Gbagbo qui confiait à Jeune Afrique l’Intelligent, début 2002, ne pas être au pouvoir à vie. Car, s’adossant à un simulacre de proclamation du résultat définitif de la présidentielle par le président du Conseil Constitutionnel, Paul Yao N’Dré, dont les affinités avec lui ne sont un secret pour personne, pour usurper le pouvoir. D’ailleurs, on se rappelle qu’après la prise en compte de « ses réclamations » par le Conseil constitutionnel, l’époux de Simone a dit, malicieusement, à l’endroit du Rhdp: « Ils avaient leurs plans, nous avions les nôtres », en référence à cette Institution. Comme pour dire que quelle que soit l’issue du scrutin, une mascarade en règle était préparée en complicité avec le Conseil constitutionnel pour rester à la barre. Par-dessus tout, c’est le surarmement de l’ex-chef de l’Etat qui confirme sa boulimie du pouvoir. Environ 800 milliards de Fcfa investis pour échafauder la poudrière de l’historien. Une grosse fortune qui aurait pu servir à financer des projets, déplore Jérôme N’Guessan, Président de la Fédération des unions de jeunesse communale de Côte d’Ivoire (Fenujeci)! C’est, malheureusement, grâce à cet arsenal de pointe que les miliciens pro-Gbagbo continuent de prolonger les illusions des radicaux de Lmp, qui croient encore au retour miraculeux de leur mentor, en défiant les Frci dans la commune de Yopougon. Alors que tout le reste du pays est au travail pour une Côte d’Ivoire nouvelle, réunifiée et guidée par l’Excellence.
Martial Galé
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