Motus : Correction

Hier, mardi 11 mai 2011 marquait le trentième anniversaire de la disparition de Robert Nesta Marley, celui qu’il est convenu d’appeler « Le Pape du Reggae ». Plus de trois décennies après ce 11 mai 1981, de triste mémoire, Marley continue de demeurer un mythe vivant dans la mémoire collective. Ni la mort, ni l’usure du temps ne sont parvenus à avoir raison de la notoriété de cet artiste hors du commun. Mort, Marley est plus vivant que jamais et ses œuvres musicales continuent de se vendre comme de petits pains. A l’instar des Académiciens, il est entré dans l’immortalité, dans le panthéon de notre quotidien. On en est donc à se demander pourquoi nos illustres chanteurs et musiciens trop tôt disparus comme Bob Marley ont été vite rangés aux oubliettes. Qui se souvient encore d’Ernesto Djédjé, Jimmy Hyacinthe, Lougah François, Gnahoré Djimi et bien d’autres chanteurs qui ont quitté le monde des vivants pendant qu’ils étaient au sommet de leur art ? Très peu de personnes, mis à part les chercheurs et hommes de culture. Il n’y a qu’à aller voir leur tombe pour se rendre compte de l’indifférence qu’ils subissent. Pourquoi les Bob Marley, Elvis Presley et autres Michael Jackson et Elisabeth Taylor sont-ils entrés dans l’immortalité et pas nos émérites artistes ? Faut-il donner du poids au discours d’une certaine classe de personnes qui pense que nos créateurs sont victimes d’une sorte de damnation ? Pour ne pas entretenir et nourrir de faux mythes et préjugés, rejetons du revers de la main cette assertion qui entend confiner les Africains dans les carcans du fatalisme. A la vérité, si nos artistes meurent en même temps que leurs créations, cela est dû au fait que la culture n’a jamais été une priorité pour les tenants du pouvoir. Sans oublier le fléau de la piraterie qui a cloué au pilori nombre de nos faiseurs de culture. Avec l’avènement du président Alassane Ouattara qui place la culture au cœur de ses préoccupations, il faut espérer un nouveau statut pour nos artistes. Afin que demain et pour toujours, nous ayons aussi nos Jimmy Hendrix, Bob Marley et autres, entrés depuis des lustres dans les annales de notre histoire