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Politique Publié le vendredi 13 mai 2011 | L’intelligent d’Abidjan

Le Révérend Makosso Camille fait des révélations : "’Ce que j’avais dit de Laurent Gbagbo et d’Alassane Ouattara en 2000’’

Après la radiation du président Laurent Gbagbo et des sanctions à l’encontre de plusieurs pasteurs, le révérend Camille Makosso évoque les raisons qui ont emmené le directoire évangélique de Côte d’Ivoire à prendre de telles décisions et charge le pasteur Ayo Paul. Interview

Révérend, vous êtes le secrétaire général du Directoire Evangélique de Côte d’Ivoire. Des mesures de radiation et de sanction ont été prises à l’encontre de Monsieur Laurent Gbagbo et de plusieurs pasteurs. Qu’est-ce qui a motivé cette décision ?
Je vous remercie de l’opportunité que vous m’offrez pour parler à mes frères et sœurs en Christ, surtout aux pasteurs, aux serviteurs de Dieu tout court. Dans un premier temps, j’aimerais souligner que ces décisions furent prises après une assemblée extraordinaire de toutes les Eglises et Fédérations membres du Directoire. Pourquoi le directoire est allé plus loin dans ses sanctions ? Justement parce que les actes posés par ces personnes sanctionnées sont très graves. Par leur faute, il y a eu des morts en cascade et des pertes matérielles très considérables. Le nombre de victimes se compte par milliers. Des crimes horribles contre l’humanité sont commis au cours de cette crise qu’on pouvait d’ailleurs éviter. Quand on sait que Monsieur Gbagbo Laurent et son épouse Simone Ehivet se sont toujours réclamés membres de la grande famille protestante et évangélique de Côte d’Ivoire, leurs comportements sont intolérables, inacceptables et dépassent l’entendement humain. C’est pourquoi, nous, en tant que garants de l'autorité chrétienne évangélique et protestante dans notre pays, qui avons la légitimité divine de sanctionner et non de juger car le jugement appartient à Dieu, étions bien obligés de prendre nos responsabilités. Concernant les pasteurs, ils font partie du corps du Christ et la Bible est claire dans ce sens et dit ceci : Si quelqu’un se rendait coupable de blasphème ou d’actes qui entraîneraient la honte sur le corps de christ, l’Eglise a le plein droit de les sanctionner après prière et conviction du Saint Esprit. Ces pasteurs ou serviteurs de Dieu, en trompant le peuple de Dieu, en l’invitant à voter pour un candidat sous prétexte que c’est lui que Dieu a choisi et faire croire que c’est le candidat de Dieu, c’est un acte de blasphème. Car, la bible déclare que tu n’utiliseras pas le nom de ton Dieu en vain. Ces personnes ont utilisé leur titre d’homme de Dieu et le nom de l’Eternel pour tromper une partie du peuple par des révélations fausses et tronquées. Tout blasphème contre le Saint Esprit est impardonnable. Le directoire évangélique en tant qu'organe de régulation des Eglises Protestantes et Evangéliques a usé de l’autorité divine et prophétique qui est la sienne pour les sanctionner. Ceci n’est ni un règlement de comptes, mais un acte d’amour pour sauver la foi de l’Eglise traumatisée par les agissements abominables de certains d’entre nous qui ont tronqué leur soutane contre le costume à col blanc pour se transformer en charlatan ou chasseur de primes.

Pourquoi avez-vous attendu maintenant pour sanctionner et pas avant ?
L’Eglise Evangélique est la plus désordonnée de toutes les branches religieuses en Côte d’Ivoire, où chacun se disant appelé de Dieu fait n’importe quoi au nom de Dieu. Nous avons par notre porte-parole fait passer notre position sur les antennes de la télé TCI; ceci a valu l’incendie de son véhicule et une tentative d’assassinat contre sa personne. Mais vu que la prophétie du pseudo prophète Malachie était dans les bouches et les cœurs de tous les chrétiens, nous attendions conformément à la bible qui déclare : quand une prophétie est libellée, il faut attendre son accomplissement et ensuite juger la prophétie. Si nous sanctionnons avant la chute de Gbagbo, on nous aurait accusés d’avoir attaqué la prophétie. Donc, il fallait attendre dans le jeûne et la prière. Depuis 2001, nous avions annoncé dans l’hebdomadaire « Le point » que Gbagbo n’était pas le choix de Dieu pour le salut de cette nation. Les preuves sont là, puisque le journal existe et l’article peut-être en revue pour ceux qui pensent que nous voulons profiter d’une situation. Mais l’article a paru, j’ai été vilipendé et j’ai été radié de l’Eglise Antioche pour cela. En Novembre 2009, nous avions annoncé dans votre quotidien, l’Intelligent d’Abidjan, une révélation codée sur celui qui avait le mandat de Dieu. Plusieurs pasteurs de la présidence m’ont rencontré pour connaître l’identité de cet homme. Quand j’ai dit non, ils ont compris que ce n’était pas M. Gbagbo Laurent. Vu ma popularité au sein de la communauté évangélique et protestante, ces prophètes de la cour au service du couple présidentiel ont commencé à me mettre des bâtons dans les roues. Pour eux, il fallait automatiquement me créer des problèmes. Aujourd’hui encore, ils reviennent à la charge pour m’attaquer à travers la presse. Parce qu’ils ont peur que leurs erreurs soient révélées à la face du monde et de la communauté évangélique qu’ils ont manipulée et instrumentalisée pour des causes politiciennes. Leurs attaques ne me font pas peur. Bien au contraire, je les invite à sortir de leur cachette pour que nous débattions sur des questions essentielles sur la marche de l’église. Après le ballet de mensonges, la preuve vient d’être établie. L’issue de cette crise postélectorale nous aura montré véritablement qui est de Dieu et qui est du diable. La preuve est manifeste et nous ne laisserons plus personne prendre le peuple de Dieu de Côte d’Ivoire en otage spirituel. Le temps est venu pour barrer la route à ces prédateurs qui empoisonnent la foi du peuple de Dieu.

Comment expliquez-vous spirituellement la chute du régime Gbagbo qui disait pourtant compter sur Dieu ?
La chute du régime Gbagbo nous enseigne sur plusieurs volets. D’abord c’est une grave erreur de chercher à diriger un pays aussi sérieux que la Côte d’Ivoire en ne comptant que sur des révélations. Dans ce cas, vaut mieux mettre un voyant à la tête de ce pays et le diriger en fonction des rêves qu’il fera. Cela a été la première erreur. Deuxièmement, Laurent Gbagbo et son régime étaient sous la colère de Dieu. Et Dieu a endurci son cœur pour qu’il reste sourd à tout ce qui pourrait le sauver d’un naufrage afin de l’humilier comme il humilia le pharaon d’Egypte dans la Bible. Gbagbo a trahi Dieu en ne respectant pas les vœux qu’il avait faits à Dieu en 2000. Feu le prophète Kacou Sévérin et un groupe de prophètes qui avaient révélé sa prise de pouvoir, lui avaient précisé qu’il régnerait pour 10 ans. Pas plus ! Tout en l’avertissant que Dieu l’humiliera s’il insiste à se maintenir au pouvoir. Troisièmement, l’une des raisons de sa chute est le fétichisme et les sacrifices horribles qui ont eu lieu. Quand vous dites le jour que vous marchez avec Dieu et le soir vous pactisez avec le diable, cela ne marche pas avec Dieu. On adore Dieu dans la vérité. M. Gbagbo voulait utiliser l’église et le nom de Dieu pour sa politique. Il ignore qu’on ne ruse pas avec Dieu. Car Dieu est Omniscient et Omnipotent. Le régime de Monsieur Laurent Gbagbo n’était qu’une transition pour entrer dans la seconde gloire après celle du Président Houphouët-Boigny. La chute de Monsieur Gbagbo est un enseignement aussi pour le pouvoir actuel. Ne jamais mentir et ne jamais manipuler le peuple pour arriver à ses fins ou pour son maintien au pouvoir. Tout ce qui n’honore pas Dieu et ne glorifie pas son nom ne dure pas dans le temps et dans l’espace.

Pourquoi M. Gbagbo refusait-il de céder le pouvoir, malgré l’avancée triomphante des forces républicaines ?
Malgré toutes les armes de Monsieur Gbagbo, il est tombé. Ce n’est ni par la force, ni par la puissance des armes achetées à coups de milliards qu’on peut résister si tu n’as pas Dieu avec toi. Quand les patriotes disaient sur le bout des lèvres que si Dieu est avec nous qui sera contre nous, ils ont maintenant la réponse. Ils peuvent maintenant croire, après que l’euphorie des fausses prophéties passée, que Dieu et son armée étaient les forces républicaines. Quatrièmement, Monsieur Gbagbo et son clan ont été trompés par certains pasteurs évangéliques qui, en complicité avec son épouse, l’avaient pris en otage spirituel pour le plonger dans des jeûnes kilométriques. Monsieur Gbagbo était le meilleur client des visionnaires, des spirituels et des faux prophètes qui le faisaient croire qu’il détenait une mission divine pour vingt ans de pouvoir et qu’après cela son épouse prendrait les rênes du pouvoir ainsi que leurs enfants. Le fameux prophète Malachie lui avait fait croire qu’à la dernière minute, Dieu rendrait fou le Président Alassane Ouattara, plongerait le Président Sarkozy dans un coma. Voilà les illusions absurdes et des balivernes que Laurent Gbagbo aimait entendre. Quand Dieu décide de te perdre, il te rend fou et c’est ce qui est arrivé à l’ex Président Laurent Gbagbo.
Interview réalisée par Patrice Pohé
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