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Économie Publié le vendredi 13 mai 2011 | Nord-Sud

Salim Maguiraga (pdt de l’Union des armateurs à la pêche fraîche de Côte d’Ivoire) au président Ouattara: “Nous voulons un fonds de stabilisation de la pêche”

Les armateurs à la pêche bien que totalement favorables à la reprise économique, sont freinés dans leur élan par le poids des difficultés. M. Maguiraga Salim, premier responsable des opérateurs de la filière, attire ici l’attention des pouvoirs publics sur le danger qui guette le secteur depuis une décennie.

Dans quel environnement évolue aujourd’hui la pêche industrielle en Côte d’Ivoire?
Elle évolue dans un cadre extrêmement difficile et peine à survivre. Parce qu’après une décennie de mauvaise gestion, de manque de volonté politique affirmée, la pêche industrielle ivoirienne se trouve aujourd’hui dans les tréfonds d’une manière générale. Mais, force est de reconnaître que la crise post-électorale n’a fait que nous enfoncer davantage. Cela nous amène à expliquer au commun des mortels l’épineuse question du pillage de nos ressources. A ce propos, on peut faire un parallèle aujourd’hui. De nombreux Ivoiriens ont vu leurs domiciles pillés du fait des effets pervers de ce conflit. Des domiciles ont été vidés de tout leur contenu. Malheureusement, c’est ce que les armateurs ont vécu pendant 10 ans (2000 à 2011). D’où une perte de nos outils de production. Plus de 47 navires (environ une vingtaine d’armements) de pêche sur une soixantaine ont disparu au cours de cette période. C’est une situation catastrophique.

Quelle est l’incidence sur les captures ou du moins des indicateurs chiffrés sont-ils disponibles?
Malheureusement aujourd’hui, les données statistiques sur l’état de nos ressources halieutiques marines et lagunaires en Côte d’Ivoire ne sont pas actualisées. En effet, depuis la période 2002-2004 qui correspond au départ des thoniers européens (français et espagnols) de nos côtes pour l’Océan indien via les Seychelles. Nous assistons à l’anéantissement de nos efforts de recherche, d’évaluation et de quantification. Il faut ajouter le fait qu’on a malheureusement mélangé la politique aux affaires. Il a été accordé des licences de pêche par les autorités d’alors à des navires battant pavillons chinois et coréens, sans évaluation de l’état du stock. Cela a amené à ratiboiser le peu de poissons qui restaient. La ressource n’étant pas extensible, ces bateaux dépassaient les normes en vigueur en Côte d’Ivoire qui sont de 60 tonneaux de jauge brute (mesure la capacité de transport d’un navire). Or, ces navires asiatiques faisaient 300 tonneaux de jauge brute. Ces fameux bateaux ne sont rien que l’équipage Daping Fishery qui, de société privée en 2008, est devenue une société d’Etat chinoise. C’est ce qui nous avait été rapporté par le ministre de tutelle d’alors Alphonse Douati. Comment voulez-vous que de petits opérateurs économiques nationaux que nous sommes, puissions concurrencer non seulement des armements chinois, mais des sociétés d’Etat chinoises ? Cependant, les derniers chiffres établis par les opérateurs sont éloquents. A titre d’exemple, en 2000 nous avions 81.000 t de production ; 77.000t en 2001 ; 71.000 t en 2002 ; 70.000t en 2003. Donc, c’est parti décroissant pour nous retrouver en 2007 à 48.000t et en dessous de 30.000t en 2010. Soit une chute des captures de l’ordre de 39% par an.
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