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Politique Publié le vendredi 20 mai 2011 | Nord-Sud

Justice post-crise, Magui le Tocard déclare - “Blé Goudé n’est pas mort”

Le chef milicien de Yopougon, Magui le Tocard, plaide toujours pour que son pardon à la nation soit accepté. Mais il dit que tous ceux qui sont impliqués dans la résistance pro-Gbagbo doivent répondre devant la justice.


Finies les rumeurs sur la « mort » du leader de la galaxie patriotique. « Blé Goudé n’est pas mort, il est à l’extérieur ; aucun membre de la galaxie patriotique n’est mort », a déclaré, hier, à la presse, l’ex-chef milicien pro-Gbagbo Magui le Tocard. Il a également indiqué que Blé Goudé l’a joint au téléphone et lui a « demandé si on ne lui fera pas de mal » s’il rentrait au pays. Lui, Magui, l’a rassuré, à ses dires, qu’il collabore avec le commandant Chérif Ousmane à la pacification de la commune de Yopougon. Et que jusque-là, la collaboration était fructueuse avec le commandant de la compagnie guépard. Toujours selon le chef milicien, tous les gardes du corps de Charles Blé Goudé sont en vie, certains travaillent avec le commandant Wattao. D’ailleurs, un autre (Koudou) qui s’en est remis à Magui a choisi, dernièrement, de servir le chef d’état-major adjoint des Forces nouvelles, membres des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci). « Tout le monde veut rentrer, tout le monde va rentrer », se convainc l’ex-chef de guerre de Yopougon. Mais, pour lui, ce n’est pas parce qu’il pose des actes pour la réconciliation nationale qu’il échappera à la justice. « Il faut que tout le monde assume ; je suis Magui le Tocard de Yopougon, si quelqu’un a brûlé un individu à mon insu alors que moi, j’étais au combat, alors j’assume. (…) Blé Goudé a appelé les gens à descendre dans les rues. Il a demandé aux jeunes d’aller se faire enrôler dans l’armée. Si la justice estime que son acte est mauvais, il doit assumer », a-t-il déclaré.
En homme repenti, Magui le Tocard se fait appeler, dit-il, Magui le guépard ou « le collaborateur direct » de Chérif Ousmane, commandant de la compagnie guépard des Forces nouvelles. L’ex-chef de guerre continue sa profession de foi. «Trop de rumeurs disent que le maire de Yopougon, Gbamnan Djidan, a armé les miliciens. Non. Il a fui la commune parce qu’il ne nous a pas soutenus. C’est moi qui l’ai fait fuir et je l’assume. Je lui ai reproché de ne pas s’inscrire dans la même dynamique que nous pendant que nous combattions. Alors, je l’ai vu comme un ennemi. La paix étant revenue, je lui demande pardon parce qu’il est notre papa. Je souhaite qu’il revienne car il y a du travail qui l’attend », a-t-il confessé. Yopougon doit repren­dre goût à la vie, pour cela il demande à tous les cadres locaux proches de Laurent Gbagbo de revenir participer au développement de la cité. Pour les jeunes miliciens, nombreux sont ceux qui appellent pour indiquer leurs caches d’armes. D’autres reprenant confiance, se débarrassent de ces armes. Ainsi, affirme Magui, dernièrement, une arme a été retrouvée dans une poubelle.

Bidi Ignace

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