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Société Publié le lundi 6 juin 2011 | Le Patriote

Paiement des factures d’électricité : La population grogne, la CIE annonce des facilitations

© Le Patriote Par DR
La FAC-CI s`insurge contre "la facturation par estimation" pratiquée par la C.I.E
Jeudi 02 juin 2011 - Siège FAC-CI : La Fédération Nationale des Consommateurs de Côte d`ivoire (FAC-CI) organise une conférence de presse pour dénoncer la méthode de "facturation par estimation" pratiquée par la Compagnie Ivorienne d`Electricité (CIE) sur les factures d`après-crise. Photo : Des factures.
Le courant ne passe plus entre la Compagnie Ivoirienne d’Electricité (CIE) et ses clients. Les habitants des communes d’Abobo et de Yopougon sont dans une colère noire. Ils n’apprécient pas le mode de facturation à eux imposé par la Compagnie ivoirienne d’électricité. En effet, celle-ci pour fixer les montants à payer a recouru à la facturation par estimation qui ne s’est pas faite par relevé d’index.

Abobo dans la rébellion

Ce qui n’est pas du goût des populations. « Je ne suis même pas prêt à payer quoi que ce soit. J’ai fait plus d’un mois hors de ma maison et l’on me fixe quelque chose à payer alors que ce n’est pas la réalité de ma consommation. En tout cas la Cie attendra longtemps ». Ces propos sont de Lassina Traoré habitant la commune d’Abobo. Sa réaction exprime le ras-le-bol des habitants de cette commune qui ne veulent pas entendre raison, arguments à l’appui. « Vous savez, nous avons beaucoup souffert durant la période de crise. J’ai fait partir ma famille au village. Moi j’habitais chez mon frère à Marcory. Pendant plus de deux mois, je n’avais pas mis les pieds à la maison. Et on vient me tendre une facture d’électricité de 33 000 Fcfa. Où voulez-vous que j’enlève l’argent pour régler cela ! », maugrée Lama T., chauffeur de taxi résidant à Abobo. Léon Kouamé, sans emploi habitant Abobo-derrière rails, dit ne rien comprendre à cette facturation. « C’est grâce à des parents que j’arrive à régler mon courant. Dès le début de cette crise, je suis allé au village où j’ai profité pour fêter la Pâques. Je reviens et l’on me tend une facture de 25 000 Fcfa. C’est excessif puisque j’avais l’habitude de payer entre 10 et 12 000 Fcfa. Je ne paie rien et j’attends celui qui va venir couper mon courant », menace Léon Kouamé que nous avons rencontré aux 220 logements. Les habitants de la commune d’Abobo ne sont pas prêts pour le moment à se rendre aux guichets de la CIE. Les campagnes de sensibilisation passent même difficilement au point où les agents de la CIE ont dû mal à aller au bout de leur tournée d’information. La commune d’Abobo n’est pas la seule à pâtir de cette situation. Yopougon aussi en a fait les frais. José K. qui habite ‘’Les Toits rouges’’ s’est insurgé contre ces factures au coût exorbitant. « Je suis gérant de maquis. Tout le monde sait que durant la période de facturation, Yopougon était sous les feux des bombes et crépitements de kalachnikovs. Les maquis n’ont pas ouvert et l’on me demande de payer 75 000 Fcfa. Avec quoi ? Est-ce que c’est moi qui ai envoyé la guerre dans le pays ? Je ne paie rien ! », martèle le gérant. Tout comme lui, de nombreux propriétaires de boîtes de nuit et bars climatisés sont fous de rage contre la CIE. Idem pour plusieurs habitants de la Sideci, de Koweït, base navale, etc.

Cependant, à Yopougon, les tournées de sensibilisation se sont assez bien déroulées.

Contrairement à Abobo et Yopougon, ceux des autres communes comme Cocody, Adjamé, Treichville, Marcory, Koumassi, Port-Bouët, et autres, même s’ils grognent sont en train de payer leurs factures d’électricité. Il importe donc à la CIE de trouver les voies et moyens pour satisfaire les clients.

La CIE annonce des facilités de paiement

La CIE n’est pas insensible aux difficultés des populations. Elle vient de décider de suspendre les opérations de coupures d’électricité jusqu’au 15 juillet. L’information a été donnée jeudi dernier par Aimé Gobé, Directeur régional Abidjan-nord, au cours d’une conférence de presse tenue à Cocody. En effet, selon M. Gobé, même si les clients n’ont pas réglé le paiement de leurs factures, la CIE ne va pas interrompre la fourniture de l’électricité. Ils pourront même conclure un échéancier sur plusieurs mois avec les services de la CIE. Pour M. Gobé, la transparence a prévalu lors des calculs. « C’est sur la base de l’historique de consommation des six derniers mois qu’une moyenne a été dégagée afin de déterminer la facturation à payer. C’est donc la réalité des habitudes des consommateurs », a-t-il expliqué. Pour ceux qui n’étaient pas dans leurs domiciles, le relevé de l’index qui va se faire à partir de ce mois de juin va permettre de rectifier le tir au cas où il y aurait eu des erreurs. Ainsi, les clients qui auront été surfacturés bénéficieront d’un avoir dans leur compte pour le paiement de la prochaine facture. Outre le report de la date limite de paiement, les problèmes des clients seront aussi réglés au cas par cas. A ceux qui reprochent à la Compagnie de n’avoir pas attendu à partir de ce mois pour le relèvement de l’index, Gobé précise : « Si l’on attendait pour relever l’index maintenant, le consommateur se retrouverait avec 06 mois d’impayés. Imaginez ce que cela lui coûterait. Nous avons préféré faire la moyenne à partir d’estimation. Nous avons identifié l’impact que cela pourrait avoir sur le client ». En ce qui concerne les affirmations selon lesquelles en zone Cno (Centre-nord-ouest) les populations n’avaient pas payé leurs factures durant plusieurs années, les responsables ont souligné qu’il n’en n’est rien. A les en croire, les clients ont soldé leur facture par le biais d’estimation de facture (clients professionnels), de facturation au forfait (clients domestiques) jusqu’au 31 décembre 2008. En 2008, il a été instauré une facturation de rattrapage et en 2009, le cycle normal de facturation a repris. Les conférenciers ont par ailleurs dénoncé le comportement propagandiste des associations de consommateurs qui veulent créer des tensions inutiles dans le pays. « Nous attendons d’elles des propositions car le pays sort de crise. Nous restons ouverts pour échanger avec elles », ont dit les responsables de la CIE.

Jean Eric ADINGRA
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