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Politique Publié le mercredi 8 juin 2011 | Nord-Sud

Rassemblement des houphouétistes : Le Pdci-Rda va-t-il trahir ?

© Nord-Sud Par DR
2è tour de la présidentielle: Alassane Ouattara investi candidat du RHDP
Mercredi 10 novembre 2010. Abidjan. Photo: Former Ivorian president and president of the Democratic Party of Ivory Coast (PDCI) Henri Konan Bedie (2nd R), Former Ivory Coast Prime Minister and Head of the `Rassamblement des republicains` (RDR) party Alassane Dramane Ouattara (2nd L), president of the Union for Democracy and Peace (UDPCI) Albert Mabri Toikeusse (R) and president of the `Mouvement des Forces d`Avenir` (MFA) Anaky Kobena are pictured on November 10, 2010 in Abidjan after the inauguration of Ouattara, as the Rally of Houphouetists for Democracy and Peace (RHDP) party candidate, for the second round in the Ivorian presidential elections, to take place on November 28, 2010.
L’heure des coups bas et autres manigances politiciennes a-t-elle sonné au Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix ?

Il y a visiblement de l’eau dans le gaz du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp). C’est que, le malaise qui semblait s’être emparé de la coalition politique des houphouétistes depuis qu’Alassane Ouattara a commencé les nominations, se révèlerait être une plaie plus profonde mise en exergue par la formation du nouveau gouvernement. Le mal serait d’autant plus grave qu’il aurait nécessité une intervention du secrétaire général du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci-Rda), Alphonse Djédjé Mady. De quoi s’agit-il ? Selon plusieurs sources proches des disciples de Félix Houphouet-Boigny, la pomme de discorde porterait sur le partage du gâteau, après l’élection d’un des leurs, Alassane Ouattara, à la tête du pays. C’est surtout à la faveur de la nomination des cadres du Rhdp dans les administrations centrales que les palabres ont véritablement commencé. Certains s’estimant lésés dans la rétribution de la bataille pour la reconnaissance de la victoire de M. Ouattara, s’en sont donné à des pressions censées aboutir à un juste partage des postes de responsabilités. Mais, après la formation de la nouvelle équipe, c’est un sentiment de désillusion qu’ont exprimé plusieurs cadres du Pdci-Rda, du Rassemblement des républicains (Rdr), du Mouvement des forces d’avenir (Mfa) et de l’Union pour la démocratie et pour la paix en Côte d’Ivoire (Udpci). Une désillusion partagée, dans la forme, par de nombreux Ivoiriens, déçus aussi bien par la taille de la nouvelle équipe que par les cadres de la vieille garde qui la compose nt. C’est sans doute ce soutien qui a donné des ailes à certains cadres du Pdci-Rda, désormais déterminés à donner plus d’écho à leurs revendications. « Face à la grogne qui s’intensifie : faut-il retirer les ministres Pdci ? », a barré, hier, à sa Une Le Nouveau Réveil, l’organe du Pdci-Rda. Cet écho que ce confrère tente de donner au mécontentement, avait pourtant commencé depuis lundi dernier.

Des mécontentements entretenus

« La grogne des cadres et militants va persistante, voire grossissante », confirme dans son édition de lundi dernier, Nouveau Réveil, le journal du Pdci-Rda qui énumère pêle-mêle, les griefs de la base. «L’autre point de grogne des militants du Pdci-Rda est la question de la jeunesse. En effet, un grand nombre de cadres ressortissants de toutes les régions confondues disent ne pas comprendre le contenu que les décideurs de leur parti donnent à la notion de jeunesse. Ils s`expliquent difficilement qu`à plus de 40 ans, dans la plupart des cas, ils soient encore toujours traités de jeunes et donc de non-ministrables, alors même que sous Houphouet-Boigny, des personnalités sont entrées au gouvernement à moins de 30 ans », « Des militants du Pdci grognent également à propos du ministère de l`Economie et des finances qui a été compté dans le quota du Pdci-Rda dans le gouvernement. Comment comprendre que lui, qui s`est toujours réclamé de la société civile, puisse être comptabilisé désormais au nombre des ministres Pdci-Rda ? Ministre de la société civile, il est donc libre de choisir son cabinet et ses collaborateurs (directeurs centraux, directeurs généraux, chefs de service) sans tenir compte du Pdci-Rda », détaille notre confrère qui ne manque pas d’interpeller la haute direction du Pdci-Rda. « Que la haute direction fasse diligence pour faire tomber les malentendus et permettre à tous de se remettre résolument au travail. Il est souhaitable que le président du parti ait une oreille attentive à toutes ces grognes et qu`il fasse en sorte que ce qui doit être rattrapé le soit dans les meilleurs délais. Que des efforts soient faits (là où il y a des postes à créer ou à pourvoir) pour que les cadres du Pdci-Rda ne se plaignent beaucoup ». Un débat qu’un cadre du ‘’vieux parti’’ trouve cependant malsain. « Il faut que les gens comprennent que ce n’est pas le Pdci-Rda qui est au pouvoir. Mieux, on ne doit pas gêner le président de la République », assène l’ancien député de Bouaflé, Paulin Allomo. Puis d’ajouter : « tout le monde gagnerait à se calmer parce que la victoire que nous venons de remporter est collective ». C’est d’ailleurs dans ce même état d’esprit que se trouve Joël N’Guessan, cadre du Rdr et porte-parole d’Alassane Ouattara, lors de la campagne pour la présidentielle. « Le président ne peut pas former un gouvernement de 100 ministres. Et puis, il y a d’autres postes plus valorisants que celui de ministre. J’invite donc les uns et les autres à mettre fin à ce débat », renchérit Joël N’Guessan.

En attendant que ces deux cadres du Rhdp soient entendus, Alphonse Djédjé Mady, interpellé par ces revendications des militants du Pdci-Rda, n’a pas mis assez de temps, pour tenter de calmer les mécontents. Recevant les rescapés du ‘’Forum du Pdci’’, le bras de droit d’Henri Konan Bédié a demandé aux militants du Pdci-Rda de retrousser leurs manches pour mieux entrevoir les échéances électorales à venir, notamment les législatives. « Le directoire du Rhdp est en train de réfléchir sur la manière dont on ira aux élections législatives. Une chose est sûre, le Pdci aura des candidats. On peut perdre l’élection présidentielle et gagner les législatives », a-t-il relativisé avant de rembarrer que la transformation du Rhdp en parti politique n’est pas encore à l’ordre du jour. « Il est hors de question d'aller à ce projet maintenant. Au Pdci, par exemple, c'est un congrès réunissant les 2/3 des membres qui peut prendre une telle décision. J'en appelle à la patience donc des uns et des autres. Pour le moment, nous avons le droit d'y réfléchir et je vous invite à cela », s’est-il déjà exprimé le 6 mai dernier. Mais, dans le contexte des récriminations des disciples d’Henri Konan Bédié, les militants du Rdr ont de quoi s’inquiéter. Selon plusieurs ‘’républicains’’, en plus de la primature, le Pdci-Rda a vraisemblablement le projet de faire main basse sur le parlement. Ce schéma, s’il se traduisait par la réalité, croient savoir les militants du Rdr, Alassane Ouattara ne se retrouverait-il pas à la merci de son allié qui contrôle déjà le Conseil économique et social, la Commission ‘’dialogue, vérité et réconciliation’’ ? Que pourrait-il, dès lors, refuser au parti d’Henri Konan Bédié, tout-puissant, avec dans son escarcelle, la primature et le perchoir de l’Assemblée nationale ? Si les candidatures aux législatives ne sont pas harmonisées, ne va-t-il pas avoir des querelles fratricides lors des législatives ? Avec toutes ces interrogations, c’est la hantise de l’implosion de la machine électorale des houphouétistes qui commence à hanter les militants.

Les fondements vacillants du Rhdp

Moins affolé que les militants, l’ancien ministre, Joël N’Guessan, trouve là encore, l’occasion d’en appeler à la sagesse des cadres qui agitent les pancartes des revendications. « Si nous continuons à nous laisser aller à des débats stériles, nous pourrons avoir de désagréables surprises lors des législatives. Logiquement, nous devons contrôler le parlement à 80 voire à 90% si nous restons dans la dynamique de victoire qui nous a permis de gagner la présidentielle », enseigne-t-il non sans comparer la sortie de Djédjé Mady comme un avertissement pour tous. « C’est sa façon à lui de nous interpeller tous. Si nous dormons sur nos lauriers, nous pourrions avoir des surprises désagréables », nuance Joël N’Guessan. Mais, ce discours-là, les militants de Férentélé, de Koonan, de Sapli-Sépingo, de Mahapleu ou encore d’Arikokro le comprennent-ils ? Ce dont ils se souviennent cependant, ce sont les précédentes alliances politiciennes qui ont fait long feu, en se rompant de manière cavalière. La dernière histoire des alliances qui se terminent en queue de poisson, est sans conteste celle de La majorité présidentielle (Lmp). Le Pdci-Rda comme le Fpi ? Attendons de voir.

Marc Dossa
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