x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le vendredi 10 juin 2011 | Soir Info

RHDP/Ça ne va pas, Ce qu`il faut craindre

Lorsque, le 18 mai 2005 à Paris, naissait le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), les détracteurs de cette coalition de partis politiques avaient parlé d'alliance de façade qui s'effondrerait à la première tempête. Une prédiction qui est en passe de se réaliser.

Aux lendemains de la signature de l'accord historique qui consacrait la naissance du Rhdp, nombreux sont les militants du Rassemblement des républicains (Rdr), du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci), du Mouvement des forces d'avenir (Mfa) et de l'Union pour la démocratie et la paix en Côte d'Ivoire (Udpci) qui avaient rêvé. L'idée avait même effleuré les esprits de passer d'une simple coalition à un parti unifié. Mieux, le 18 octobre 2010, à Yamousoukro, Alassane Ouattara, Konan Bédié, Anaky Kobenan et Mabri Toikeusse, respectivement présidents du Rdr, du Pdci, du Mfa et de l'Udpci, avaient fait un pas dans ce sens. Blé Guirao, secrétaire général adjoint chargé de la mobilisation de l'Udpci avait, on s'en souvient, tenté d'expliquer l'approche de ses aînés. « Le parti aura un seul nom. Il s’appellera le Rhdp (Rassemblement des houphouetistes pour la démocratie et la paix). Il aura un seul programme de gouvernement, un seul candidat et une seule vision pour la Côte d’Ivoire. Ce sera une fusion-création d’un nouveau parti, comme l’Ump en France. (...) Nous sommes allés loin. Nous avons, aujourd’hui, fini le programme commun de gouvernement. Nous avons mis en place notre vision commune de diriger le pays. C’est-à-dire en termes de gestion du parlement, des Institutions de la République, au niveau de la politique extérieure parce que l’image du pays a été fortement souillée. Nous avons mis en place des critères de choix des personnes qui vont gérer les instances du parti unifié et qui va porter le flambeau de ce parti aux prochaines élections présidentielles », avait-il laissé entendre. Et depuis, beaucoup d'eau a coulé sous le pont. Pis, la situation s'est dégradée après la formation du gouvernement. Ce beau rêve des houphoëtistes est en train de se briser sur le roc des ambitions des cadres et militants du Rhdp auxquels se sont joints des acteurs des partis alliés. En effet, dans toutes les chapelles politiques composant le Rhdp, la grogne s'est intensifiée. Chez les « républicains » (Rdr), on rouspète. Même si les jeunes, les femmes et les cadres n'ont pas élevé la voix pour crier haut et fort leur mécontentement, un sourd murmure se fait de plus en plus audible. Des cadres estiment que pour la formation du gouvernement, rien n'a changé et que le président du parti, Alassane Ouattara a reconduit les anciens. Que l'équipe gouvernementale a été fait avec des « has been » alors qu'existent d'autres compétences au sein du parti. Il en va de même pour les femmes du Rdr qui ont le sentiment d'avoir été laissées pour compte alors qu'autant que les hommes, elles ont donné leurs poitrines et connu les affres au « cachot du Golf » et affronté les mains nues, les chars de Laurent Gbagbo. Quant aux jeunes, ils vivent pleinement la désillusion, même si, pour le bien du parti, ils ravalent leurs ressentiments, faisant contre mauvaise fortune bon cœur.

Comme de l'eau dans du gaz

La situation n'est pas nmeilleure au sein des « démocrates » (Pdci). Là, Henri Konan Bédié fait face à une fronde ouverte. Les militants qui s'estiment frustrés suscitent des réactions dans la presse qui en fait ses choux gras. On tire de toutes parts et à boulets rouges sur le « sphinx de Daoukro ». Certains l'accusent d'avoir fait des propositions sur une base tribale, faisant la part belle aux cadres du grand Centre, sa région d' originaire. D'autres fustigent sa hantise pour la jeunesse. Tant et si bien que le président du Pdci semble être « vomi » par des militants de son parti, qui réclameraient, selon des sources crédibles, un congrès extraordinaire. Il est clair que l'intention (inavouée) des frondeurs est de faire payer à Konan Bédié ses «choix fallacieux». L'Udpci de Mabri Toikeusse connaît cette mauvaise passe. Pour les mécontents de son parti, le président Mabri et Albert Flindé ont accaparé les postes ministériels, au détriment des autres cadres du parti. Au Mfa, ce n'est pas non plus la sérénité. Le choix de Philippe Légré par Alassane Ouattara au poste de ministre des sports et loisirs ne fait pas l'unanimité. La tempête semble ébranler la crête du parti d'Anaky Kobenan. Dans un effet sismique, la fronde qui secoue les différents piliers du Rhdp (de l'intérieur) fait craindre une dégradation de l'unité de la famille houphouëtiste. En effet, ces mécontentements internes fissurent la cohésion du Rhdp. Par ailleurs, des militants des partis alliés font, à tort ou à raison, un procès aux membres du Rdr, qui ne manqueraient d'occasions pour faire comprendre aux autres que cette ère est la leur. « C'est notre temps », serait leur phrase favorite. Un reproche qui, s'il est fondé, ressemblerait à de l' ingratitude porteuse de germes de la désunion. En sus, des alliés ont fait savoir qu'ils n'ont pas été contactés pour la formation du gouvernement. C'est ce qu'a révélé le président du Parti ivoirien des travailleurs (Pit) d'où son absence dans cette équipe gouvernementale. Toutefois, cette « mise à l'écart » ne semble pas choquer le Pit. « Le comité central salue la formation du gouvernement qui est une pièce maîtresse dans la mise en place progressive des grandes institutions de l’Etat », avait affirmé Francis Wodié, à l’issue de la réunion du comité central de son parti, le dimanche 5 juin 2011, à l’hôtel du District au Plateau. En tout état de cause, la machine Rhdp ne tourne pas rond ces derniers temps. Il y a comme de l'eau dans du gaz.


Jonas BAIKEH
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ