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Société Publié le mardi 28 juin 2011 | L’expression

Education nationale/ Reprise des cours : Des établissements trainent les pas

© L’expression
Timide rentrée des classes à Abidjan après la crise et les combats
Les écoles d`Abidjan, fermées depuis plusieurs semaines à cause de la crise post-électorale et des combats qui ont conduit à la chute de l`ex-président Laurent Gbagbo, ont commencé à rouvrir mardi, mais de nombreux élèves et enseignants manquent encore à l`appel
L’appel à la reprise des cours lancé par la ministre de
l’Education nationale ne semble pas avoir touché plusieurs
établissements. Ils sont restés insensibles pour des problèmes
de salaires et d’infrastructures.

Lundi 27 juin. Lycée Victor Lobad d’Abobo. Des élèves en
uniforme, la mine sombre, conversent. D’autres, sac à la main,
inquiets, attendent d’être situés sur la reprise des cours. Aucun
professeur ou membre de la direction de l’établissement n’est
présent. Les salles de classes sont ouvertes, mais vides. Un
élève fait savoir que les enseignants sont en réunion avec le
sous directeur des études, M. Beugré. Pour trouver une
solution à la crise qui secoue l’établissement. Malgré l’appel à
la reprise de la ministre de l’Education nationale, Kandia
Camara, les élèves sont privés de cours depuis deux mois.
Ouattara Siriki, élève de terminale A, un porte-parole des
élèves, confirme ces « congés forcés ». «Nous avons
commencé les cours le 30 mai au lieu du 26 avril demandé par
notre ministère. Mais le 14 juin, les professeurs se sont réunis
et ont décidé de ne plus dispenser les cours. Le lendemain
nous nous sommes rendus chez le directeur pour lui exposer le
problème car nous sommes en classe d’examens. Celui-ci
nous a rassurés et nous a dit qu’il n’allait rien se passer mais
les cours n’ont pas été dispensés. C’est notre professeur de
philosophie qui nous a expliqué ce qui se passait et nous a fait
comprendre qu’on leur devait trois mois de salaires »,
explique l’élève. Des propos repris par le porte-parole des

enseignants de Victor Lobad d’Abobo, révèle, que, depuis le
début de l’année, les élèves n’ont fait que deux mois de
cours. « Nous avons dispensé les cours seulement pendant le
mois de janvier et la mi-février. En janvier, nous n’avons pas
perçu la totalité de notre salaire et celui de février tarde à
venir. En mars nous n’avons pas fait cours compte tenu de la
situation qui prévalait dans le pays. Les cours n’ont repris que
le 30 mai. Le 14, on est entré en grève. Pour des élèves qui
doivent passer des examens la situation est alarmante»,
déplore Kouadio Sylvain.

Un problème de salaire pour certains…

Et d’ajouter que les autres enseignants sont à la peine, ils
n’ont plus d’argent pour payer leur loyer et le
transport. « Tout ce qu’on souhaite, c’est que le fondateur,
Victor Lobad, paie nos émoluments et nous voulons le voir en
personne. Car lorsqu’on a fini nos réunions pour annoncer la
grève, il a menacé de radier ceux qui allaient faire la grève
mais on a tous fait bloc. Les candidats débutent les épreuves
physiques le 5 juillet et cette situation n’est pas vivable pour
eux», se plaint-il. Toute chose qui a conduit ces élèves à se
déplacer au Lycée Victor Lobad d’Angré pour soumettre leur
problème le mercredi 15 juin au directeur des études, Djibré
Thierry. «Il nous a rassurés et nous a expliqué que du fait de
la crise, le fondateur n’avait pas d’argent pour payer le
personnel mais que nous pourrons reprendre les cours le
lendemain. Mais le jeudi, l’école était fermée. On est donc
retourné à Angré pour y prendre les cours mais on a été
dispersés par des éléments Frci. Ils nous ont envoyés au camp

commando où nous avons eu la chance de voir le ministre
Adama Toungara qui nous a rassurés qu’il allait s’en référer
aux autorités. Jusqu’aujourd’hui rien n’a été fait», se lamente
Kouadio Jean Philipe, élève en Terminale A. Un récit battu en
brèche par Djibré Thierry, qui accuse ces élèves de donner
dans le vandalisme. « Je les ai effectivement reçus et j’ai
promis de prendre leur problème en compte. J’ai appelé le
directeur des études d’Abobo pour lui expliquer et il m’a
confirmé que les professeurs réclament leurs émoluments.
Nous connaissons ce problème. Le fondateur paie les quatre
établissements en même temps, et il met la priorité sur le
salaire des enseignants», explique le directeur. Cependant, les
professeurs d’Abobo, sensibles à la détresse des élèves, ont
décidé de dispenser des cours jusqu’au 5 juillet et cela à l’insu
du fondateur. Il ne voulait pas que le patron pense que la
grève est finie. « La grève n’est pas finie. Nous voulons faire
le sacrifice pour dispenser les cours à nos élèves qui doivent
passer les épreuves physiques le 5 juillet. Il faut qu’ils soient
prêts pour les examens mais le fondateur n’est pas au
courant », explique Kouadio Sylvain.

… et d’infrastructures pour d’autres

Les élèves de Victor Lobad sont privés de cours. Certains
établissements ont été pillés et ont subi de graves dégâts
pendant la crise. Lors de la réunion avec les acteurs du
système éducatif, samedi, la ministre Kandia Camara, a
évoqué le cas de ces établissements dont le Lycée Aimé
Césaire de Yopougon et le collège les Fallènes. Le Globur,
école primaire d’Allokoi, n’existe pratiquement plus. Seul

un pan de son mur tient. Maitres et élèves ont déserté les
lieux. Parlant de ces établissements, Kandia Camara a déploré
que les infrastructures soient quasiment inexistantes, surtout
que leur destruction a aggravé la situation. En définitive, la
ministre a donc invité les responsables à redoubler d’effort
pour redorer le blason de l’école ivoirienne.

Napargalè Marie

Légende : Les élèves de Victor Lobad ne savent à quel
saint se vouer.
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