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Politique Publié le jeudi 30 juin 2011 | Le Temps

Gestion des affaires de l’Etat par Ouattara : Les vérités de Koulibaly

© Le Temps Par Prisca
Préparatifs du 20ème anniversaire de la fête de la liberté - Le FPI reçoit la presse.
Jeudi 08 Avril 2010 – Ivotel / Dans le cadre des préparatifs du 20ème anniversaire de la fête de la liberté, le Front Populaire Ivoirien a convié la presse à un déjeuner- débat autour du thème : "Gagner les élections pour une Côte d`ivoire libre, indépendante et souveraine. Photo: Pr Mamadou Koulibaly, président de l`Assemblée nationale
Pr. M amadou Koulibaly est connu pour son franc-parler. Dans l’interview qu’il a accordée à notre confrère L’expression, il ne va pas avec le dos de la cuillère pour asséner ses vérités.

Vous êtes d’ordinaire très critique à l’égard du Fpi. Peut-on globalement dire que
les 10 années de gestion du Fpi ont été profitables à la nation ?

Le bilan du Fpi est difficile à dresser lorsque l’ on sait que dès son arrivée au pouvoir
Laurent Gbagbo a opté pour un partage du pouvoir avec les partis d’ opposition. Ce
partage a ensuite été «institutionnalisé» par les accords de Marcoussis et le Fpi a été
nettement minoritaire dans les gouvernements qui se sont succédé avec de surcroît
des Premiers ministres d’ opposition. Dans ce contexte, il est difficile d’ appliquer
un programme et d’ avancer efficacement. Sûrement, ce constat est un point positif
puisqu’ il nous a permis aujourd’ hui de refuser d’ entrer au gouvernement pour laisser

une chance à la nouvelle équipe de mettre en place en toute responsabilité sa politique.
Il est important que la notion de responsabilité émerge enfin dans le pays. Le partage
du pouvoir n’ est non seulement pas propice à cela mais va contre la démocratie même
qui nécessite des contre-pouvoirs pour exercer un contrôle sur les dirigeants en place.
Si nous partageons tous «le gâteau», plus personne ne contrôle rien et chacun rejette
les responsabilités sur l’ autre. Je crois cependant qu’ il est important de souligner les
actions positives de la politique de refondation du Fpi. La Côte d’ Ivoire n’ a pas connu
une seule crise que l`on appelle la crise postélectorale. Elle en a connu plusieurs dont
une que l’ on a tendance à oublier. C’ est la sévère crise économique des années 1980
dont les effets sont encore vivaces de nos jours. Lorsque nous sommes arrivés au
pouvoir en 2000, la Côte d’ Ivoire était en faillite avec un taux de croissance du Produit
Intérieur Brut (PIB) négatif de -3%. Au moment où nous partions aux élections en
octobre dernier, la Côte d’ Ivoire avait un taux de croissance du Pib de près de 4%.
C`est-à-dire qu’ entre 2000 et 2010, nous avons fait un bond de 7 points. Aucun pays
au monde, dans une situation de crise comme celle de la Côte d’ Ivoire n’ a jamais
réalisé une telle performance. Et ça été bien pour la Nation en construction. En ce
qui concerne la démocratie, le Fpi a à son actif l’ élection démocratique de Laurent
Gbagbo en 2000. Aussi imparfait qu’ ait été le scrutin, il est arrivé au pouvoir par les
urnes et cela était un pas en avant après les pages noires de la bataille de la succession
d’ Houphouët puis du coup d’ Etat de 1999. Et ça aussi a été bien pour la Nation en
construction.

On peut également mettre à l’ actif du Fpi l’ explosion de la libéralisation de la presse
écrite. On a vu ces dernières années nombre de journaux de tous bords fleurir et
s’ exprimer librement. On ne peut pas dire que cela a fait du mal à la Nation en
construction.

Le Fpi a également aboli la carte de séjour qui avait été mise en place par le
gouvernement Ouattara dans les années 1990 et, contrairement à l’ idée reçue que le
Fpi est xénophobe c’ est durant ces dernières années que le nombre de naturalisation
a augmenté de manière exponentielle. Et ça aussi a été très bien pour la Nation en
construction.

Il faut également souligner le travail réalisé dans le recul de la dette. Notons que la
dette de la Côte d’ Ivoire remonte essentiellement aux années 1970, 1980 et 1990.
C’ est au cours de ces trois décennies qu’ elle a connu une évolution fulgurante. De
100 milliards de francs Cfa, équivalant à 17,7% du PIB en 1973, le montant de la
dette est passé successivement à 2371 milliards, soit 75,6% du Pib en 1985 puis 8468
milliards, soit 136% du PIB en 1996. Il a donc fallu être économe et stratège pour
faire reculer ce fléau. Grâce à la discipline budgétaire, en mars 2009 la Côte d’ Ivoire
a pu être élue, pour la première fois, à l’ initiative Ppte qui vise à annuler cet héritage
empoisonné. Nous avions obtenu que les créanciers de la Côte d’ Ivoire annulent, à
partir de mars 2011, plus de 6400 milliards de francs Cfa. Cette bonne gestion mérite

d’ être soulignée même si la guerre est venue retarder cette perspective. Et Ouattara ne
peut construire que sur la base du point de décision obtenu en 2009 par le Fpi auprès
de la communauté des créanciers de son Etat. N’ est-ce pas bien çà pour la Nation en
construction ?

N’ oublions pas également que sous l’ action du Fpi, l’ organisation de l’ Etat a connu
une importante métamorphose par une promotion intensive de la décentralisation.
Nous sommes passés de la vision du centralisme étatique des quarante premières
années de notre Nation à une vision plus libérale où l’ Etat concède aux populations la
capacité de s’ auto déterminer elles-mêmes dans certains domaines du développement
local. Il reste encore du chemin à faire pour améliorer ce modèle décentralisé mais
le principe a été posé durant cette dernière décennie. Et les populations ont apprécié,
nous les en remercions.

Il est vrai, comme vous le dites dans votre question, que je ne suis pas tendre avec le
bilan du parti car je crois qu’ il est inutile de masquer les dérives mais il est tout aussi
important de souligner les acquis et les actes que nous avons posés dans le sens de la
démocratie et du progrès. Cela aussi raffermit la démocratie et le Fpi est le seul parti
capable de se le permettre pour le moment. L’ autocritique ne peut faire que du bien à
une Nation en Construction.

Si tant que est que le bilan de Gbagbo est aussi positif pourquoi les I voiriens ne
l’ont pas reconduit lors de l’élection du 28 novembre ?

Il y a tellement eu d’ urgences à gérer et de négociations stériles après la tentative de
coup d’ Etat de 2002 et la rébellion qui l’ a suivie que la communication dans le pays
s’ est limitée à la gestion de la crise et aux commentaires sur les accords successifs
signés. La communication n’ a pas été bonne puisqu’ on a donné l’ impression d’ être
dans une situation d’ attente de la résolution de la crise, d’ attente des élections,
alors que cette attente n’ était pas dépourvue d’ aspects constructifs malgré les freins
imposés par le gouvernement d’ union nationale. Il faut dire qu’ il est moins glorieux
d’ annoncer que l’ on a fait des économies pour réduire le montant de la dette héritée de
ses prédécesseurs que de contracter un énorme emprunt pour réaliser des routes, des
hôpitaux, des écoles. La bonne gestion n’ est pas très populaire car elle ne se voit pas.

De plus, nous avons commis la faute politique qu`il ne fallait pas: aller aux élections
sans qu`il n`y ait eu application intégrale de l`accord de Ouaga. Nous sommes allés aux
élections sans désarmement, sans redéploiement de l`administration, sans unicité de
caisse, sans réunification du pays, et sans la réalisation de bien d`autres exigences de
l`Apo qui n`a été qu`un mauvais accord de surcroît mal appliqué. L`issue nous aura été
fatale.

Pensez-vous que Ouattara est-il bien ou mal parti pour relever les défis qu’il s’est
imposés ?

J’ avoue qu’ il est un peu tôt pour poser un jugement intangible mais les premiers mois
de gouvernance d’ Alassane Ouattara interrogent. En effet, s’ il ne maîtrise pas ses chefs
de guerre, s’ il ne libère pas le pays de ces hommes en armes marginaux qui règnent
par la terreur, se rémunèrent des vols et rackets, il sera difficile de relever le défi de
l’ Etat de droit qui pourtant est le socle de tout notre développement. Quel Ivoirien va
vouloir investir dans le pays dans les conditions actuelles de chaos ? Quel investisseur
étranger va prendre le risque de lancer des activités ici alors qu`il n`y a de sécurité pour
personne? Pourtant si l’ économie ne redémarre pas, nous allons de nouveau entrer
dans le cycle cauchemardesque de la dette publique. En Côte d’ Ivoire, on a coutume
de parler de dons de la part des institutions financières internationales mais gardons
en tête que ce sont des prêts à l`Etat et au gouvernement à taux non marchands qui,
depuis cinq décennies, handicapent l’ avenir. De même que nous payons la dette des
générations passées de même nous endettons nos enfants et nos petits enfants. Au lieu
de la richesse, nous transmettons plutôt la pauvreté aux générations à venir. Et çà ce
n’ est pas bien pour la Nation en construction.

Notons également que comme son prédécesseur, le Président Ouattara gouverne par
ordonnances illégales et par décrets dans l’ attente des prochaines élections législatives
qui ne pourront être organisées qu’ en fin d’ année. C’ est la porte ouverte à tous les
abus car il n’ y a aucun garde-fou. Rien ne l’ empêche pourtant de travailler avec le
Parlement au sein duquel ses alliés politiques pourraient lui apporter la majorité des
voix. Il y a des décisions importantes à prendre. Le pouvoir absolu sans contrôle et
sans contre-pouvoir est très dangereux pour la Nation en construction.

Le budget vient d’ être adopté cette semaine par ordonnance sans même avoir recueilli
l’ avis des représentants du peuple à l’ Assemblée nationale. C’ est de mon point de
vue une grave erreur que je ne manquais pas non plus de relever dans les pratiques de
l’ ancien pouvoir. On note de toutes parts des critiques du Fpi formulées par le nouveau
régime mais on reproduit ses erreurs les plus graves. De surcroît, le Président Ouattara
verrouille son système en positionnant ses amis dans les secteurs stratégiques… C’ est
assez inquiétant car nous sommes loin de cette démocratie au nom de laquelle tant
d’ ivoiriens sont tombés.

Ce qui me semble inquiétant également, c’ est cette passion exercée par l`Etat français
sur le Président. Certes il doit beaucoup aux autorités françaises. De ce fait, certaines
grandes entreprises françaises se sont taillés la part du lion dans les premiers chantiers
mis en œ
uvre depuis le début de son mandat. Je ne dis pas qu’ il faille marginaliser
les entreprises françaises, bien au contraire, mais notre pays ne doit pas être la chasse

gardée de quelques-unes à l`exclusion de nombreuses et performantes entreprises
européennes, américaines ou provenant des pays émergents. Ouattara qui se dit libéral
devrait avoir une vision plus ouverte du libre-échange, de l`appel d`offre et de la
transparence des contrats et éviter les pièges du protectionnisme qui à terme appauvrit
nécessairement. Le monde est grand et ouvert plus que jamais. Nous ne pouvons
rester immuablement le regard tourné exclusivement vers Paris car nous risquons de
perdre des opportunités intéressantes dans le monde globalisé. Et l`Etat en France a
ses propres contraintes avec les déficits énormes de son budget et de son commerce
extérieur qui tendent à la présenter comme un Etat qui vit au dessus de ses moyens.

Je compte sur le temps et espère vivement que l’ équipe en place rétablisse l’ état de
droit, la sécurité et les libertés individuelles au plus vite. Nous avons, à travers ses
discours, noté des volontés, il convient désormais de poser des actes concrets. La
gouvernance ne peut se limiter à une bonne communication.

Donc, pour répondre à votre question, j’ ai le sentiment que le Président Ouattara part
mal pour relever ses défis mais il est encore temps de redresser la barre donc nous
attendons avec un œ vigilant.
il

Le budget 2011 adopté par ordonnance s’ élève à 3050 milliards, avez-vous des
réserves à poser ?

J’ ai répondu à cela dans votre précédente question. Il est inquiétant que le budget
n’ ait pas été présenté à l’ Assemblée nationale pour être débattu entre les députés. Les
ordonnances qui instituent ce budget sont illégales. Nous ne savons même pas si ce
budget corrige le défaut d’ unicité des caisses. Comment ce budget sera-t-il exécuté s’ il
n’ y a pas d’ administration redéployée ? Ce budget réunifie-t-il la Côte d’ Ivoire ?

Chez Ouattara, on estime que votre Parlement n’est plus représentatif du peuple
ivoirien qui l’avait élu pour 5 ans et qu’aucun texte ne permet de proroger le
mandat des députés. Doit-t-on soumettre des lois à un parlement illégal ?

Alassane Ouattara, lors de sa prestation de serment, a juré de respecter et de défendre
fidèlement la Constitution. Rien dans la constitution ne lui donne le droit de décréter
la fin du mandat du parlement. Au mieux il pourrait demander son avis au conseil
constitutionnel, à moins qu’ il considère que le conseil constitutionnel est illégal
également. Auquel cas la prestation de serment qui a eu lieu le serait aussi.

On ne peut pas violer la constitution et le Président de la République n`est pas au
dessus de la constitution que je sache. Ceux qui estiment, comme vous dites chez
Ouattara, que le parlement est illégal devraient mettre aux arrêts tous les députes pour
exercice illégal d`activités législatives. Il devrait leur être interdit de mettre les pieds à
l`Assemblée nationale. Et chaque fois que quelqu`un se présenterait comme député il

devrait être poursuivi pour faux, usage de faux et d’ usurpation de titre.

Dire qu`aucun texte ne permet de proroger le mandat des députes relève d`une bien
curieuse façon de lire le droit chez ceux qui le disent. La législature qui devait durer
cinq ans dure jusqu`à ce jour. Quelles en sont les raisons ? La réponse à cette question
doit être à la fois recherchée dans la lettre et l`esprit de l`alinéa 4 de l`article 59 de la
Constitution et également dans l`avis du Conseil Constitutionnel de décembre 2005 sur
la prorogation du mandat de l`Assemblée nationale. Selon l`alinéa 4 de l`article 59 de
la Constitution, les élections législatives ont lieu 20 jours au moins et 50 jours au plus
avant l`expiration des pouvoirs de l`Assemblée Nationale. L`expiration des pouvoirs de
l`Assemblée nationale élue en 2000 devant prendre fin le 16 décembre 2005, l`élection
des nouveaux députés aurait dû intervenir 20 jours au moins et 50 jours au plus avant
le 16 décembre 2005, soit entre le 27 octobre et le 26 novembre 2005. L`élection
n`étant pas intervenue, les pouvoirs de l`Assemblée nationale ne pouvaient prendre fin.
Simple question de bon sens. Il résulte de ce qui précède que l`élection des nouveaux
députés doit impérativement avoir lieu avant l`expiration du mandat des députés en
cours.

La lettre de l`alinéa 4 de l`article 59 de la constitution est confirmée par la pratique
constante de l`élection des députés depuis 1960. Le débat sur les pouvoirs de
l`Assemblée nationale au delà de décembre 2005 a été soulevé en son temps et le
Conseil Constitutionnel, saisi à cet effet, a rendu un avis concluant au maintien de
ladite institution dans ses prérogatives jusqu`à l`élection des nouveaux députés. Peut-on
ignorer cet avis et prétendre respecter la Constitution et ses Institutions?

Abréger le mandat parlementaire en cours pourrait être interprété comme une violation
des dispositions constitutionnelles et légales préjudiciable à l`avènement de l`Etat de
droit prôné par le Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane
Ouattara. Il conviendrait conséquemment de laisser survivre l`Assemblée nationale
pour donner toute plénitude au pouvoir nouvellement élu de prendre les dispositions
diligentes pour convoquer le collège électoral en vue du renouvellement de
l`Assemblée Nationale. La fin prématurée du mandat parlementaire ne peut intervenir
que dans les cas suivants: démission, déchéance, décès ou acceptation de certaines
fonctions, notamment gouvernementales. Le cas d`espèce soulevé ne correspond à
aucune prescription constitutionnelle et réglementaire.

Au surplus, contrairement aux législations prescrivant les motions de censure du
parlement à l`encontre du gouvernement ou de dissolution du parlement par l`exécutif,
le système institutionnel ivoirien, qui est un régime de séparation des pouvoirs,
n`autorise nullement l`exécutif à abréger le mandat parlementaire, ni le législatif à
renverser l`exécutif. Si le gouvernement en place veut passer outre les dispositions
constitutionnelles c`est son affaire mais qu`ils ne nous disent pas qu`il n`y a pas de texte
en la matière. Il y a des textes et ces textes seront alors violés.

Qu’attendez vous de Ouattara aujourd’hui ?

Il est important qu’ il rétablisse la sécurité dans le pays et qu’ il mette en place un
véritable Etat de droit. Il est crucial qu’ il veille à ce que la justice fasse son travail dans
le processus de réconciliation. Il faut en effet mettre en exergue toutes les culpabilités
sans couleur politique. Il n’ y a pas le clan des gentils au pouvoir et le clan des
méchants perdants. Il y a des responsabilités de toutes parts et je compte sur lui pour
ne pas biaiser le processus au risque d’ anéantir toute possibilité de cohésion sociale.

Dans les jours à venir, en vue de préparer les élections locales, en tant qu’ opposant,
j’ attends de lui que l’ on engage une discussion sur des sujets de fond : le redécoupage
électoral, la future liste des électeurs, l’ augmentation du nombre des députés, la
recomposition de la Commission électorale, la sécurisation de la campagne et des
scrutins. Je souhaite également aborder le sujet du financement des partis politiques.
L’ accord de Marcoussis a instauré le financement public des partis politiques et il est
important de maintenir cette disposition qui permet à l’ opposition d’ exister, d’ exercer
sa mission constitutionnelle et de faire connaître leurs droits et leurs obligations aux
citoyens électeurs et aux populations en général. N’ oublions pas qu’ une opposition
libre, au même titre qu’ une presse libre, est un contre-pouvoir essentiel dans une
démocratie. La démocratie ne peut se limiter à un bulletin dans l’ urne au risque de
muer vers l’ autocratie.

Etes-vous, oui ou non, le dauphin constitutionnel ? La question se pose entre
quatre murs ?

Votre question est étrange. Pourquoi entre quatre murs alors qu’ un quotidien s’ est
également inquiété de cette question dans son édition du 24 juin dernier et qu’ au
Rhdp cela fait l’ objet de spéculations incessantes. La terreur que laissait transparaître
l’ analyse de vos confrères face à l’ hypothèse d’ empêchement du Président de
la République m’ a fait sourire ! Cette crainte démesurée pourrait inquiéter les
populations quant à la santé du Président !

Pour vous répondre, expliquons que la constitution de 2000 a supprimé le dauphinat en
Côte d`ivoire. Dans l`ancienne constitution, le Président de l`Assemblée nationale était
le dauphin au sens où la constitution lui permettait, en cas de vacance du pouvoir, de
terminer le mandat du Président de la République avec les pleins pouvoirs de celui-ci.

Mais, dans la nouvelle constitution, le Président de l`Assemblée nationale ne peut
plus terminer le mandat du Président de la République. Il a au plus 90 jours pour
organiser les élections auxquelles il peut être candidat ou pas. En outre, il n`a pas les

pleins pouvoirs d`un Président de la République et ne peut changer de gouvernement,
ni renvoyer ou nommer un ministre. Il ne peut modifier la constitution et ne peut
organiser de referendum. Le dauphinat n’ est pas l`intérim. Les deux notions sont
totalement différentes. Le premier se réfère aux structures monarchiques tandis que le
second à l’ environnement démocratique.

Donc, il faut que les populations le comprennent bien et que le Rhdp arrête de
paniquer à force de ressasser les mêmes arguments fallacieux. Koulibaly n`est pas le
dauphin de Ouattara. Koulibaly n`usurpera pas le pouvoir du Rhdp. Koulibaly a une
opposition à construire face à Alassane Ouattara pour que la démocratie s`ancre en
profondeur dans notre pays et en Afrique. Pour l’ heure, je suis ma voie qui est celle du
plaidoyer en faveur de la construction de la démocratie, du combat pour l’ avancée de
la liberté, de l`état de droit et de la souveraineté des peuples et des individus dans une
Afrique moins violente, plus harmonieuse, plus heureuse et plus ouverte sur le monde.

In L’ expression

NB : Les titres et le chapeau son de la rédaction.
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