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Économie Publié le samedi 2 juillet 2011 | Le Patriote

Interview / Mah Diallo (Présidente du Syndicat ivoirien des exploitants de carrières de sables et de gravier roulé): “Nous voulons aider Ouattara à loger les pauvres”

Mah Diallo est la toute première présidente du Syndicat ivoirien des exploitants de carrières de sables et de gravier roulé. Elle dévoile son ambition pour sa corporation et entend apporter sa pierre à la construction de logement pour les pauvres.
Le Patriote : Vous venez de prendre les rênes du Syndicat ivoirien des exploitants de carrières de sables et de gravier roulé. Que doit-on en attendre ?
Mah Diallo : Au moment où notre organisation sort d'un long sommeil, nos actions vont s'inscrire dans la solidarité, la redynamisation, l'assainissement et la rigueur pour épouser l'air du temps. La Côte d'Ivoire, après la grave crise qu'elle a vécue renoue avec l'espoir d'un développement fulgurant et cela ne peut se faire sans notre participation.

L.P : Comment va se faire cet assainissement ?
M.D. : Notre syndicat va désormais obéir à une éthique et à une déontologie. L'on ne fera pas n'importe quoi. Désormais, notre profession sera gérée par des professionnels du secteur. Nous pourrons alors combattre l'anarchie qui prévaut dans notre milieu, nous faire respecter et nous constituer en interlocuteur valable auprès des autorités ivoiriennes. Notre leitmotiv : prendre des décisions en adéquation avec les objectifs de rentabilité et de protection de l'environnement.

L.P. : Mais quelle est exactement votre place dans la construction de bâtiment ?
M.D. : Notre place dans la construction de bâtiment est déterminante et incontournable. En effet, le sable et le gravier représentent 60 à 70% des matériaux de construction dans un bâtiment. Pour faire le béton, il faut du sable et du gravier. Pour le montage d'un mur, il faut des briques et cela ne peut se faire qu'avec le sable. Pour le crépissage d'une maison, il faut encore du sable. Pour le carrelage, il faut la mise à niveau du sol et le sable intervient encore. Vous comprenez que le sable et le gravier sont des matières incontournables dans la construction d'un toit.

L.P. : Justement le président Ouattara a toujours insisté sur un logement pour les plus pauvres. Comment entendez-vous y contribuer ?
M.D. : Nous allons aider le président de la République à loger les populations. Son slogan ''un Ivoirien, un toit'' sera une réalité pour toutes les couches sociales avec notre apport. Nous voulons contribuer à faire baisser le coût des maisons. Une action peut être menée sur le coût de la drague, engin servant à l'extraction de sable. La défiscalisation de la drague pourrait contribuer entre autres à faire baisser le coût de cet engin. Ce sera alors un adjuvant important pour réduire les coûts de construction des maisons. Les opérateurs immobiliers ou même les particuliers, les pauvres également qui veulent construire des habitations n'auront plus de souci à se faire. Puisque le sable et le gravier qui représentent 60 à 70% des matériaux de construction verra par ricochet ses coûts chuter. Il y a aussi le cas des intermédiaires qui contribuent à augmenter le coût de certains matériaux. Cela amène les opérateurs immobiliers à faire grimper les prix des maisons. Mais nous attendons qu'un cadre formel soit trouvé pour faire des propositions concrètes dans ce sens. D'autres actions seront également menées, en accord avec les autorités ivoiriennes pour régler ce problème et favoriser l'accès au logement pour tous.

L.P. Mais une femme à la tête d'un tel syndicat aura-t-elle les chances de réussir une telle mission ?
M.D. : Je suis une femme mais j'ai été choisie pour diriger ce syndicat. Les femmes méritent d'occuper des postes de responsabilité. Le président Ouattara a vu juste par exemple en nommant Henriette Diabaté à la Grande chancellerie, Kaba Nialé et bien d'autres femmes dans le Gouvernement. Même si le quota n'est pas élevé aujourd'hui, nous savons qu'il en sera autrement la prochaine fois. Il s'agit de faire la promotion des femmes qui ont de la valeur et le président de la République est dans cette phase. Des compétences, il y en a parmi les femmes et il faut maintenant changer.

L.P. Ce vent du changement est aussi en train de souffler sur le Conseil économique et social. Son nouveau président, Zadi Kessy, a annoncé les couleurs en indiquant que désormais n'importe qui ne sera pas conseiller économique et social (elle nous interrompt)…
M.D. : Zadi Kessy est l'homme qu'il faut à la place qu'il faut. Il a tout à fait raison. Le Conseil économique et social doit regrouper des compétences, des personnes leaders dans leur secteur d'activité. Les femmes peuvent se battre au même titre que les hommes. Si je me suis jetée dans un tel domaine et que j'y figure depuis plus de trente ans, c'est parce qu'au-delà de mes capacités, ma persévérance a aussi fini par payer. Et M. Zadi Kessy aime les battants.

L.P. Un appel au président Zadi Kessy on dirait…
M.D. : Ce n'est pas un appel. Mais, je peux en toute modestie, apporter ma contribution à cette institution en faisant en sorte que chaque ivoirien s'enrichisse en construisant un toit. Ma présence au Conseil économique et social ne sera que la juste récompense de nos efforts et de nos compétences au sein des exploitants de carrières de sables et de gravier roulé qui doit rassembler plusieurs corps de métier.

L.P. Les attentes du syndicat vis-à-vis du Gouvernement ivoirien…
M.D. : Nous demandons au Gouvernement de nous faire appel pour l'accomplissement de certaines tâches. Nous pouvons gérer ce qui va concerner le dragage. Nous voulons nous sentir concerner par la reconstruction et l'Etat peut nous solliciter. Nous sommes là pour reconstruire et nous avons l'expérience du remblai.

Réalisée par Jean Eric ADINGRA
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