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Politique Publié le mercredi 13 juillet 2011 | Le Temps

Faut-il brûler Koulibaly ?

Un malheur n’arrive jamais seul, dit-on. Le Front populaire ivoirien (Fpi), parti porté sur les fonts baptismaux en 1988, dans une bananeraie de Dabou, le moins qu’on puisse dire, est à la croisée des chemins. Secoué par l’arrestation de ses principaux fondateurs-animateurs qui séjournent actuellement dans les camps de déportation du nouvel homme fort d’Abidjan, il vient d’être frappé par une défection que d’aucuns qualifient de séisme politique de forte magnitude. La démission du Pr. Mamadou Koulibaly, avouons-le, est un coup de massue pour les socialistes ivoiriens. A juste titre, ce départ alimente abondamment les conversations depuis lundi. Et les supputations ne prendront pas fin de sitôt. A cause de la carrure et de la dimension du partant. Mamadou Koulibaly était 3e vice-président du Fpi, après Affi (Président), Aboudramane Sangaré (1er vice-président) et Simone Gbagbo (2e vice-président). Il est en sus président de l’Assemblée nationale, c'est-à-dire le dauphin constitutionnel de l’ancien Président de la République Laurent Gbagbo, et à un degré moindre du nouvel occupant du palais de Plateau, abstraction faite de l’imbroglio juridique qui entoure le statut de l’Assemblée nationale. Jusque-là, il assurait l’intérim du président du parti pour les raisons évoquées plus haut. Son franc parler et ses prises de position ne lui ont pas toujours valu que de l’admiration. Cela lui a par moment attiré la foudre de certains camarades du parti. Ces contradictions internes ont parfois «fui» les quatre murs du siège du parti pour se retrouver sur la place publique. A la fois admiré et pourfendu, Koulibaly n’a jamais varié d’un iota dans sa vision des choses. Iconoclaste à souhait, pour lui la politique ne fait pas bon ménage avec la langue de bois. C’est cet homme atypique qui est depuis lundi sous les feux des projecteurs. Sa décision de partir du Fpi qui lui a tout donné autant qu’il l’a servi, au moment où ses camarades qui ont fondé ce parti croupissent en prison est diversement interprétée. Pour notre part, en homme libre, nous nous garderons de porter un jugement sur un acte qui relève de la souveraineté de l’ego d’un homme, de son libre arbitre. Le parti politique, comme toute association, fonctionne sur la base de l’adhésion libre. On pourrait le caricaturer comme une pharmacie. On y entre pour acheter un médicament pour se soulager. Si on n’a pas obtenu l’effet attendu, on s’oriente vers la médecine traditionnelle, puis on revient quand on sent à nouveau le besoin. Le cas Ahoua Don Mello qui a claqué la porte au Fpi pour créer la Renaissance avant de revenir au Fpi nous est d’un grand secours. C’est pourquoi, nous pensons qu’il ne faut pas aller à l’hyperbole dans le décryptage de cet événement. La porte du Fpi n’étant pas fermée définitivement à Koulibaly. Ceci dit, à la lumière des informations glanées ça et là, Koulibaly aurait payé un lourd tribut à son adhésion au Fpi. Toutefois, en dépit de ces frustrations, Koulibaly aurait dû reporter sa décision à plus tard. Le temps pour lui d’épuiser de l’énergie pour la libération de ses camarades. Au nombre desquels figurent ses admirateurs. Partir comme il l’a fait, c’est ni plus ni moins, un double emprisonnement pour ceux-ci. Le seul dirigeant important libre de ses mouvements dans une Côte d’Ivoire où une féroce traque s’abat sur Laurent Gbagbo et ses proches devait faire fi de toute considération pour rester le trait d’union entre les nouvelles autorités et le Fpi. Les raisons de son départ, peu importe si elles sont fondées ou pas, s’écroulent devant la morale qui veut qu’on ne tire pas sur un cercueil ou qu’on ne se batte pas au chevet d’une mère malade. C’est ce qui dommage.
Tché Bi Tché
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