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Politique Publié le mardi 26 juillet 2011 | Soir Info

Au cœur de la Cité du ``Poro``, Comment Korhogo vit avec Gbagbo

© Soir Info
Annan, Tutu et Robinson rendent visite à Gbagbo à Korhogo
Les membres du groupe dit des Elders (Anciens) Kofi Annan, Desmond Tutu et Mary Robinson, sont arrivés lundi matin à Korhogo, dans le nord de la Côte d`Ivoire, pour rencontrer le président ivoirien déchu Laurent Gbagbo, placé en résidence surveillée
Cible de toutes les attentions aujourd'hui, du fait qu'elle '' héberge'' l'ancien chef d'État ivoirien, Laurent Gbagbo, et des militaires haut gradés qui lui sont restés loyaux, la ville de Korhogo est restée presque égale à elle-même. Mais comment la capitale des Savanes partage-t-elle son quotidien avec ces '' illustres hôtes '' ?

Un des quartiers généraux de l'ex-rébellion armée, baptisée '' Forces nouvelles'', la cité du ''poro'' a souffert des dix dernières années de crise militaro-politique qui a secoué la Côte d'Ivoire. Depuis la signature des accords politiques de Ouagadougou, jusqu'à la prise du pouvoir d'État par Alassane Ouattara, Korhogo, en l'absence de certains démembrements de l'Administration publique, essaie de retrouver un second souffle. Cette ville qui peut se vanter de la bonne tracée de ses voies traîne malheureusement la réputation d'une localité poussiéreuse, car la plupart de ses artères ne sont pas revêtues, lui donnant parfois l'aspect d'une ville abandonnée...La reprise de l'activité économique est effective, à en juger par l'ouverture de presque toutes les agences de banques aux clients , l'approvisionnement des marchés et le transport des voyageurs et des marchandises. Au plan sanitaire, l'hôpital général de la ville, malgré les problèmes d'équipement et d'effectif, enregistre, selon des sources médicales, près de cent consultations par jour. Quelques cliniques offrent des prestations, mais cela ne couvre pas les besoins en santé des populations. Pour ce qui concerne l'éducation, les établissements publics (lycée moderne, collège moderne, lycée Houphouët...) et ceux du privé continuent de dispenser les cours, dans la droite ligne des examens de fin d'année. La préfecture, les sous-préfectures, la mairie sont ouvertes et jouent leur partition et administrent la région et la commune dans la mesure de leurs moyens...C'est donc cette ville qui porte, à l'instar de bien de collectivités du pays, les séquelles (l'arrêt des travaux de réhabilitation des édifices publics, perturbation de l'activité économique, etc. ) de la crise militaro-politique et tente de se frayer un chemin vers le développement, qui a accueilli, le 13 avril 2011, le président Laurent Gbagbo, chef d'État déchu, qui y a été assigné à résidence. Si dans la première semaine de son arrivée, le sujet était au centre de toutes les conversations au point que tout ce qui touchait à l'ancien chef d'Etat ne manquait pas d'intérêt pour les populations, aujourd'hui 3 mois et demi après, cette présence n'a nullement modifié les habitudes des Korhogolais qui en sont de plus en plus indifférents. '' Ce que nous savons c'est qu'il est à Korhogo. Et depuis qu'il est là, rien fondamentalement n'a changé dans la ville. Ni sur le plan de l'activité économique, ni sur le plan de la sécurité. La vie se déroule ici le plus normalement du monde'', explique Ouattara Poufouré, agent commercial, habitant de la ville. '' Par moments, on oublie carrément qu'il est Korhogo. Moi je ne l'ai jamais vu depuis qu'il est ici. Comme on le dit bien souvent, sa présence à Korhogo est égale à son absence'', renchérit Koné Djénaba, vendeuse de légumes au marché de la ville. Il en est de même de la détention des militaires haut gradés restés loyaux à Laurent Gbagbo, à la Compagnie territoriale, ce camp militaire qui est aussi la base du commandant Fofié Kouakou Martin, commandant de la zone, un des chef de guerre des Forces nouvelles.
Cette indifférence des populations au sujet de la présence de ces prisonniers politiques est d'ailleurs entretenue par le calme qui règne au quartier ''Résidentiel 1 '' où est située la résidence présidentielle à Korhogo. Devant ce ''palais'', aucun dispositif dissuasif, indiquant la présence de quelqu'un d'important en ces lieux, n'est remarquable. Des barricades ont été dressées à quelques endroits dans le périmètre de la résidence, mais n'enfreignent en rien la circulation. A l'entrée principale, deux soldats assis semblent se tourner les pouces. Quelques volontaires s'attèlent à arracher les mauvaises herbes aux alentours. '' Si on ne te dis pas que Gbagbo dort dans cette maison, tu ne le sauras jamais. On n'entend aucun bruit et on ne voit aucun mouvement'', laisse entendre un habitant du quartier ''Résidentiel 1 ''. Une demie heure plus tard, nous empruntons un taxi pour le quartier ''Petit Paris'', dans le prolongement de la zone industrielle. Cette partie de la ville abrite la Compagnie territoriale de Korhogo (Ctk) où sont détenus l'ancien commandant de la garde républicaine, le Général Dogbo Blé; l'aide de camp de Laurent Gbagbo, le chef de bataillon Dua Norbert; le commissaire de police, Guédé Zakali, et bien d'autres militaires. Là également, la surveillance est discrète. Trois soldats, armes au point filtrent les entrées. A l'intérieur du camp, deux sentinelles logées chacune dans un mirador qui surplombe la clôture du camp, veillent au grain. Dans ce quartier, des habitants vaquent tranquillement à leurs occupations nullement influencés par les détenus militaires.

Alain BOUABRE
Envoyé spécial
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