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Politique Publié le jeudi 28 juillet 2011 | L’intelligent d’Abidjan

Détention préventive de Hermann Aboua : RSF exige la libération, le gouvernement ivoirien prépare un dossier contre Hermann

A la suite de la réaction du siège à Paris, le représentant en Côte d’Ivoire de Reporters Sans Frontières (RSF), le journaliste Baudelaire Mieu, a fait savoir la position de RSF sur le cas du journaliste de la RTI, Hermann Aboa, détenu à la caserne de gendarmerie d’Agban, depuis le 21 juillet dernier. Hier mercredi 27 juillet, au restaurant BMW situé aux II Plateaux, Baudelaire Mieu qui était face à la presse, s’est voulu précis. «Reporters Sans Frontières ne fait pas l’apologie de l’impunité et n’a aucun critère partisan. Nous sommes neutres et indépendants. Cette tribune n’est pas pour défendre Hermann Aboa mais, faire connaître la position de Reporters Sans Frontières et la mobilisation qu’il y a autour», a soutenu le journaliste Baudelaire. Qui, la veille (mardi), a rendu visite au journaliste en détention préventive. «J’ai vu Hermann, il va bien. Je me suis renseigné. Il ressort que son audition a porté sur l’émission Raison d’Etat», a fait savoir le correspondant de RSF en Côte d’Ivoire. Au non de l’association, Baudelaire Mieu a apporté au journaliste détenu – comme cela a été le cas avec les journalistes de TV Notre Patrie – une aide financière de 800 Euros, soit près de 500.000 Fcfa. Pour RSF, «il faut appliquer la loi donc, se référer à la loi sur la presse de 2004». C’est-à-dire, poursuivre Hermann Aboa pour délit de presse. De ce fait, le journaliste Hermann ne devrait plus être en prison. «La presse doit jouer le rôle qui est le sien, c’est-à-dire, contribuer à l’édification de notre quotidien, c’est d’aider à la réconciliation nationale. Le journaliste n’est pas au-dessus de la loi», a rappelé le représentant de RSF Côte d’Ivoire. Sans vouloir «interférer dans les actions de la justice ivoirienne», RSF estime toutefois que la place d’un journaliste n’est pas en prison. Selon Baudelaire Mieu, les chefs d’accusation retenus contre le journaliste Hermann Aboa peuvent le maintenir à vie, en prison. Hermann Aboa est accusé d’attentat-complot contre l’autorité de l’Etat, atteinte à la défense nationale, atteinte à l’intégrité du territoire national, participation à une bande armée, participation à un mouvement insurrectionnel et atteinte à l’ordre public.Selon des informations disponibles sur facebook, la compagne du journaliste incarcéré serait enceinte.
Le dossier sur la table de Ouattara ?
Avant que le chef de l’Etat s’envole pour les USA, ses collaborateurs ont produit à son attention un mémo sur la situation d’Hermann Aboa. Le parquet, sous la direction du Garde des Sceaux, a été invité à expliquer sa démarche en liaison avec la loi sur la presse. SEM Alassane Ouattara, au nom de l’indépendance de la justice et de la transparence des poursuites, n’a pas souhaité interférer dans la procédure. Face aux inquiétudes de certaines autorités et des collaborateurs du numéro un ivoirien, sur l’impact négatif que pourrait avoir la nouvelle de l’arrestation du journaliste Hermann, aux yeux des organisations de défense de la presse, des spin doctors ont botté en touche et rappelé la radio Mille Collines au Rwanda dont des animateurs ont été poursuivis par les tribunaux. Des cassettes des d’Hermann Aboa ont été compilés et restent à la disposition des ONG et associations de défense des journalistes. La ligne dure a donc le vent en poupe, autour d’Alassane Ouattara, qui a exigé que toutes les personnes détenues soient traitées avec dignité et placées dans de bonnes conditions. Se refusant à toute pression et ne voulant céder certes aux injonctions visant à entraver le déroulement de la justice, d’autres membres du cabinet du chef de l’Etat argumentent de cette façon : « Hermann Aboa, ne pèse rien. On est en train de le ‘’stariser’’, de le rendre martyr. Ne donnons pas l’occasion aux esprits chagrins, d’avoir des raisons de nous critiquer ». Ce point de vue n’a pas droit de cité pour l’instant autour du chef de l’Etat. Malgré les réactions de RSF-Paris et Côte d’Ivoire, de Comittee to protect journalist, basé à New York, le politique a choisi de ne pas donner d’instructions expresses à la justice. C’est au parquet, qui a pris ses réquisitions, de prendre ses responsabilités.Pour libérer Hermann Aboa, ou le maintenir en détention préventive pour crimes de droits commun et non délit commun, par voie de presse.
Ismaël Dembélé et Koné Saydoo
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