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Politique Publié le mercredi 17 août 2011 | Nord-Sud

Bruno Koné, porte-parole du gouvernement, à propos de l’inculpation de Gbagbo : « C’est une question de jours maintenant »

Dans un entretien qu’il a accordé, hier, à la Rfi, le ministre Bruno Koné, porte-parole du gouvernement, a révélé que l’inculpation devant les tribunaux nationaux et internationaux de l’ex-président Laurent Gbagbo ne saurait tarder.

Est-ce en inculpant des caciques du régime Gbagbo, en nommant au plus haut niveau de l’armée des ex-com’zones soupçonnés de crimes graves que le président Ouattara entend favoriser la réconciliation en Côte d’Ivoire ?
Je pense qu’il ne faut pas faire d’amalgame entre les inculpations qui ont lieu en ce moment et des inculpations qui sont liées à des faits graves que notre pays a subis ; il ne faut pas oublier que cette crise a fait trois mille morts. Il y a eu beaucoup de dégâts qui sont malheureusement imputables à une poignée de personnes, parce que-là nous parlons d’une centaine de personnes à peu près : civils et militaires. Donc en comparaison avec la population ivoirienne d’une vingtaine de millions de personnes, ce n’est pas grand-chose. A côté de cela, il y a beaucoup d’interprétations qui sont fausses sur les actions menées par les anciens com’zones. Ce sont des militaires qui se sont battus pour rétablir la vérité des urnes en Côte d’Ivoire, il faut au moins leur reconnaître cela et ce sont des militaires qui n’ont jamais été formellement accusés. Quoi qu’on dise, les enquêtes sont menées si l’une ou l’autre de ces personnes était soupçonnée ou accusée d’être l’auteur de crime (s) puni (s) par notre droit, eh bien elles seront effectivement traduites devant la justice.

Je prends un exemple concret, Martin Fofié Kouakou, le tout nouveau commandant de la Compagnie territoriale de Korhogo est quand-même, depuis 2006, sous sanction de l’Onu pour exécution extrajudiciaire. Non ?
Voyons, ne remontons pas à 2006. Essayons de voir les choses plus près de nous. Vous savez, dans la position où se trouve M. Ouattara, le président de la République et M. Soro, le Premier ministre, il y a de toute façon des positions politiques à prendre. Il y a - encore une fois j’insiste – à faire en sorte qu’une partie de la Côte d’Ivoire n’ait pas l’impression que la Justice a été dite contre elle.

Justement, les partisans de Laurent Gbagbo sont ouvertement inquiets d’une justice à double détente : une justice des vainqueurs. Que leur répondez-vous ?
Si la justice voulait aller jusqu’au bout des inculpations, il y aurait entre 400 et 500 personnes formellement inculpées, par rapport aux trois grands chefs d’accusation : crimes de sang, crimes économiques et atteinte à la sûreté de l’Etat. Aujourd’hui, nous parlons d’une centaine de personnes. Donc dire qu’il y a une justice à double vitesse, c’est totalement faux parce que l’autre côté, le président de la République est particulièrement ferme pour sanctionner toutes les personnes qui auront été formellement accusées de crimes contre les droits humanitaires.

Revenons à la réconciliation ; pour les partisans de Laurent Gbagbo une vraie réconciliation passe par un dialogue franc entre le président Ouattara et son prédécesseur. Est-ce que cette demande est envisagée et acceptée par le pouvoir ?
En même temps que nous souhaitons réconcilier l’entièreté du pays, le président Ouattara souhaite que notre pays redevienne un pays de droit. Mais si nous voulons être cet Etat de droit, il faut commencer par lutter contre l’impunité aussi. Si certaines personnes ont commis des actes trop graves, le gouvernement actuel ne peut fermer les yeux là-dessus.

Alors, l’Etat de droit justement. Laurent Gbagbo est placé en résidence surveillée sans avoir été inculpé. Cette situation va-t-elle durer encore longtemps?
A priori non, tout indique que les choses vont aller relativement vite. Cela a pris un peu de retard parce qu’il s’agit d’une personnalité de très haut rang et également du fait que le Tribunal pénal international mène également des enquêtes en Côte d’Ivoire. Je peux vous assurer que c’est une question de jour maintenant.

Propos retranscrits par Bidi Ignace
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