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Politique Publié le mercredi 24 août 2011 | Le Patriote

Exécutions sommaires, arrestations arbitraires…Guiai Bi Poin rattrapé par son passé

© Le Patriote Par Nathan Koné
Investiture du Président de la République: Yamoussoukro a vécu des moments inoubliables
Samedi 21 mai 2011. Yamoussoukro. Le monde entier, représenté par plus d`une vingtaine de chefs d`état, s`est donné rendez-vous en Côte d`Ivoire pour célébrer la victoire de la démocratie et le sacre du Président Alassane Ouattara. Photo: le général Guiai Bi Poin
C’est un homme maintenant seul dans sa cellule détention du camp commando de Koumassi qui doit se poser ces questions : « Qui suis-je ? Qu’ai-je fais ? Peut-on me pardonner ? » Le général divisionnaire de la Gendarmerie nationale Guiai Bi Poin s’est donné la réputation d’un dur du régime de Laurent Gbagbo. Gbagboïste, militant FPI, il ne s’en cachait plus, il avait choisi de déifier l’ex-homme fort d’Abidjan. Ce gendarme reconnu, par le passé, comme étant calme et mesuré a vite dévié dans l’extrémisme, les dérives tribales et parfois xénophobes à la faveur de la crise militaro-politique du 19 septembre 2002. C’est en novembre 2004 qu’il se révèle au monde après l’échec de la tentative de reconquête de la zone Centre-Nord-Ouest sous contrôle de l’ex-rébellion avec à la clé le bombardement de la base militaire française de Bouaké. Commandant de l’école de gendarmerie nationale d’Abidjan, Guiai Bi Poin Georges encadre les « jeunes patriotes » avec un détachement de gendarmes devant l’hôtel Ivoire, à Cocody et fait monter le sentiment anti-français. La suite, on la connait. Des coups de feu partent de la foule. L’armée française riposte. Bilan : plusieurs morts parmi les sympathisants du régime. Les stratèges du régime ont atteint leur objectif : présenter la force Licorne comme une force brutale d’occupation. Devant les cameras de la presse internationale, il arbore ses habits de militants FPI. Cette lucarne lui permet de gagner la confiance du régime. A la création du Centre de commandement des opérations de sécurité (Cecos) par décret n°2005-245 du samedi 02 juillet 2005, c’est sur lui que Laurent Gbagbo porte son choix. De Général de brigade , guia Bi Poin est vite bombardé Général de division. C’est le jackpot professionnel. Connu sous le code de « colombe», il transforme rapidement le CECOS initialement prévu pour la lutte contre le grand banditisme en un puissant appareil répressif, d’espionnage et de contre-espionnage. Il marche sur les plates-bandes de la Gendarmerie nationale, la Police nationale et même de l’Armée. Autonomie complète, armement et munitions de tout genre et personnel à sa solde. Le service de renseignement du CECOS dirigé par un jeune officier anciennement au GDR (les grandes oreilles de la maréchaussée) s’invite même dans le renseignement extérieur, concurrençant ainsi l’ANSI (Agence nationale de la Stratégie et de l’Intelligence), notre CIA nationale. C’est la traque aux étrangers, aux Ivoiriens douteux, avec l’usage de la torture et des méthodes empruntées au crime organisé. Le CECOS devient rapidement la Gestapo du régime et un laboratoire du faux. Les organisations des droits de l’Homme l’ont régulièrement épinglé. Mais les animateurs qui avaient le parapluie du régime ne pouvaient que froisser ces rapports, même venant des Nations Unies.
Dans la bataille d’Abidjan, le CECOS encadrait les milices et autres groupes de jeunes patriotes. La découverte d’un charnier à l’école de Gendarmerie n’est que la face cachée des mille et un crimes, exécutions sommaires commis par le CECOS. Le plus terrible est à venir lorsque les langues se délieront et que les témoignages vont commencer.
Signalons que le général Guiai Bi Poin a été arrêté sur ordre du Commandant supérieur de la Gendarmerie nationale, le général de brigade Kouassi Gervais.
CB
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