Korhogo : Il faut sauver la culture et les acteurs

Des artistes à la peine et dans des conditions de vie déplorable. Des pères de familles ayant perdu le nord. Des artistes devenus la risée de toute une société. C’est ce que les hommes, par leur quête acharnée du pouvoir, ont imposé aux artistes à Korhogo depuis le déclenchement de la crise de 2002. C’est la scène qu’il nous a été donné de voir au cours de la séance de travail entre le M.Traoré Bêh, directeur régional de la Culture de Korhogo et les artistes de cette région du nord de la Côte d’Ivoire. Traoré Beh s’est entretenu avec les artistes de la cité du Poro, vendredi 19 août à la salle de réunion de l’Institut de formation et d’éducation féminine (IFEF), sur les activités de son domaine d’activités. Le directeur a déploré la situation difficile qu’a traversée le pays. Cette situation a fragilisé le tissu social, favorisé la dépravation des mœurs et surtout la perte des valeurs culturelles et morales de la part de la jeunesse. La culture dans la Région des Savanes a beaucoup souffert de ces années de crise que le pays à traversées. Il entend repositionner la culture dans le quotidien des populations de la grande Région des Savanes. «Notre région est très riche en culture avec de multiples valeurs», a indiqué M. Traoré. L’objectif visé avec ce regroupement des artistes de toutes les tendances est de glaner des prix à la prochaine édition de «Vacances cultures» qui se tiendra à Yamoussoukro. C’est du moins ce qu’a précisé le directeur régional. «Au cours de la dernière édition à Aboisso, nous avons eu le premier prix de la peinture et le troisième prix de théâtre. Mais cette fois-ci, nous voulons obtenir des prix dans les sept disciplines», a-t-il soutenu. M. Traoré n’entend pas affronter ces grands chantiers sans l’aide et l’appui des cadres et opérateurs économiques. Pour le lauréat du concours peinture de la dernière édition, M. Sapero de Farafina, «nous osons croire que les choses se dérouleront normalement et que nous aurons le soutien qu’il faut pour espérer revenir avec des prix. La conjugaison de nos efforts permettra de revendre la culture sénoufo». Le président de la nouvelle association des artistes fait de la lutte contre la misère une priorité. «Je veux donner une bonne image des artistes car dans nos sociétés, ils sont souvent perçus comme des «bon à rien» et cela est injuste», a conclu Yéo Siaka, président intérimaire de l’Association des artistes de Korhogo.

SKB