Sauf changement de dernière minute, le Centre-ouest vivra au rythme de la paix retrouvée, le samedi 17 septembre prochain, au stade Biaka Boda de Gagnoa. A quelques jours de cet événement majeur qui annonce la pacification totale de cette vaste région, le commandant Marc Bertrand Gnatoa, chef du Fsco, fait des révélations sur ses milices et la situation exacte des chefs miliciens réfugiés au Ghana.
Commandant Gnatoa, c’est quoi le Fsco et quelle était sa zone d’influence?
Né le 23 décembre 2002, le Front de sécurité du Centre-ouest était représenté à Lakota, Divo, Guitry, Yocoboué, Taboué, Zikisso, Gagnoa, Gnagbodougnoa, Ouragahio, Guibréroua, Issia, Soubré, Yabayo, Grand-Zatry et à Okouyo. Au sein de ce vaste mouvement, il y a deux catégories de combattants : les miliciens qui ont fait une formation militaire et savent manier les armes et les groupes d’auto-défense qui n’ont rien à voir avec le maniement des armes de guerre mais qui ont dressé des barrages en 2002 et pendant les événements postélectoraux. C’est le cas à Lakota où, contrairement à ce qui a été dit çà et là, il n’y a pas de miliciens mais des groupes d’auto-défense. Il n’y a donc pas de cache d’armes là-bas. C’est l’occasion pour moi de saluer le préfet d’alors de cette région, Kpan Droh Joseph, qui s’est battu pour éviter que ces jeunes soient formés militairement dans sa zone. Il n’y a pas de cache d’armes ni de miliciens à Lakota.
Dans quelles villes étaient-ils alors ?
Ils étaient stationnés dans les autres régions du Centre-ouest où des cadres influents du FPI et de LMP ont distribué des armes avant et après la présidentielle.
Vous avez soutenu, mordicus l’ancien régime…
Oui, nous avons combattu la rébellion en 2002 puis, après les différents accords de cessez-le-feu et de sortie de crise entre la rébellion et le pouvoir, nous nous sommes attelés à la sécurisation du Centre-ouest, bien sûr, avec la bénédiction des autorités d’alors. Quand la crise postélectorale a éclaté, nous avons participé aux combats de Yopougon.
Puis, le 11 avril, votre mentor a été capturé. La suite ?
Après la chute de Laurent Gbagbo, nous avons été obligés de sortir du pays. C’est ainsi que je me suis retrouvé au Ghana avec 75 membres du Fsco. Outre moi, il y a d’autres chefs miliciens dont Touré Zeguen et Bouazo Yokoyoko du GPP, Pasteur Gammi du Miloci, commandant Bamba Dié de ‘’Scorpion guetteur’’ de Yamoussoukro. Nous nous sommes retrouvés dans un même hôtel à Accra. De là-bas, nous avons assisté au ralliement du ‘’colonel’’ Zagbayou, du commandant Kanégnan, du commandant Gbétri (décédé), de Maguy le tocard (décédé) et du commandant Zulu (décédé). Nous avons contesté ce ralliement, ce qui a contraint Zagbayou et Kanégnan à nous rejoindre le 16 juillet dernier à Accra.
Pourquoi avez-vous contesté alors que vous étiez vaincus ?
Il était question de réorganiser nos éléments pour la reprise des hostilités. Et, pendant que nous y réfléchissions, nous avons eu la visite d’un cadre de Gagnoa, Abel Djohoré, qui, pendant plusieurs nuits et jours, a œuvré pour notre retour au pays. Il nous a promis mettre tout en œuvre pour notre sécurité si on acceptait de renoncer à un éventuel combat contre le président Alassane Ouattara. Nous avons accepté et c’est ainsi que je suis rentré à Abidjan, sur ordre de mes camarades, pour constater les faits sur le terrain.
Et quel est le constat aujourd’hui ?
Je constate que M. Djohoré a effectivement pris des dispositions pour ma sécurité et je pense que dans les jours à venir, tous mes camarades, responsables miliciens rentreront en Côte d’Ivoire pour qu’ensemble, nous organisions la grand-messe de la réconciliation dans le Centre-ouest. Déjà, des missions de sensibilisation sont sur le terrain pour désarmer les cœurs.
L’initiative de M. Abel Djohoré est plus que louable mais il semble confronté à des détracteurs…
C’est exact ! J’ai été approché à plusieurs reprises par des hommes de l’Onuci et certains cadres se disant proches du président Ouattara pour contrôler la sensibilisation et la cérémonie de réconciliation et de dépôt d’armes que le Fsco prépare activement. Mais, jusque-là, nous avons refusé toues ces offres. Ce refus a failli me coûter cher puisque j’ai été victime d’enlèvement le vendredi 02 septembre dernier, entre Bayota et Gagnoa, par des hommes armés qui m’ont arraché tous mes portables. C’est dommage, parce que je pense que ce monsieur doit plutôt être encouragé pour le travail qu’il abat au lieu d’être traqué. Aujourd’hui, ce travail n’appartient plus à Gbagbo mais à Ouattara qui est aux commandes et qui prône la réconciliation et la paix entre les Ivoiriens. Il doit être soutenu pour avoir pris sur lui d’œuvrer pour le retour des chefs miliciens exilés aux Ghana, Benin et Togo. Il le fait pour une réconciliation vraie, profitable à tous et particulièrement au Centre-ouest. Après la guerre, nous devons gagner cette ultime bataille, pour la paix. C’est la meilleure bataille qui soit et je sais que personne n’en dira le contraire.
Malgré tout, vous organisez une grande cérémonie de dépôt d’armes et de réconciliation le 17 septembre prochain. Que va-t-il se passer ce jour-là ?
La cérémonie aura lieu à Gagnoa, au stade Biaka Boda et non à Lakota comme annoncé. M. Abel Djohoré est en train de prendre toutes les dispositions nécessaires pour que tous les jeunes responsables de miliciens et groupes d’auto-défense qui ne se sont pas encore ralliés et qui détiennent encore des armes se rassemblent ce jour-là en présence des parents, chefs religieux et traditionnels, chefs de communautés, autochtones et allogènes du Centre-ouest, pour un vrai désarmement des cœurs, un vrai dépôt d’armes et une réconciliation vraie. Le Fsco compte plus de 15.000 miliciens et para-miliciens que nous voulons engager sur la route de la paix. Toute la population y est attendue et je crois que ce sera une vraie messe pour la paix.
Réalisé par MASS DOMI
Commandant Gnatoa, c’est quoi le Fsco et quelle était sa zone d’influence?
Né le 23 décembre 2002, le Front de sécurité du Centre-ouest était représenté à Lakota, Divo, Guitry, Yocoboué, Taboué, Zikisso, Gagnoa, Gnagbodougnoa, Ouragahio, Guibréroua, Issia, Soubré, Yabayo, Grand-Zatry et à Okouyo. Au sein de ce vaste mouvement, il y a deux catégories de combattants : les miliciens qui ont fait une formation militaire et savent manier les armes et les groupes d’auto-défense qui n’ont rien à voir avec le maniement des armes de guerre mais qui ont dressé des barrages en 2002 et pendant les événements postélectoraux. C’est le cas à Lakota où, contrairement à ce qui a été dit çà et là, il n’y a pas de miliciens mais des groupes d’auto-défense. Il n’y a donc pas de cache d’armes là-bas. C’est l’occasion pour moi de saluer le préfet d’alors de cette région, Kpan Droh Joseph, qui s’est battu pour éviter que ces jeunes soient formés militairement dans sa zone. Il n’y a pas de cache d’armes ni de miliciens à Lakota.
Dans quelles villes étaient-ils alors ?
Ils étaient stationnés dans les autres régions du Centre-ouest où des cadres influents du FPI et de LMP ont distribué des armes avant et après la présidentielle.
Vous avez soutenu, mordicus l’ancien régime…
Oui, nous avons combattu la rébellion en 2002 puis, après les différents accords de cessez-le-feu et de sortie de crise entre la rébellion et le pouvoir, nous nous sommes attelés à la sécurisation du Centre-ouest, bien sûr, avec la bénédiction des autorités d’alors. Quand la crise postélectorale a éclaté, nous avons participé aux combats de Yopougon.
Puis, le 11 avril, votre mentor a été capturé. La suite ?
Après la chute de Laurent Gbagbo, nous avons été obligés de sortir du pays. C’est ainsi que je me suis retrouvé au Ghana avec 75 membres du Fsco. Outre moi, il y a d’autres chefs miliciens dont Touré Zeguen et Bouazo Yokoyoko du GPP, Pasteur Gammi du Miloci, commandant Bamba Dié de ‘’Scorpion guetteur’’ de Yamoussoukro. Nous nous sommes retrouvés dans un même hôtel à Accra. De là-bas, nous avons assisté au ralliement du ‘’colonel’’ Zagbayou, du commandant Kanégnan, du commandant Gbétri (décédé), de Maguy le tocard (décédé) et du commandant Zulu (décédé). Nous avons contesté ce ralliement, ce qui a contraint Zagbayou et Kanégnan à nous rejoindre le 16 juillet dernier à Accra.
Pourquoi avez-vous contesté alors que vous étiez vaincus ?
Il était question de réorganiser nos éléments pour la reprise des hostilités. Et, pendant que nous y réfléchissions, nous avons eu la visite d’un cadre de Gagnoa, Abel Djohoré, qui, pendant plusieurs nuits et jours, a œuvré pour notre retour au pays. Il nous a promis mettre tout en œuvre pour notre sécurité si on acceptait de renoncer à un éventuel combat contre le président Alassane Ouattara. Nous avons accepté et c’est ainsi que je suis rentré à Abidjan, sur ordre de mes camarades, pour constater les faits sur le terrain.
Et quel est le constat aujourd’hui ?
Je constate que M. Djohoré a effectivement pris des dispositions pour ma sécurité et je pense que dans les jours à venir, tous mes camarades, responsables miliciens rentreront en Côte d’Ivoire pour qu’ensemble, nous organisions la grand-messe de la réconciliation dans le Centre-ouest. Déjà, des missions de sensibilisation sont sur le terrain pour désarmer les cœurs.
L’initiative de M. Abel Djohoré est plus que louable mais il semble confronté à des détracteurs…
C’est exact ! J’ai été approché à plusieurs reprises par des hommes de l’Onuci et certains cadres se disant proches du président Ouattara pour contrôler la sensibilisation et la cérémonie de réconciliation et de dépôt d’armes que le Fsco prépare activement. Mais, jusque-là, nous avons refusé toues ces offres. Ce refus a failli me coûter cher puisque j’ai été victime d’enlèvement le vendredi 02 septembre dernier, entre Bayota et Gagnoa, par des hommes armés qui m’ont arraché tous mes portables. C’est dommage, parce que je pense que ce monsieur doit plutôt être encouragé pour le travail qu’il abat au lieu d’être traqué. Aujourd’hui, ce travail n’appartient plus à Gbagbo mais à Ouattara qui est aux commandes et qui prône la réconciliation et la paix entre les Ivoiriens. Il doit être soutenu pour avoir pris sur lui d’œuvrer pour le retour des chefs miliciens exilés aux Ghana, Benin et Togo. Il le fait pour une réconciliation vraie, profitable à tous et particulièrement au Centre-ouest. Après la guerre, nous devons gagner cette ultime bataille, pour la paix. C’est la meilleure bataille qui soit et je sais que personne n’en dira le contraire.
Malgré tout, vous organisez une grande cérémonie de dépôt d’armes et de réconciliation le 17 septembre prochain. Que va-t-il se passer ce jour-là ?
La cérémonie aura lieu à Gagnoa, au stade Biaka Boda et non à Lakota comme annoncé. M. Abel Djohoré est en train de prendre toutes les dispositions nécessaires pour que tous les jeunes responsables de miliciens et groupes d’auto-défense qui ne se sont pas encore ralliés et qui détiennent encore des armes se rassemblent ce jour-là en présence des parents, chefs religieux et traditionnels, chefs de communautés, autochtones et allogènes du Centre-ouest, pour un vrai désarmement des cœurs, un vrai dépôt d’armes et une réconciliation vraie. Le Fsco compte plus de 15.000 miliciens et para-miliciens que nous voulons engager sur la route de la paix. Toute la population y est attendue et je crois que ce sera une vraie messe pour la paix.
Réalisé par MASS DOMI