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Économie Publié le mercredi 7 septembre 2011 | Nord-Sud

Réactions : Bertin Oria (Pdt du Fopfci) - «Le seul problème, ce sont les retards de paiement»

“Le Synafeci évoque des ponctions de 10 à 30 %. Je n’ai jamais vu ça et de toute façon je n’y crois pas parce qu’aucun fournisseur ne peut supporter une telle charge et prétendre exister. Cela dit, nous déplorons les accusations sans preuves proférées par nos collègues en ce qui con­cerne les relations avec les comptables payeurs et autres agents du trésor public», se démarque le président du Forum des organisations professionnelles des fournisseurs de l’Etat (Fopfeci), soulignant que la corporation gagnerait plutôt à mettre en avant les difficultés significatives auxquelles elle est confrontées. «Nous avons de réels problèmes dans l’exercice de nos activités. La principale, c’est l’absence de financement due essentiellement aux retards de paiement de nos créances envers l’Etat (…). Pour Bertin Oria, la priorité aujourd’hui est d’exiger du gouvernement, l’actualisation du référentiel ou catalogue des prix pour tenir compte de l’inflation générale, l’opérationnalisation continue du Système de gestion intégrée des finances publiques (Sigfip), la transparence du circuit des engagements de dépenses aussi bien dans l’exécution que dans la mise en œuvre, l’accélération des procédures de traitement (les délais de délivrance, la validité de l’attestation de régularité fiscale) ainsi que les paiements par virements bancaires. «Cela évierait les contacts avec les agents du trésor », se convainc M. Oria. En tout état de cause, la plate-forme proposée par la direction générale du Trésor devrait être un meilleur cadre d’échanges”.
l
Faustin Gré (Pdt Synafeci)
persiste et signe :

«Les 10 % existent
bel et bien »

Malgré toutes ces dénégations des agents du trésor public, le Syndicat national des fournisseurs de l’Etat (Synafeci) ne veut pas démordre. «Ils continuent de prélever les 10 % à 30 %», répète le président Faustin Gré. «Je ne dis pas tous les agents parce que nous n’incriminons pas l’institution elle-même mais ils sont nombreux, les comptables publics qui refusent que les paiements se fassent dans la transparence », enfonce-t-il, affirmant détenir les preuves formelles et irréfutables de ses accusations. « Nous avons les preuves mais nous voulons les remettre en mains propres au président Ouattara, au Premier ministre Soro ou au ministre Diby. Nous allons les brandir avec les témoins. Mais d’ores et déjà, sachez que c’est un réseau à plusieurs tentacules», explique M. Gré. D’ailleurs, les deux personnalités ont déjà été saisies par courrier.
Par Lanciné bakayoko


Il faut tuer le monstre 10% !

Le Syndicat national des fournisseurs de l’Etat (Synafeci) continue invariablement de se plaindre du versement d’une commission occulte de 10% de la valeur de ses factures à certains agents du trésor public avant tout paiement. Quant aux comptables payeurs, ils rejettent ces accusations, dénonçant plutôt une irrévérence de son président. Un véritable dialogue de sourds à l’évidence. Mais quelle est l’histoire de «ce fameux 10 %» ? Il faut bien remonter à quelques années en arrière. En effet, sur tout marché public, sur toutes les sommes mises en paiement par les comptables du trésor public et imputées sur les budgets de l’Etat, sur ceux des établissements publics nationaux (Epn) et sur ceux des collectivités locales, l’Etat avait décidé de retenir systématiquement 10% du montant des sommes, au titre d’une avance sur impôt. Ce qui veut dire que, quelle que soit la nature des prestations fournies à l’Etat, il fallait prévoir au moment du paiement, 10% de prélèvement pour le compte du trésor public, par anticipation des impôts à venir. Autrement dit, toutes les entreprises qui contractent des marchés publics, tous les particuliers co-contractants de l’Etat ou de ses organes décentralisés, devaient prévoir cette retenue fiscale. Seuls les fonctionnaires n’étaient pas assujettis à cette règle. L’objectif était d’amener les citoyens à cultiver le civisme fiscal vis-à-vis de l’Etat et surtout de remplir les caisses de l’Etat. Malheureusement, des fonctionnaires véreux, par la suite, y ont trouvé une aubaine pour rançonner les entrepreneurs et autres fournisseurs de l’Etat, un moyen pour s’enrichir. Un comportement déviant qui a fini par tout dévoyer. Dans la mesure où le prélèvement initial de 10% à titre d’avance sur impôt s’est mué insidieusement en passe-droit. Et, n’ayons pas peur de le dire, certains fournisseurs de l’Etat qui ont intériorisée la pratique, se croient obligés aujourd’hui, de consentir cet argent aux brébis gâleuses du trésor public avant d’espérer tout règlement de leurs factures. Plus que jamais, il faut abattre le monstre !
Lanciné Bakayoko
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