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Sport Publié le lundi 12 septembre 2011 | L’intelligent d’Abidjan

L’élection de Samedi dernier à la FIF montre que les scrutins en Afrique ne sont pas toujours ‘’un piège à cons’’

La page de l'élection à la Fif est tournée depuis Samedi. Pas définitivement certes puisque les commentaires se feront encore durant des jours; puisque de part et d'autre, les souvenirs resteront. Les vainqueurs se souviendront toujours, raconteront encore leurs aventures et leurs exploits. Ils dévoileront des secrets, resteront fiers, enthousiastes , orguilleux mais, espérons-le, humbles, modestes et respectueux de l'adversaire défait. Les vaincus auront mal, diront des regrets voudront refaire le match, émettre des doutes et des réserves, savoir ce qui n'a pas marché. Toutefois, ils ne doivent pas être mauvais perdants ni mettre des bâtons dans les roues des vainqueurs. De part et d'autre, on peut et on doit se féliciter d'avoir pu conduire à son terme, le processus électoral et celui de la succession de Jacques Anouma. Les programmes ont été presentés, mais finalement l'audace a manqué. Pour refus de promesses démagogiques, aucun candidat n'a eu une vision révolutionnaire. Des questions sont restées sans réponses ou bien n'ont même pas été posées: doit-on continuer à tirer profit des Drogba et de nos autres professionnels sans préparer la releve? Les entraîneurs expatriés sont-ils une solution durable? François Zahui va-t-il juste servir de bouche trou? Quand Dieng était président de la Fif, on a eu des dirigeants de clubs forts et charismatiques, dont Simplice Zinsou et Roger Ouégnin. Sous Anouma, seul Roger Ouégnin a tenu la dragée. Doffou Innocent, Eugène Diomandé et quelques autres ont tenté d'émerger. Le grand succès de Sidy Diallo résidera non pas dans sa capacité à liquider Roger Ouégnin, mais dans son talent à créer les conditions pour avoir plusieurs Roger Ouégnin et d'autres Simplice Zinsou, c'est-à-dire, ces dirigeants de clubs passionnés et charismatiques. On n'applaudira pas le nouveau président de la Fif parce qu'on est qualifié pour le Mondial ou pour la Can, car c'est devenu une évidence. On l'applaudira plutôt s'il remporte la Can et va loin dans la compétition au Mondial. Mais cela ne suffit pas: Sidy Diallo a le devoir de créer les conditions pour ramener les Ivoiriens au stade. En synergie avec les présidents de clubs. Jacques Anouma a dit:" Ce n'est pas à la fédération de remplir les stades, mais aux clubs de créer les conditions pour mobiliser leurs supporters. Pour cela, il faut des dirigeants charismatiques". Le décor est planté. Rien ne sert d'avoir une fédération forte si on n'a pas des clubs forts, des clubs capables de tenir le rythme et de créer les conditions pour que des joueurs de qualité puissent à nouveau émerger. A Sidy Diallo de définir les axes stratégiques et de prioriser ses actions. En Côte d'Ivoire et en particulier dans le football, le vote démocratique est une tradition. La proximité de la crise électorale dont nous venons de sortir avait failli faire oublier cela. On avait failli oublier qu'en 1999, le président Bédié n'a pas empêché Anouma d'affronter Dieng pourtant proche du régime. En 2002, le régime Gbagbo n'a pas empêché Noel Konan et Eugène Diomandé d'affronter Jacques Anouma alors qu'on était en pleine crise après l'attaque de Septembre 2002. La réélection d'Anouma en 2006 a donné lieu à des débats ouverts. Même «le hold-up» de 2002 contre Dieng a été davantage rendu possible par les clubs qui ont senti certes le vent politique tourner. Ils ont joué le jeu plus ou moins librement, en mettant en avant le profit à tirer dans un contexte marqué par la chute de Bédié et la présence de Jacques Anouma aux côtés des nouveaux dirigeants a la tête de l'Etat. C'est pour cela que bon nombre d'observateurs se sont inquietés de cette mystique du consensus visant à briser les habitudes électorales du football ivoirien, qui s'en est toujours remis malgré les frustrations et les problèmes de personnes à la fin de toutes compétitions humaines. Le consensus aurait également stoppé le bel élan démocratique dans lequel nous étions engagés, dans le cadre du processus de sortie de crise en Côte d'Ivoire. La page est tournée maintenant qu'on sait qui est qui. Place désormais au concret et à l'action. Adversaires, détracteurs et partenaires jugeront le president Sidy Diallo au résultat. Lui et ses collaborateurs devront travailler sans a priori, mais animés par le souci du rassemblement et de la cohésion. Pour éviter que les uns et les autres regrettent d'avoir soutenu un processus électoral qui a permis le choix de Sidy Diallo. Il faut surtout pouvoir admettre que les mauvaises pensées des uns et des autres peuvent jouer sur les performances des équipes ivoiriennes. On n'ose pas le dire assez souvent mais hier, des Ivoiriens ont fait des prières pour que les Elephants échouent parce que les victoires à la Can ou au Mondial pouvaient, selon eux, profiter à Laurent Gbagbo. Ils ne sont certes pas Dieu, mais de telles pensées et prières peuvent faire agir le diable avant que Dieu le juste vienne mettre de l'ordre. Le talent et le défi de Sidy Diallo résidera dans sa capacité à oeuvrer, à rassembler pour faire en sorte que dans le secret de leurs chambres ou au fond de leurs coeurs, des Ivoiriens sablent le champagne après une défaite des Eléphants, parce qu'ils sont par exemple LMP et refusent que Ouattara et le RHDP profitent d'une victoire à tous et pour tous. Les vrais et les meilleurs amis de Sidy Diallo ne devront pas rester dans les petitesses et dans les bassesses. Au contraire, ils devront l'inciter à continuer l'ouverture prônée et à tendre la main. Le pouvoir d'un Président de la Fif n'est rien par rapport au pouvoir d'un président de la Republique qui, lui, n'est rien par rapport au pouvoir de Dieu. Savoir et admettre cela, fera avancer et fera glaner des lauriers. Dernier enseignement a tirer du vote de Samedi: en Afrique, l'élection n'est pas tojours ni forcément un piège à cons. Les ralliements, les désistements, les renoncements ou même ce qu'on peut appeler les trahisons font, partie du jeu électoral et démocratique. Il n'y a pas à rougir ni à avoir de complexe et des états d'âme quand on gagne avec, ou quand on perd avec. Dans le jeu des intérêts et des alliances, dans la guerre psychologique, dans la bataille d'influence, Sidy Diallo aura été le plus fort. Lui et les siens ont tremblé, ont douté, mais ils ont gagné proprement en parvenant à obtenir le soutien d'Anzouan Kacou qui ne pouvait certes pas gagner, mais qui a pu jouer les faiseurs de roi, au détriment de Roger Ouégnin et au grand dam de ceux avec qui, il avait signé un accord. Les sportifs ont donné une belle leçon aux politiques le Samedi : on peut perdre une élection, être mécontent mais accepter les résultats sans chercher par la force, le désordre ni par des ruses et artifices jurídico-politiques, à changer la donne. C'est tout à l'honneur d'Alassane Ouattara, de Guillaume Soro, de Jacques Anouma, Sidy Diallo et de Salif Bictogo, des dirigeants sportifs et des médias nationaux dans leur ensemble; chacun avec son style particulier d'avoir permis que la vérité et le vrai consensus autour de Sidy Diallo éclatent et sortent des urnes tranparentes. Bravo et à nous deux, président Augustin Sidy Diallo!
Par Charles Kouassi
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