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International Publié le lundi 19 septembre 2011 | L’intelligent d’Abidjan

Les Palabres de JANSEE/Chronique de l’Actualité Africaine et Internationale

Sarkozy et Cameron «héros» à Benghazi, le Mali indépendant, primaire socialiste
Le spectacle a dû apparaître nauséabond à plus d’un Africain. Nicolas Sarkozy, le président de la République française, et David Cameron, le Premier ministre britannique, s’offrant un bain de foule dans les rues et sur la place de la liberté de Benghazi, le fief de la contestation d’où tout est parti pour faire tomber le Guide libyen, Mouammar Kadhafi. Avec en prime, des «One, two, three, viva Sarkozy!!!». Le locataire de l’Elysée ne pouvait pas bouder son plaisir, allant jusqu’à parler d’une «émotion particulière», pendant que le chef du gouvernement anglais renchérissait: «C’est extraordinaire de se retrouver dans une Libye libre…». Soit! Mais peut-on vraiment parler de liberté en Libye? Les Libyens ont-ils choisi librement de se débarrasser de Mouammar Kadhafi, que la communauté internationale a fini par stigmatiser comme un dictateur alors que, hier encore, cette même communauté internationale lui ouvrait ses bras? Qui ne se souvient d’un Mouammar Kadhafi reçu à grandes pompes en 2007 à Paris et accueilli par Nicolas Sarkozy qui lui avait même offert une partie des jardins de l’Elysée pour piquer sa tente. Seule Rama Yade, alors Secrétaire d’Etat aux droits de l’Homme avait manifesté sa désapprobation allant jusqu’à dire publiquement son trouble de voir la France devenir un paillasson où n’importe quel dictateur pouvait venir essuyer ses pieds. Et toc! Une prise de position, courageuse, qui avait alors valu à la benjamine du gouvernement de François Fillon d’être transférée au Secrétariat d’Etat aux Sports, à la demande expresse du patron du Quai d‘Orsay, Bernard Kouchner. Mais là encore, ceux qui s’attendaient à la voir trébucher en eurent pour leurs frais. C’est que Rama Yade était en avance sur le reste du gouvernement, en avance sur son temps malgré son jeune âge. Elle avait surtout un sens des droits de l’Homme que, même le président Sarkozy ne mesure toujours pas aujourd’hui. Comment peut-on avoir été élu à la plus haute marche de la magistrature suprême sous la thématique de la rupture d’avec les pratiques anciennes, révolues, et nous ramener plus de cinquante ans en arrière?
La France interventionniste de Nicolas Sarkozy a bien des relents colonialistes, quand sous le voile de la force Licorne, elle intervient en Côte d’Ivoire, ou encore avec le masque de l’OTAN, en Libye. Cette France-là, donneuse des leçons de respect des droits de l’Homme et des valeurs universelles, a tout faux. Comme a également tout faux l’Angleterre de David Cameron. Ce pays où la Reine Elisabeth trône entourée de ses sujets, peut-il se targuer de donner davantage des leçons de démocratie au reste du monde? Assurément non! D’autant plus que le Conseil national de transition, en Libye, l’a dit haut et fort. La prochaine constitution libyenne sera d’inspiration islamiste. C’est la charia qui en constituera la pierre angulaire. La communauté internationale a beau demander qu’il y ait une égalité des genres dans cette future loi fondamentale. Il est à peu près certain que les nouveaux maîtres de la Libye n’en feront qu’à leur tête. Par ailleurs, ils savent très bien que leur Libye est, et sera encore pour quelques années, très courtisée. Le pays détruit par les bombardements de l’OTAN et les ripostes des forces loyalistes à Mouammar Kadhafi, est à reconstruire. Les contrats extrêmement juteux vont se disputer. Sans parler de la manne pétrolière, dans cette Libye qui recèle de 44 milliards de barils de réserve, pour une production mondiale d’à peine 3%.
Alors, qui sera encore surpris de voir Nicolas Sarkozy et David Cameron jouer les sprinter pour fouler, les premiers, le sol de la nouvelle Libye. Il paraît que Mouammar Kadhafi, n’a pas dit son dernier mot. Mais jusqu’à quand le dernier panafricaniste va-t-il résister à ce retour du néocolonialisme?
Il y a 51 ans, le Mali devenait indépendant!
S’il y a un pays africain qui doit vivre comme un véritable drame les évènements qui se passent en Libye, c’est incontestablement le Mali. D’abord parce que les relations entre les peuples malien et libyen, du temps du Guide Mouammar Kadhafi, étaient très chaleureuses. Ensuite, la Libye a toujours été un allié de poids des autorités maliennes face aux tergiversations de la diplomatie française. C’est ainsi que, alors que le gouvernement socialiste de François Mitterrand hésitait à mettre la main à la pâte pour l’aider à faire démarrer l’Office de radio télévision du Mali(ORTM), l’homme fort de Tripoli va, au contraire, sauter sur l’occasion et financer l’ouverture du petit écran malien qui ouvrira le 22 septembre 1983. Soit quelque vingt-trois ans après l’Indépendance du pays. Le Mali, qui célèbre jeudi prochain le 51è anniversaire de l’accession à sa souveraineté territoriale, mettra les petits plats dans les grands. D’autant plus que cette fête nationale se déroulera dans un contexte bien particulier. D’une part, le Mali est devenu un modèle démocratique en Afrique, depuis la fin du régime de Moussa Traoré, en 1991. Surtout, dans quelques mois, le Mali a un nouveau rendez-vous avec l’histoire pour enraciner cette démocratie. La prochaine élection présidentielle devra en effet permettre au président Amadou Toumani Touré, qui arrive à la fin de son second mandat, de passer la main. Et, à en croire le nombre de candidatures potentielles, dont celle du fils aîné de Moussa Traoré et celle de l’astrophysicien Cheick Modibo Diarra, il est à parier qu’il y aura match. Mais, bon, le Mali a l’habitude de ces joutes endiablées, colorées, chaleureuses, qui contribuent, à n’en pas douter, à rehausser l’éclat de cette compétition magique qu’est l’élection présidentielle. Rendez-vous est donc pris pour le mois de juin 2012. En attendant, le père de la nation malienne, Modibo Keïta, peut dormir tranquillement dans sa tombe. Sa vision d’un Mali démocratique dont il avait tant rêvé avant d’être délogé par le coup d’Etat de Moussa Traoré, est plus que jamais en marche. Elle est même devenue une réalité.

Leçon de démocratie chez les socialistes français
C’est l’image donnée par les six candidats qui se sont affrontés lors du premier débat de la primaire socialiste, jeudi dernier, sur France2. Devant plus de cinq millions de téléspectateurs, Arnaud Montebourg, Jean-michel Baylet, François Hollande, Manuel Valls, Martine Aubry et Ségolène Royal, ont donné une véritable leçon à leurs adversaires politiques. L’UMP de Nicolas Sarkozy et le Front National de Marine Le Pen n’ont qu’à bien se tenir. Les socialistes viennent de montrer qu’ils peuvent avoir des désaccords sur la manière de réformer la société française sans perdre ce qui les rassemble. A l’issue de ce premier débat dans le cadre des primaires socialistes, visant à qualifier celui ou celle qui représentera le parti de la rose à la présidentielle française de 2012, François Hollande semble avoir confirmé sa stature de présidentiable. Mais, Martine Aubry, la fille de Jacques Delors, a fait chavirer bien des cœurs de par sa maîtrise des dossiers. Quant à Ségolène Royal, qui promet toujours la surprise pour la fin, elle est apparue trop calme, voire effacée alors que Arnaud Montebourg a séduit par la clarté de ses idées. La primaire socialiste aura lieu le 9 octobre prochain. Mais d’ici là, beaucoup d’eau aura coulé sous le pont.

mail: jansee2@voila.fr
Par JANSEE

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