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Politique Publié le mardi 20 septembre 2011 | Le Nouveau Réveil

Allou Eugène (ancien directeur du protocole de Gbagbo et ex-ambassadeur de CI au Cameroun) : «Celui qui a perdu la guerre n’a pas de conditions» / «Ouattara est déterminé à travailler»

L’ex-chef du Protocole de Laurent Gbagbo, Eugène Allou Wanhou, semble s’être inspiré de la maxime du président Houphouët-Boigny, qui définit la politique comme une saine appréciation de la réalité. Ancien ambassadeur ivoirien auprès du Cameroun, il dénonce, ici, le comportement de ses camarades militants du Fpi et de Lmp qui continuent de "rêver debout". Aussi, apprécie-t-il la détermination du régime Ouattara à faire de la Côte d’Ivoire un pays développé.




Vous êtes en pleine revue de presse, Excellence Eugène Allou Wanyou….
Oh oui ! Tous les matins, je fais la revue de la presse. C’est ce que je fais pour être informé de tout. C’est toujours important. Je lis tous les journaux tous les matins….et c’est bien.

Que faites-vous actuellement au pays ?
Je suis rappelé au département central, c’est-à-dire au ministère d’Etat, ministère des Affaires Etrangères. Et cela, en ma qualité de diplomate, fonctionnaire de l’Etat de Côte d’Ivoire.

Comment se sont faits ce retour et cette intégration sans que vous ne soyez inquiété ; parce que beaucoup d’Ivoiriens vous savent proche de l’ex-chef d’Etat en détention avec plusieurs de ses compagnons?
J’étais fonctionnaire de l’Etat de Côte d’Ivoire avant de partir du pays. Donc déjà intégré à la Fonction publique avant d’être nommé Ambassadeur de la République de Côte d’Ivoire au Cameroun. Aujourd’hui, rentré au pays, il y en a qui sont étonnés qu’on ne m’ait pas arrêté comme si c’était une bonne chose. Rappelé au département central, je suis désormais à la disposition de mon ministère. Je n’ai pas de problème. J’étais en poste hors du pays et le fait de revenir est une constance au niveau du ministère des Affaires Etrangères. Je vous le répète, je n’ai donc pas de problème.

Excellence, vos camarades du Fpi posent des conditions qui sont relatives au processus de normalisation de la situation de post-crise électorale. Que pensez-vous de ces conditions ?
Je suis très étonné du comportement de certains de nos camardes. Il serait mieux que nous soyons habités par la sagesse. Car celui qui a perdu la guerre ne pose pas de conditions au vainqueur. Au lieu de chercher à négocier l’évolution des choses, je ne comprends pas qu’on pose des conditions. Je ne suis pas du tout d’accord avec leurs conditions. C’est la guerre que nous avons perdue. Il faut qu’ils le comprennent. On ne pose pas de conditions quand on est dans une position de faiblesse. Je répète encore, quand on a perdu la guerre, on ne pose pas de conditions au vainqueur. Si ceux d’en face disent non, on fait quoi ? Il ne faudrait pas qu’on tombe dans les mêmes erreurs qui ont fait que nous avons perdu le pouvoir. Parce qu’aujourd’hui, les gens peuvent se passer de nous et continuer à travailler. C’est notre comportement qui fera que celui qui est en face changera sa position.

Alors comment expliquez-vous la mission de la direction du Fpi au Ghana actuellement ?
Je pense très humblement que le président intérimaire du parti, Miaka Ouretto, s’est rendu surement au Ghana pour dire à ceux qui sont loin de la Côte d’Ivoire de faire moins de bruit ; et que le Fpi doit se diriger à partir de la Côte d’Ivoire. Ceux qui sont hors du pays n’ont pas à parler au nom du Fpi. Seuls ceux qui sont ici doivent le faire. Cela, pour la simple raison que nos camarades en exil ne connaissent pas la réalité. Comment veulent-ils diriger le Fpi depuis le Ghana ou l’Europe ? Ils sont là-bas et ils parlent alors que ceux qui sont ici travaillent. Qu’ils laissent les gens s‘organiser ici. Ils mettent le parti en retard, ce n’est pas normal. J’espère que Miaka dira à ceux qui sont là-bas ou ailleurs de faire moins de bruit, et que le Fpi va et doit être dirigé à partir de la Côte d’Ivoire. Quand on ignore la réalité du pays parce qu’on est absent, on fait moins de bruit.

Quelles sont alors vos relations avec le Fpi, aujourd’hui ? Etes-vous toujours membre de la direction ?
J’ai été membre de la direction pendant longtemps et quand je partais au Cameroun comme Ambassadeur, je n’étais plus membre de la direction. La loi sur le statut des diplomates bien que n’étant pas encore votée dit qu’un Ambassadeur ne doit pas avoir de responsabilités dans un parti politique. J’ai rendu une visite de courtoisie au président intérimaire Miaka Ouretto pour lui signifier mon retour en Côte d’Ivoire. Dans tous les cas, j’ai fait ma preuve de fidélité au Fpi. Et c’est connu de tous et je n’ai rien à prouver à quelqu’un. Tout dépendra du prochain congrès. Ma position sera déterminée par l’orientation qu’on donnera à notre combat.

Quel doit être le vrai combat aujourd’hui du Fpi ?
C’est la direction et les militants qui le décideront. Mais moi, je m’en tiens aux orientations qu’on voudra donner au parti. C’est pourquoi, je dis qu’on ne peut pas être à l’étranger et faire beaucoup de bruit.

Que pensez-vous du départ de Mamadou Koulibaly ?
Mamadou Koulibaly a fait son choix. Qu’on le laisse assumer son choix. Mais qu’il évite de parler du parti qu’il a quitté. Quand on a créé son parti politique et qu’on le dirige, on se concentre sur ce parti. Qu’il évite donc de parler de son ancien parti comme s’il n’a rien à faire. Il a fait son choix, c’est libre et c’est bien, mais qu’il évite de parler du parti dont il n’est plus membre.

C’est tout de même le Fpi qui l’a révélé…
Qu’il ne parle plus du Fpi. On ne peut empêcher personne de partir ou de créer son parti. Ici, des personnalités comme Denis Geu Dro et autres avaient leur parti. Créer donc un parti n’est pas le problème. Il faut rester dans ce parti. Qu’on ne dise plus ex-numéro 2 du parti de Laurent Gbagbo, mais qu’on dise de Mamadou Koulibaly numéro un de son parti. Voilà !

Excellence, comment avez-vous vécu le départ du pouvoir de votre ex-patron, compagnon de lutte, ami et frère, Laurent Gbagbo? Et avez-vous des nouvelles de l’ex-couple présidentiel ?
J’ai rencontré le ministre de la Justice, Me Ahoussou Jeannot, à qui j’ai demandé des nouvelles de Gbagbo. Il m’a dit qu’il se porte bien. Mon souhait est qu’on veille bien sur sa sécurité et sa santé. Il y a un mois que je l’ai rencontré….

Comment vivez-vous cette situation… ?
Je pense qu’on parlera de cela une prochaine fois. En tout cas, l’occasion sera aussi trouvée comme aujourd’hui pour aborder cette question. Mais, aujourd’hui, nos camarades qui posent des conditions oublient que Gbagbo n’était pas belliqueux. Il aimait son pays (...) Il a tendu la main et Guillaume Soro est devenu Premier ministre. Aujourd’hui le pouvoir d’en face tend la main, il faudrait être sage pour la saisir. Mais, je ne suis pas d’accord avec la façon dont certains camarades procèdent. Beaucoup croient et n’ont pas compris qu’on a perdu. On a perdu. On doit donc avoir le comportement des gens qui ont perdu. Il ne faut pas que certains militants donnent l’impression qu’ils peuvent parler dans le désordre, depuis l’extérieur du pays. Il faut être sage…

Ok. Posez alors un regard sur les 100 jours du pouvoir Ouattara.
A part la sécurité qui est une préoccupation de tout le monde, je pense que le nouveau pouvoir s’est engagé et est déterminé à travailler pour la Côte d’Ivoire. Je vois déjà quelques améliorations au niveau de la propreté à Abidjan. Même si on n’avait rien mais cela, au moins, nous pouvions le faire. Les gens commencent à poser des actes positifs. Il y a des choses qu’on voit. Abidjan commence à retrouver un beau visage. Ceux qui sont au pouvoir ont commencé à poser des actes pour le développement du pays et sont décidés à combattre l’insécurité. Moi, je ne suis pas impliqué dans les 100 jours du président Ouattara. Je dis ce que je vois. Il y a quand même quelque chose qui se fait. En tout cas, moi je vois… Mais je vous remercie déjà pour cet instant que je n’avais pas prévu puisque je vous ai dit que je ne parlerai de ce qui s’est passé qu’à une réunion de la direction du Fpi. Chacun dira ce jour-là, ce qui s’est passé ? Et qui a fait quoi exactement pour qu’on en arrive à là ?
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