Crimes contre l’humanité : La CiCpi ouvre des guichets à Yopougon et Abobo

La Cour pénale internationale (Cpi) veut mener une enquête sur les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité commis depuis novembre 2010. Pour constituer une base de données des victimes relevant de cette juridiction internationale, la Coalition ivoirienne pour la Cpi (Cicpi) a décidé de descendre sur le terrain. Elle va ouvrir des guichets à Yopougon et Abobo pour auditionner et recueillir les témoignages des victimes qui pourraient aider le procureur de la Cpi dans son enquête sur les violences postélectorales. L’information a été donnée hier à Cocody par le président de la Cicpi qui donnait le coup d’envoi du projet devant s’étendre sur trois mois. Selon Ali Ouattara, l’appel à témoins lancé le 17 juin par le procureur de Haye a révélé l’ignorance des victimes sur les procédures usitées par la Cpi. D’où la mise en branle de cette opération qui vise à auditionner 1800 victimes dans les deux communes « martyres ». « Il y eu trop de victimes durant cette crise. Et les populations d’Abobo et de Yopougon sont celles qui ont le plus souffert à Abidjan. Pensons à toutes les victimes de cette crise, et particulièrement à celles des deux quartiers souffre-douleurs. Ne les oublions pas », a plaidé l’ancien président local d’Amnesty International. Le défenseur des droits de l’homme a salué le régime Ouattara pour avoir autorisé la venue à Abidjan d’une mission d’évaluation de la Cpi. Il a invité l’Etat à créer un fonds spécial au profit des victimes depuis la crise de 2002, la prise d’un décret instituant un jour férié dédié aux victimes, la ratification du Statut de Rome créant la Cpi. Le représentant du ministre de la Justice a reconnu la justesse de ce projet qui vient compléter l’action de son département pour le recensement des victimes des crimes graves. Sefon Moussa a suggéré que la CiCpi se rapproche de la cellule spéciale mise en place par l’Etat pour une meilleure coordination des enquêtes au profit des victimes.
Nomel Essis
Légende : Le président de la CiCpi, Ali Ouattara souhaite que l’enquête de la Cpi prenne en compte toutes les victimes depuis 2002.