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Société Publié le jeudi 22 septembre 2011 | L’expression

Enquête/ Après la fermeture des cités universitaires : Comment les étudiants se débrouillent !

La décision est tombée comme un couperet pour les étudiants, qui par décret ministériel, et ce jusqu’à nouvel ordre, ont été priés de quitter toutes les cités universitaires. Ce au lendemain de la chute du pouvoir de l’ex président Gbagbo. L’Expression s’est mise à leurs trousses. Incursion !

Le retour en famille a été facile pour certains étudiants. Mais ce fut la descente aux enfers pour d’autres. Ces derniers éprouvent beaucoup de difficultés à se réinstaller après la fermeture des cités universitaires, au lendemain de la fin de la crise postélectorale. Tessia Justine, étudiante en 2e année de sciences économiques est moins touchée que ses camarades: « Ma chance c’est que ma famille réside à Marcory, et mes frères et sœurs m’ont aidée à faire mes affaires. Mais j’ai vu des amis dont les familles sont à l’intérieur du pays se lamenter, ne sachant plus à quel saint se vouer». En effet, le problème majeur de beaucoup d’étudiants a été le « point de chute ». Où aller dans l’immédiat quand les parents vivent à l’intérieur du pays ? Et même pour ceux dont les parents sont à Abidjan, faut-il tout de suite retourner en famille ? A ces questions, les réponses sont diverses. J-C.C ancien anti chambriste (section de l’ex Fesci) et quatre de ses compagnons de lutte ont trouvé refuge dans un bar à la Riviéra 2. « C’est un peu difficile pour moi de retourner en famille car je n’ai plus de sou. Je n’ai pas eu le temps d’organiser mon déménagement et j’ai eu peur de me retourner en cité pour le faire. Si cela avait été le cas, j’aurai pu vendre des objets personnels pour avoir de l’argent afin de retourner à Prikro où sont mes parents. Pour l’heure, mes amis et moi dormons dans ce bar quand il n’y a plus de clients ». Angelo, le manager dudit bar raconte : « Dans le temps, ces étudiants de la Fesci constituaient ma plus fidele clientèle. Une amitié est donc née entre nous. Je ne pouvais donc pas les abandonner dans ces moments difficiles qu’ils traversent ». Eric N. ancien membre de la Fesci explique sa réticence à revenir en famille du fait de son appartenance à cette fédération. « J’ai un peu honte de revenir car depuis que j’ai commencé à militer à l’ex Fesci, ma famille s’est opposée. Chose que je n’ai pas voulu comprendre et depuis lors, il y a vraiment longtemps que j’y suis allé », avance t-il avec remord. Patrick K. lui, révèle que son âge ne lui permet pas de retourner en famille. « Mes parents sont au village, et m’ont mis à l’école pour que je réussisse. Je ne peux pas retourner les mains vides au village». Avant d’assener que « Tout cela est de la faute de la Fesci pour qui nous payons tous » .Un autre groupe d’étudiants rencontré dans une église sont au bord de la déprime. « Nous sommes des déplacés et Dieu merci, la paroisse a bien voulu nous héberger, mais il faut qu’on rentre en famille. Le problème c’est que nos familles sont à l’intérieur et on n’a pas d’argent. On espère donc que le gouvernement nous donnera les moyens pour pouvoir rentrer, car il faut dire que tous les étudiants n’ont pas milité à la Fesci, même si nous avons tous subi cette sentence qui est d’abord dirigée contre cette structure», soutiennent ils. A les entendre, parmi ce lot d’étudiants, il y a des militants Rhdp et Fpi. Une manière d’interpeller le gouvernement sur les ‘’nouvelles réalités’’ des étudiants. Bon nombre d’entre eux, par soucis d’orgueil ne veulent pas retourner en famille. Pour ceux qui le désirent, la peur les oblige à vivre cachés. « On nous a dit que les Frci recherchent les étudiants, alors nous avons préféré nous débarrasser de nos cartes d’étudiant », affirme Séka P. Fini le combat de la Fesci. Un autre commence pour les étudiants : la vie hors des cités.

Le temps de la débrouillardise
Chacun se démêle comme il le peut. Dans des églises, chez des amis ou dans les bars, les étudiants se contentent des « domiciles » de fortune. « Il n’y a pas de cours pour l’instant sur le campus, donc plus de bourse et il faut bien se nourrir. Nous sommes obligés de faire de petits boulots pour assurer la pitance quotidienne », atteste Christian S. étudiant en chimie-biologie-géologie (CBG). « Je suis répétiteur et cela me permet de m’en sortir dans cette nouvelle crise que nous subissons tous». Chacun se démène comme il peut pour trouver un petit boulot. De coursier à démarcheur, Il n’y a pas de sot métier. Comme le dit l’adage populaire ‘’débrouiller n’est pas voler’’. On retrouve certains devenus coiffeurs, gérants de cabines ou de bars. Ce, jusqu’à ce qu’ils trouvent mieux. J-C C. s’inscrit dans cette même logique. « Nous aidons souvent Angelo le manager du bar à faire les courses pour sa buvette, une manière de l’aider dans son travail. À son tour, il nous apporte son soutien», se réjouit-t-il. Et de terminer : « C’est juste le temps de repartir sur de nouvelles bases ». En attendant que le gouvernement accélère le processus de réhabilitation de la réouverture des cités et surtout une réattribution équitable des chambres. Sans oublier la reprise des cours. Tel est leur vœu.
Fabrice Sébine
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