x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le jeudi 22 septembre 2011 | L’intelligent d’Abidjan

Interview / Kouakou Dapa (Maire de Bondoukou, délégué RHDP du Zanzan) à propos des élections législatives : ‘’Le RHDP a intérêt à aller aux élections en rangs serrés’’

Depuis 1996, Kouakou Dapa est maire de la commune de Bondoukou. Dans cette interview accordée à l’Intelligent d’Abidjan, le maire par ailleurs président du RHDP dans la région, parle de la crise postélectorale dans le Zanzan, de la bataille que se livrent les jeunes et les vieux au PDCI-RDA et surtout de l’exploitation du manganèse à Bondoukou.
Comment avez-vous vécu la crise postélectorale dans le Zanzan?
Bondoukou, de par son melting-pot, a pu, lors de la crise, travailler ensemble. La population de Bondoukou est composée de grands groupes ethniques. Et de tout temps, les différents groupes ont vécu ensemble comme des frères et sœurs. C’est pourquoi les considérations politiques n’ont pas pris le pas sur cette fraternité qui existe. Cela nous a permis d’être ensemble jusqu’au moment où les forces de l’ordre, en tout cas certains éléments instrumentalisés par l’ex-pouvoir en place, ont eu la maladresse de s’attaquer à la population et de tuer trois de nos frères. Cela a failli dégénérer. Mais la chefferie traditionnelle aidée du Préfet ont fait des mains et des pieds pour éteindre le feu. Parce que notre jeunesse fâchée, avait décidé d’en découdre avec les éléments des forces de l’ordre. Fort heureusement, l’affrontement n’a pas eu lieu. Ce qu’il faut retenir, Bondoukou et toute la région du Zanzan est majoritairement RHDP. Les frères LMP n’ont pas pris non plus des machettes et des fusils contre leurs frères RHDP. Ça été des moments certes difficiles mais nous n’avons pas déploré assez de dégâts et de nombreux morts. Aujourd’hui, nous sommes à l’heure de la réconciliation. Nous aurions dû fêter la réconciliation mais nous nous sommes dit, vite fêter ressemblerait à la manifestation d’une joie des vainqueurs. Nous sommes en train de faire un travail de base, qui consiste à rapprocher le camp RHDP à celui de LMP de manière à fêter ensemble la victoire de la Côte d’Ivoire retrouvée. Nous sommes en train de désarmer les cœurs.

Pour les élections à venir, pensez-vous vraiment qu’il soit nécessaire de parler de RHDP après le départ de Laurent Gbagbo du pouvoir ?
Ce qui nous a permis de gagner les élections, c’est cette union sacrée que nous appelons RHDP. Nous avons intérêt à aller en rangs serrés aux élections. Aller ensemble, ne veut pas dire que n’importe qui sera candidat n’importe où. Le RHDP a le droit, pour chaque parti qui le compose, de choisir ses meilleurs candidats, selon ses statuts et règlements. A partir de cela, un consensus pourra se faire pour trouver un candidat dans chaque localité. Un pays comme la Côte d’Ivoire qui sort d’une grande crise, a besoin d’un parti fort, d’une grande formation politique pour instaurer une paix durable.

Un mot sur la guéguerre au PDCI-RDA où les jeunes veulent une place de choix après le règne des « vieux » qui ne sont pas prêts à partir pour les élections législatives, municipales, etc.
C’est légitime. C’est une situation que tout le monde doit comprendre. Les jeunes font de la politique et les vieux font aussi et nous croyons qu’au PDCI-RDA où il y a un ensemble de vieux et de jeunes intelligents, nous ne devons pas choisir un candidat en tenant compte de son âge. Mais de sa compétence. Il faut appliquer les statuts pour ne frustrer personne.

Monsieur le maire, que pouvez-vous dire sur l’action des Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), à Bondoukou ?
Nous pouvons dire que les relations sont souvent tendues avec les populations. Mais il faudrait que nos populations comprennent que c’est grâce aux FRCI que la Côte d’Ivoire a été libérée ; il faut de la reconnaissance. Certes, certains éléments parmi eux sont illettrés mais pour le travail qu’ils ont fait, la Nation entière doit reconnaître leurs efforts. Mais en même temps, les FRCI doivent savoir que si elles commettent des exactions, des viols et vols, les populations vont les détester. Qu’elles ne ternissent pas leurs images. Il faudrait que les éléments des FRCI rentrent dans les rangs pour ne pas ternir le mandat du Président Alassane Ouattara. Nous sommes heureux de constater qu’il y a un travail colossal qui est en train d’être fait. Très bientôt, chacun sera à sa place. Ceux qui seront retenus comme des militaires retourneront en caserne et ceux qui doivent aller aux champs, à la menuiserie, etc. y retourneront. De sorte à ce que le racket et les exactions prennent fin. Chaque élément sera remercié et il aura quelque chose pour entreprendre quelque chose.

Bondoukou, chef-lieu de département, mais l’on a l’impression que rien ne marche ici. La pauvreté est bien visible…
Bondoukou en tant que terre riche est une région très pauvre. Nous sommes éloignés d’Abidjan. Vous avez vu l’état de la route en venant ici. Nous sommes une région frontalière mais nous ne bénéficions de rien. Il y a beaucoup de problèmes qui constituent des difficultés de la commune. Nous tournons autour de 200 millions FCFA comme budget de fonctionnement depuis 1999 et c’est extrêmement difficile de réaliser des projets.

Vous parliez de difficultés pourtant, il y a du manganèse dans le Zanzan qui est même exploité. Que se passe-t-il réellement?
Le manganèse qui est une denrée rare et qui est présent dans de nombreuses zones dans le Zanzan, est une bonne chose. Mais son exploitation nécessite que l’Etat mette en place des mécanismes. En fait que l’Etat applique le code minier qui existe. Ce code minier prévoit des revenus pour les populations des zones concernées et de la région. Il y a un travail qui doit être fait. Il y a eu des réunions à ce sujet, mais en prenant en compte les aspirations des populations, nous pouvons dire qu’il n’y a pas d’avancées.

Qu’est-ce qui bloque l’application du code minier ?
Il faut dire qu’il y a eu changement de régime mais aussi de nombreux problèmes demeurent que nous préférons taire. Mais il est impérieux que nous nous asseyions avec l’entreprise qui exploite le manganèse dans la région, pour trouver un cadre d’attente. Parce qu’au départ, il s’agissait de l’exploration pour constater la présence du manganèse, aujourd’hui, ils sont à l’étape de l’exploitation, parce que le manganèse existe. C’est à ce niveau que tout coince. C’est pourquoi, les autorités doivent intervenir afin de faire appliquer le code minier pour que les populations par le biais de la mairie et du Conseil général de Bondoukou, puissent bénéficier des retombées du manganèse exploité dans le Zanzan.
Réalisée à Bondoukou par Annoncia Sehoué
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ