x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Société Publié le jeudi 22 septembre 2011 | Le Patriote

Etats généraux de la mer, racket, nouvelle compagnie aérienne, certification de l’aéroport, etc. : Les révélations du Ministre Gaoussou Touré

© Le Patriote Par Emma
Activités gouvernementales: le Ministre Gaoussou Touré lance l`opération de lutte contre le racket
La cérémonie de lancement des activités de lutte contre le racket s’est déroulée le Mercredi 14 septembre 2011. Abidjan. Auditorium de la Caistab, au Plateau. Cérémonie de lancement des activités de lutte contre le racket et les tracasseries routières
A la faveur des états généraux de la mer, nous avons rencontré Gaoussou Touré, ministre des Transports. Il a fait le point de ces assises et s’est exprimé sur les questions de racket, certification de l’aéroport, nouvelle compagnie aérienne, etc. Interview.

Le Patriote : Dans un passé récent, nous avons eu vent de quelques difficultés dans les eaux profondes entre la Côte d’Ivoire et le Ghana, et nulle part nous en avons entendues parler au cours de ces états généraux. Qu’est-ce qu’il en est exactement ?
Gaoussou Touré : Effectivement c’est quelque chose de classique au niveau des Etats, surtout dans des pays comme la Côte d’Ivoire où nous n’avons pas souvent les moyens pour assurer la sécurité et bien retracer les frontières. Mais aujourd’hui, c’est un problème qui est tranché dans la mesure où la superficie économique en mer de la Côte d’Ivoire est bien connue. Et comme cela a été dit à l’ouverture, aujourd’hui nous avons plus de 200.000 km2, ce qui correspond aux 2/3 de la superficie du pays, ce qui facilite les choses. Aujourd’hui, l’on trouve qu’il y a du pétrole dans la zone, donc tous les pays sont vigilants. L’on se dit donc que s’il y a du pétrole du côté du Ghana, il n’y a certainement pas de raison pour qu’il n’y en ait pas de notre côté. Donc nous sommes sûrs d’en trouver dans nos eaux. Il faudrait que la Côte d’Ivoire donne l’autorisation pour qu’on puisse faire la prospection et qu’on puisse effectivement déterminer les quantités de pétrole que nous avons sur cette zone, de même que la teneur.

L.P. : La Sivomar et la Sitram ont connu un naufrage. Quelles en sont les raisons ?
G.T. : Avec la libéralisation, ces structures n’étaient plus protégées, ne recevaient plus de subventions de la part de l’Etat. Les sociétés ont commencé à disparaitre les unes après les autres. Elles n’ont pas pu faire face aux grosses entreprises que nous avons aujourd’hui et qui dominent le marché ivoirien.

L.P. : N’avez-vous pas peur dans ces conditions pour la nouvelle structure que vous comptez mettre sur pied ?
G.T. : Désormais, l’Etat lui-même n’interviendra plus dans le secteur parce que c’est un secteur qui est libéralisé. Nous savons que c’est un secteur où le privé peut pleinement jouer un rôle important. Les opérateurs ont bien compris le message du ministre, parce que selon les contacts et les retours que nous avons eus, tout se prépare. Dans la mesure où l’on sait que tout seul, les Ivoiriens n’auront pas la capacité de créer de grandes compagnies qui puissent tenir face à la concurrence actuelle. Mais en nouant des partenariats intelligents avec de grosses structures qui existent déjà dans le monde, notamment les asiatiques et autres, ce sont des choses qui sont possibles. Nous avons des projets de quelques privés ivoiriens qui pensent qu’ils sont bien avancés, les uns avec Dubaï, les autres avec l’Inde, ou la Chine. Ce sont autant de possibilités. Nous sommes donc ouverts et attendons toutes les propositions pouvant nous permettre de bâtir des compagnies nationales. En dehors de tout cela, nous allons développer les navires battant pavillon ivoirien car cela a beaucoup d’avantages pour le pays. En effet, en plus de ce que les privés paient, les bateaux accosteront plusieurs fois par an en Côte d’Ivoire. Ce qui permet aux ports de réceptionner beaucoup plus de navires que ce qu’ils reçoivent actuellement. D’où la nécessité de mettre en œuvre la politique d’extension des ports à cause des opérateurs qui ne peuvent pas s’installer par manque de place aux ports et d’infrastructures d’accueil.

L.P. : En même temps que la Côte d’Ivoire veut confier son secteur maritime à des privés, elle veut avoir des bateaux battant pavillon ivoirien, n’y a-t-il pas un paradoxe?
G.T. Il ne s’agit pas de la même chose. C’est-à-dire une compagnie nationale, même créée par des étrangers, reste une entreprise ivoirienne. Ce que nous voulons, c’est que les sociétés du genre Sitram, Sivomar, Sivom qui ont disparu aient pignon sur rue et soient basées en Côte d’Ivoire. Battre pavillon ivoirien, cela veut dire à titre d’exemple, qu’un bateau grec peut venir acheter le drapeau ivoirien pour dire que le bateau répond aux droits ivoiriens et qu’il est de nationalité ivoirienne. En retour, il y a des taxes à payer. Des pays comme le Libéria en ont énormément bénéficié. C’est ce que nous voulons développer. L’on verra plusieurs drapeaux ivoiriens dans le monde entier et la destination Côte d’Ivoire sera bien connue.

L.P. : Nous sommes au terme des assises et il y a des résolutions. Y a-t-il un chronogramme d’exécution ?
G.T. : Bon je crois que vous en demandez un peu trop. Vous savez que tout le monde a travaillé dur. Si on devait encore leur demander de rester pour établir un chronogramme, ce ne serait pas chose facile. L’important à nos yeux était que nous nous entendions sur ce qui était essentiel à faire. Maintenant il revient au gouvernement, à travers les différents ministères, les différentes directions, de proposer un chronogramme d’actions d’abord au ministre, ensuite celui-ci invitera tous les autres ministères concernés pour le partage d’un chronogramme avec eux afin de lancer les actions.

L.P. : Nous pouvons être certains que les résolutions ne resteront pas au fond de la mer ?
G.T. : Je vous rassure encore une fois que nous avons un gouvernement responsable, qui fait ce qu’il dit. Les assises ont pu se tenir. Si c’était pour mettre les résolutions dans un tiroir, je ne serais pas rester trois jours durant à Yamoussoukro et je ne serais même pas venu. Si nous avons consacré trois jours à ces assises, c’est parce que pour nous, cela revêt une importance capitale dans l’élaboration de la politique nationale. Et pour nous, la mer représente un atout qui est jusque là restée inexploitée. La mer doit apporter une contribution significative à la relance de l’économie globale.

L.P. : Quels sont les grands axes du nouveau code que vous envisagez déposer sur les tables du Conseil des ministres ?
G.T. : Le temps nous manquerait présentement pour rentrer dans les détails du code. Mais ce qu’il faut retenir globalement, c’est que nous avons un code qui est vieux de plus de 50 ans. Il était important que nous puissions le revoir pour faire un toilettage nécessaire des textes. Ce qui est important, c’est que l’on donne une place beaucoup plus importante au secteur privé. Tout ceci n’était pas contenu dans le code que nous avions. A présent, on va accorder plus de facilités aux sociétés qui vont s’installer en Côte d’Ivoire pour pouvoir attirer les investisseurs et faire en sorte qu’effectivement le maximum de privés réponde à notre appel.

L.P. : Quel type de mesures incitatives mettez-vous à la disposition de ces opérateurs privés que vous souhaitez attirer ?
G.T. : Comme ce sont des investissements importants, ce sont des mesures au cas par cas. Cela prendra en compte à la fois le montant des investissements, des équipements à mettre en place et le nombre d’emplois créés. Ce ne sont pas des choses qu’on peut tout mettre par écrit. Mais le nouveau code permet d’accorder des avantages beaucoup plus importants, lorsqu’on fait des investissements d’un montant très élevé et qui ont une incidence très favorable sur la vie des Ivoiriens.

L.P. : Quelles perspectives pour l’économie maritime ?
G.T. : Les perspectives sont bonnes. Vous avez pu vous rendre compte de l’engouement des opérateurs. Les résolutions ont été adoptées. Si vous prenez le programme de gouvernement du Président Alassane Dramane Ouattara, vous vous rendrez compte que c’est vraiment le secteur privé qui est le moteur du développement. Et tout est fait pour qu’on puisse appuyer au maximum ce secteur et permettre son éclosion afin d’attirer le reste de l’économie. Ce n’est pas dans la Fonction publique aujourd’hui que nous allons créer des emplois. Nous sommes actuellement 130.000 fonctionnaires alors que les bailleurs de fonds nous demandent de revenir à 100.000. Aujourd’hui, l’heure est à la création d’emplois et la Côte d’Ivoire dispose d’atouts énormes. Les populations qui commencent à espérer ont des attentes tellement fortes qu’elles veulent que tout se réalise du jour au lendemain, oubliant qu’hier encore, elles étaient dans une situation sans espoir, où elles ignoraient comment s’en sortir. Pour nous, c’est bon signe et le constat, c’est qu’il y a une nette différence entre hier et aujourd’hui. Vis-à-vis de l’extérieur, à la simple évocation du nom de la Côte d’Ivoire, on vous fermait la porte au nez à double tour. Ce qui n’est pas le cas présentement. Tout le monde cherche à travailler avec la Côte d’Ivoire parce que tous les bailleurs de fonds ont ouvert des lignes en faveur de leurs opérateurs qui veulent travailler dans le pays. Quand un pays a un chef d’Etat respecté qui tient ses engagements et qui a la confiance de la communauté internationale, c’est très important. Toutes les vieilles affaires qui étaient bloquées sont remises sur pied. A partir de 2012, le pays sera en chantier, tous secteurs d’activités confondus.

L.P. : Des assurances des opérateurs économiques pour le trafic fluvial ?
G.T. : Je suis un peu comme Saint Thomas. Je ne me presse pas et je n’annonce pas les choses tant que je n’en maitrise pas tous les contours. Depuis notre signal, nous avons reçu des appels de partenaires depuis l’extérieur qui sollicitent des rendez-vous parce qu’ils ont des disponibilités en bateaux. Ils souhaitent venir en Côte d’Ivoire parce qu’ils ont lu sur internet qu’il existe des opportunités. Ce matin (Ndlr : samedi 17 septembre) jusqu’à 15h, nous avons reçu les privés qui sont venus échanger avec les autres. Ce sont de simples contacts qu’il va falloir suivre et voir ceux qui aboutiront. Des Ivoiriens qui sont venus ont évoqué des investissements en Côte d’Ivoire de la plus grande compagnie maritime de Dubaï. D’importants investissements ont été réalisés au Sénégal et cela a complètement changé la physionomie du port de ce pays, un port totalement étroit comparé au nôtre. Mais ils ont su bien l’exploiter malgré le problème de superficie. Si ces mêmes investisseurs veulent venir en Côte d’Ivoire, c’est vraiment une chance pour nous. Je sais que je serai entendu vu le nombre d’invitations que nous recevons.

L.P. Nous souhaiterions avoir des précisions sur votre programme au niveau de l’organisation du transport routier (racket, tracasseries routières)…
G.T. : Les auteurs des tracasseries routières et du racket sont connus. Certains délivrent même des reçus. En 2008, le racket avoisinait les 150 milliards de Fcfa. Aujourd’hui, on estime qu’il a franchi le seuil des 350 milliards de Fcfa, ce qui fait de lui un fléau pour un pays comme la Côte d’Ivoire. C’est la raison pour laquelle le Chef de l’Etat lui-même trouve qu’il faut tout mettre en œuvre pour combattre durement ce fléau. Tous les chefs militaires de toutes les forces ont reçu des consignes strictes de même que l’ensemble du gouvernement. En ce moment, nous multiplions les efforts pour que le racket diminue. Et si vous voyagez actuellement, vous vous rendrez compte qu’il y a un changement entre hier et aujourd’hui, parce qu’il y avait des zones, comme d’Odienné à Daloa, où l’on pouvait facilement compter 30 barrages. Mais aujourd’hui, le nombre a considérablement baissé. Mais nous n’allons pas nous en tenir à cela car il faut supprimer tous les barrages qui ne sont pas autorisés. Le mercredi dernier, nous avons lancé, avec l’Office de la Fluidité Routières, une opération pour donner tout pouvoir à l’équipe mobile qui va se déplacer et faire le tour de la Côte d’Ivoire. Afin de lever tous les barrages et résoudre les problèmes. Ce qui était grave car dans les zones CNO, l’on payait des montants très importants aux différentes centrales. A présent que ces centrales sont dissoutes, nous avons demandé aux transporteurs de ne plus payer ces sommes. Par ailleurs, nous avons publié la liste et l’emplacement des barrages pour permettre aux Ivoiriens de connaître les barrages autorisés. Car des agents indélicats ont installé des barrages dont on peut douter de la légalité dans des villes comme, Issia, Saïoua, Sinfra, où on trouvait les différents corps de l’armée. Il fallu que nous intervenions. Nous mettons l’équipe de la fluidité routière en action, pour qu’elle puisse faire le tour et confier le travail aux préfets. A partir du moment où les préfets ont des notes et des instructions du gouvernement, ce qui n’existait pas, ils pourront mieux prendre la relève. Par le passé, même si le gouvernement décidait, les préfets ne pouvaient exécuter. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas, parce que nous allons leur distribuer la liste des 33 barrages autorisés ainsi que les arrêtés qui permettent de lever les barrages. Nous en sommes certains, c’est un combat que nous allons gagner. Personne n’y croit, mais au niveau du gouvernement, nous y croyons fermement.

L.P. : En amont, il y a aussi des transporteurs qui n’ont pas de pièces. Ce facteur ne favorise-t-il pas le phénomène du racket ?
G.T. : Oui, mais ce phénomène était devenu faible par rapport à ce que nous vivons. Auparavant, c’était la somme de 500 Fcfa ou 1000 Fcfa que les gens prenaient. Les transporteurs payaient mais cela ne constituait pas un véritable problème pour eux. Maintenant, si on lui demande de payer 200 000 Fcfa ou 300.000 Fcfa avant le démarrage de son véhicule, cela devient intenable. Le gouvernement est attaché à la résolution de ce problème parce qu’en fin de compte, ce n’est pas le transporteur lui-même qui supporte les coûts. Il fait son calcul en tenant compte de tout ce qu’il paie sur la route et il l’ajoute sur le coût normal du transport. Si nous parvenons effectivement à mettre fin au racket et à réduire les faux frais, on va accroitre le pouvoir d’achat des consommateurs. C’est important !

L.P. : Savez-vous qu’il existe une autre forme de racket dans les gares routières à travers des syndicats de transporteurs ?
G.T. : Exact. Nous sommes tout à fait informés et nous nous élevons contre cela. Le ministère trouve que la forme d’organisation choisie par les transporteurs n’est pas bonne et adaptée. Ils se sont organisés en syndicats alors que le transporteur a la responsabilité d’un chef d’entreprise. Ils ne vont tout de même pas se syndiquer contre eux-mêmes. Et puis le fait de dire dans les statuts qu’il s’agit d’une structure à but non lucratif, vous vous fermez l’accès aux banques. Vous avez une activité et vous dites que vous ne recherchez pas de gains, que vous ne faites pas de bénéfices. Vous ne faites donc pas de bénéfices alors que les agios sont payés sur le bénéfice réalisé ! Mais c’est le reste qu’on utilise pour subvenir aux besoins vitaux. Pour nous, toute la politique de renouvellement du parc autos repose en grande partie sur la banque.

L.P. : Où en sommes-nous justement avec cette opération ? Est-ce qu’il y a d’autres banques qui se manifestent ?
G.T. : Mais bien sûr. Aujourd’hui, nous n’arrivons même pas à recevoir toutes les banques qui sont intéressées par le projet. La seconde phase est pour bientôt et à ce niveau nous n’avons aucune inquiétude. En ce moment, le ministre des Transports est heureux parce que quand il reçoit les constructeurs, il leur dit qu’il n’a pas de problème d’argent dans la mesure où il a des lignes dans des banques.

L.P. : A quand les reformes au niveau du transport aéroportuaire?
G.T. : Il n’y a pas beaucoup de réformes. J’ai deux points essentiels au niveau de l’aérien. Premièrement, nous n’avons plus de compagnie nationale alors que l’avion est un élément déterminant de la politique économique de la Côte d’Ivoire. D’abord, l’avion va permettre un déplacement des Ivoiriens dans toutes les zones. Nous allons nous fréquenter et apprendre à vivre ensemble. Ensuite, c’est important que la Côte d’Ivoire s’affirme comme le véritable hub de l’Afrique de l’Ouest. Il faut que nous puissions faire des vols. Le besoin existe, tout comme des places à prendre. Je reviens de N’djaména où j’ai pris part à une réunion des ministres des transports. J’ai été obligé de passer par Paris pour aller au Tchad. Même scénario au retour. Ce sont des pertes de temps en plus du coût élevé. C’est donc une compagnie tout à fait digne de ce nom qui pourra faire face aux nombreux enjeux que nous voulons mettre en place. Nous sommes très avancés sur le dossier. Le capital de la future compagnie est fixé à 50 milliards de Fcfa. L’Etat ivoirien sera majoritaire à 51%, Air France, l’actionnaire de référence aura 35% et les 14% restants reviendront au secteur privé. Deuxièmement, c’est la certification de l’aéroport d’Abidjan. C’est une grande frustration pour moi chaque fois que je vais à Dakar ou à Accra. Leurs installations n’ont rien à voir avec l’aéroport d’Abidjan alors qu’ils sont certifiés et le nôtre ne l’est pas encore.

L.P. Pourquoi alors cette certification coince ?
G.T. : La certification coince pour plusieurs raisons. D’abord, nous avons mal abordé le problème, ensuite jusqu’à présent, on pense que la sécurité à Abidjan n’est pas encore bonne. Nous allons prendre des mesures draconiennes en matière de sécurité, pour que tous ceux qui ne doivent pas être sur les installations aéroportuaires, n’y aient pas accès. Ce qui se passe, c’est qu’il y a des audits permanents aujourd’hui, avec un monde qui est devenu de plus en plus planétaire. Il y a des personnes qui voyagent et l’on ignore que ce sont des contrôleurs. Elles essaient souvent de corrompre les gens pour franchir la sécurité et quand cela réussi, elles en font un rapport à leur employeur en leur confirmant qu’à Abidjan, il suffit de donner de l’argent pour qu’on vous laisse passer. Mais le vrai problème, ce n’est pas que la certification que nous devons mettre en première ligne. Avant de l’obtenir, il nous faut d’abord avoir une autorité de régulation qui est reconnue par l’autorité américaine de l’aviation civile. Cela n’a pas été fait et on tournait en rond, sachant que sans cette autorité de régulation on passerait des années à rechercher en vain une certification qu’on n’obtiendrait pas. La première chose que nous avons faite, c’est d’établir un chronogramme avec l’ANAC, afin qu’elle puisse être classée en catégorie 1. Sans ce classement, vous ne pouvez prétendre à une quelconque certification. Une fois ce classement fait, nous renforcerons les mesures de sécurité pour qu’effectivement, nous arrivions à la certification. Il y a un audit qui a été déjà fait et qui montre les défaillances qui sont les nôtres. Fort de cet audit fait en collaboration avec l’organisation internationale de l’aviation, nous savons les problèmes à résoudre pour avoir la certification. Nous avons très bon espoir que d’ici juin 2012, l’aéroport d’Abidjan sera certifié. Le troisième point pour la certification, c’est de trouver une compagnie aérienne américaine prête à desservir Abidjan. Nous l’avons déjà trouvé et il s’agit de l’une des meilleures compagnies des Etats-Unis.

L.P. : Récemment, il y a eu le premier coup de pioche des travaux du troisième pont d’Abidjan. Un pont à péage dont la traversée est fixée à 700 Fcfa. N’avez-vous pas peur que les transporteurs répercutent cela sur le coût du transport ?
G.T. A Abidjan, il y aura une concurrence de l’ensemble des modes de transports. Certes aujourd’hui, nous pouvons affirmer que des difficultés existent, mais dans les années à venir, il y aura une concurrence terrible, parce que le train va être opérationnel entre Anyama et Port Bouët, à un prix vraiment abordable. Ensuite, nous prévoyons de mettre le tramway dans la ville d’Abidjan. Le développement du transport maritime va permettre aux Ivoiriens d’avoir le choix. Enfin, il faut dire que tout le monde n’est pas obligé de passer par ce pont. Seulement, il faut que la possibilité existe pour que ceux qui ont envie d’y passer, puissent effectivement passer. Vous allez vite vous rendre compte que 700 Fcfa ce n’est pas si cher que ça car si vous devez passer deux heures dans un embouteillage, vous payez plus. On n’obligera personne, mais on aura au moins la possibilité de passer si on veut aller vite. Abidjan ne serait pas la première ville à appliquer cela.

L.P. : Des services de votre ministère sont accusés de corruption dans le cadre de la délivrance de certains documents. Que comptez-vous faire face à ces indélicatesses?
G.T. : J’en suis conscient et je suis tout à fait d’accord avec tous ceux qui disent que le ministère des Transports est l’un des ministères les plus corrompus. Cela fait partie de mon combat. Nous sommes en train de faire le point pour fixer des délais au niveau de chaque acte. Cela prend un peu de temps parce qu’il faut faire des audits afin de ne pas se tromper. Pour le permis de conduire où nous avons une magouille terrible, nous ferons en sorte qu’entre la demande et la délivrance, il n’y ait pas plus de 72h. On prendra des arrêtés puisque nous avons constaté que certains agents gardent les permis des demandeurs pendant deux voire trois mois sans être inquiétés ni sanctionnés. Rien ne dit qu’ils sont obligés de délivrer le permis en 72h. Dès l’instant où il y aura des arrêtés qui fixent en 72h la délivrance d’un permis de conduire, l’agent qui ne le fait pas est en faute. En ce moment, il peut être sanctionné. Nous mettrons tout en œuvre pour faire en sorte que le mauvais rang que nous avons dans le domaine de la corruption soit amélioré. Afin que le ministère des Transports ait une bonne image.
Par Jean-Eric ADINGRA
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Société

Toutes les vidéos Société à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ