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Société Publié le mardi 4 octobre 2011 | Soir Info

Affaire ‘’ Deux personnes tuées à Marcory’’ - Ali Ajami (Ambassadeur du Liban en Côte d’Ivoire) : ‘’La Justice va faire son travail’’ ‘’J’ai appelé le ministre de l’Intérieur’’

Le quartier Résidentiel de la commune de Marcory est secoué, depuis le dimanche 2 octobre 2011, par une série de manifestations contre des ressortissants libanais. Des jeunes en colère s’en sont pris à plusieurs biens. A l’origine, la mort de deux jeunes ivoiriens. Les manifestants en colère accusent un ressortissant du pays du Cèdre. Nous avons rencontré l’ambassadeur du Liban en Côte d’Ivoire pour un éclairage.

Quel regard portez-vous sur les manifestations qui ont lieu contre des Libanais, en ce moment ?
Ali Ajami : Les Ivoiriens et nous, la grande communauté libanaise, sommes des frères. Nous coexistons depuis très longtemps. Nous sommes en Côte d’Ivoire depuis près d’un siècle, pour construire ensemble ce beau pays. Nous sommes restés en Côte d’Ivoire même pendant les moments difficiles qu’à connus la Côte d’Ivoire, alors que certains avaient quitté le pays. Ne laissez pas les actes posés par certains d’entre nous détruire les relations entre les Ivoiriens et les Libanais. J’ai appelé hier (Ndlr : 2 octobre 2011) soir, le Ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur M. Hamed Bakayoko. Je lui ai dit que ce n’est pas juste qu’à chaque fois qu’il y a des problèmes entre un Libanais et une autre personne, des gens s’en prennent à l’ensemble de la communauté libanaise. Je lui ai dit si un Libanais est incriminé dans un fait, la justice doit automatiquement faire son travail. Il n’est pas juste de s’en prendre à toute la communauté. Nous sommes contre l’impunité. Si un Libanais pose un mauvais acte, il doit en répondre devant la justice. Le ministre m’a promis de transmettre le message et de faire le nécessaire. Je rappelle qu’hier, les Forces ivoiriennes, françaises et de l’Onuci sont intervenues, pour faire baisser la tension autour de la résidence où est logé la personne accusée. Mais jusqu’à ce matin (Ndlr : 3 octobre 2011), il y a encore des jeunes dans les rues. Je demande à ces derniers de rentrer chez-eux, car il ne faut pas créer encore des tensions, la justice va faire son travail.

Mais qu’est-ce qui s’est réellement passé ?
A.A : C’est la justice qui peut nous apporter un éclairage. En cas de problème avec une autre personne en société, il faut toujours que la justice fasse son travail. Je souhaite que les autorités ivoiriennes fassent des communiqués de presse pour dire que ce n’est pas un problème entre les Ivoiriens et les Libanais. Quant à ce qui s’est passé hier, je n’ai pas, pour le moment, d’informations exactes. Il y a beaucoup de rumeurs. Il y a une version qui dit que deux Ivoiriens ont été tués par des Africains armés. Il y a une autre version qui dit que c’était un règlement de comptes entre les deux victimes. Une autre version dit que c’est un Libanais qui a fait venir des gens armés qui ont donné la mort à ces derniers. C’est pour cela que la justice doit faire son travail, pour éclairer tout le monde. Et dans la journée d’hier, plusieurs personnes sont descendues dans les rues. Une dizaine de magasins et restaurants à la rue de la paix à Marcory ont été détruits ou saccagés. Des vitres de certains véhicules ont été cassés. Il y a environ six (6) Libanais qui ont été bastonnés, alors qu’ils passaient par la rue de la paix. J’étais en contact avec tout le monde le dimanche, pour tenter de calmer la situation. Grâce à l’intervention des forces ivoiriennes, de Licorne, des éléments du contingent jordanien de l’Onuci, le calme est revenu. Je lance un appel à tous les Ivoiriens. S’il vous plaît, ne mélangeons pas les choses. Il ne faut pas mélanger les honnêtes citoyens et les criminels. Si un Libanais ou une autre personne commet un crime qu’il soit jugé.

Nous sommes dans un processus de réconciliation nationale. Quel est votre message à l’endroit de ces manifestants qui sont dans les rues ?
A.A : Nous, au Liban, avons vécu une guerre civile pendant 15 ans. Grâce à Dieu, la crise en Côte d’Ivoire n’a duré que 5 mois. La guerre n’arrange rien, sinon qu'elle apporte la destruction. Le seul moyen pour s’en sortir, c’est la réconciliation entre tous. Il faut sortir de la crise pour que tous les Ivoiriens et les communautés étrangères soient ensemble. La Côte d’Ivoire mérite une vraie paix. Je demande donc à tous les manifestants de rentrer chez eux, de faire confiance à la justice ivoirienne qui fera son travail.

Quels sont vos rapports avec le président Alassane Ouattara ?
A.A : Nos rapports sont excellents. Le président de la République Alassane Ouattara a même rencontré le président libanais, il y a deux semaines de cela à New York. Il a invité notre président le général Sleiman à une visite en Côte d’Ivoire. Il sera à Abidjan dans certainement quelques mois. Il n’y a aucun problème entre le Liban et la Côte d’Ivoire. Nous ne sommes pas seulement des amis, mais des frères.

Réalisé par
K.A.Parfait
kaparfait@yahoo.fr

Légende : L’ambassadeur du Liban en Côte d’Ivoire Ali Ajami affirme que si un Libanais commet un crime il sera jugé. Ph :KonéA.Karim
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