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Art et Culture Publié le mercredi 19 octobre 2011 | L’expression

Interview / Aka Sayé Lazare (Dg de la Rti) : «Nous cherchons les moyens d’être compétitifs »

© L’expression Par Prisca
Passation des charges à la RTI : Brou Aka Pascal passe le flambeau au nouveau Directeur général, Aka Sayé Lazare
Mardi 2 aout 2011. Abidjan. Maison de la télévision, à Cocody. Cérémonie de passation des charges entre Brou Aka Pascal et le nouveau Directeur général, Aka Sayé Lazare
Décidé à offrir un média d’Etat de qualité aux Ivoiriens, Aka Sayé Lazare convie ses collaborateurs : une conférence éditoriale de réflexion et de formation, d’où ils doivent revenir mieux outillés.

Comment la Rti se porte-t-elle aujourd’hui ?

La Rti se porte mieux aujourd’hui qu’il y a cinq ou six mois. Au moment où nous prenions la responsabilité de la gestion de la Rti, c’était une maison quasiment sinistrée. Aujourd’hui, grâce au soutien du gouvernement, nous avons pu redémarrer toutes les deux chaînes de radio et les deux chaînes de télévision. Je dois dire merci à nos deux ministres de tutelle, celui de la Communication, Diakité Coty Souleïmane et son collègue de l’Economie et des Finances, Charles Diby Koffi qui ont travaillé de concert pour nous procurer les moyens dont nous avions besoin pour rééquiper nos studios et remettre nos antennes en marche. La Rti se porte mieux aujourd’hui grâce à des acquis technologiques de dernière génération et à cette volonté que nous avons de relever le défi d’une nouvelle Rti. Au-delà de la beauté des images, il y a un contenu qui s’affiche et qui s’affirme de jour en jour avec de la qualité, de la diversité et au-delà, le génie créateur de nos responsables des programmes et production. La Rti se porte mieux aujourd’hui et nous ne comptons pas nous arrêter en si bon chemin.

Où en est-on avec la nouvelle grille de programmes qui devait entrer en vigueur ce mois ?
Nous avons parlé d’une nouvelle grille de programmes qui devait être lancée au mois d’octobre. Mais nous avons choisi l’option de proposer une grille minimale qui devrait, au fur et à mesure du temps, gagner en puissance. C’est ce qui se passe. Nous ne pourrons parler de nouvelle grille totale et complète qu’à partir de décembre. Au fur et à mesure que nous avançons dans le temps, nous renforçons les grilles. Un de nos gros soucis demeure le manque de moyens financiers parce que les programmes coûtent excessivement cher. Et comme la Rti est en situation financière précaire, nous avons des difficultés à remplir certaines grilles. Mais nous faisons l’effort de le faire.

En quoi consiste la Conférence éditoriale que vous annoncez pour les jeudi 20 et vendredi 21 octobre à Grand Bassam ?
Nous avons un objectif que nous prenons au sérieux. Nous voulons faire de la Rti – et nous avons les moyens de le faire – une entreprise modèle, moderne et compétitive. J’emploie ce mot à dessein parce que nous savons que la concurrence est pour bientôt si elle n’est pas déjà là. Les chaînes privées qui vont s’installer ne nous feront pas de cadeau. Il faut que dès maintenant, que nous nous donnions les moyens d’être compétitifs. Nous allons à Grand-Bassam pour que nos journaux soient de véritables rendez-vous d’information et pour qu’ils soient présentés par des professionnels aussi bien en radio qu’en télé. Nous voulons aussi permettre à la Rti d’avoir les ressources dont elle a besoin. Nous allons réfléchir aux ressources humaines, voir quelles sont les compétences des journalistes que nous avons, leur aptitude à exercer ce métier avec professionnalisme. Nous ne voulons plus de journalistes qui ignorent le B-a ba de ce métier ou qui prennent des libertés. Nous serons très exigeants avec les attitudes irresponsables de certains journalistes qui font des reportages et qui ne s’appliquent pas, qui font des reportages sans que toutes les opinions soient reflétées. Nous allons faire en sorte que les informations qu’ils donnent soient totales. Nous y veillerons. Le journalisme a des exigences. Et c’est ce que nous allons apprendre ou réapprendre à Grand-Bassam. Nous allons faire en sorte que tous les journalistes, radio et télé, s’approprient les règles de ce métier et que d’ici deux mois, les Ivoiriens aient affaire à des journalistes qu’ils apprécient.
Nous allons faire en sorte qu’au sortir de Grand-Bassam, nous puissions prendre en main nos rédactions pour en faire de véritables outils de compétition, de performance, de compétitivité. La concurrence qui s’annonce concerne aussi les journalistes. Il s’agit pour nous d’œuvrer à ce que la Rti puisse compter avec des journalistes qui connaissent leur métier et qui le prennent très au sérieux.

Comment expliquez-vous le manque de professionnalisme de certains agents ?
Il y a d’abord une question de volonté. On vient à ce métier parce qu’on l’aime. Si on y vient avec d’autres motivations, il va sans dire que ce que nous allons offrir à nos publics sera tout sauf du journalisme. Ce n’est pas par hasard qu’on dit, en journalisme, que les faits sont sacrés. La tentation est grande de dire autre chose, que les faits. Quand on est professionnel, on fait fi de ses opinions, on ne regarde que les faits. Même si ces faits nous choquent. C’est d’abord une question de maturité et de sens élevé des responsabilités. Et puis, il y a aussi une dose d’humilité. Quand on est journaliste, on n’est pas une star, contrairement à ce que les gens pensent. Si vous assistez à ce que vous voyez, c’est-à-dire des journalistes complaisants, qui font de l’à peu près, c’est par manque de formation. Plusieurs de nos jeunes collaborateurs n’ont pas fait d’école de journalisme. Ils n’ont pas appris le journalisme pur et dur. Ils ont fait juste la communication. Aujourd’hui, ils sont journalistes, ils font des reportages. Cela peut donner l’impression que le journalisme est facile, ce qui est faux. Il y a des règles qu’il faut apprendre. Nous sommes là pour les encadrer. Nous allons aller à Grand-Bassam pour dire à nos jeunes confrères qu’il y a du travail à faire et qu’on ne vient pas pour s’amuser. Nous voulons que le journalisme soit un métier qui se respecte et qui est respecté. Nous voulons que le journaliste se considère d’abord comme un citoyen qui, malgré ses propres opinions, fait en sorte que ses croyances ne prennent pas le pas sur l’information et qu’il y ait toujours en lui ce souci de la rigueur professionnelle qui l’oblige à transcender ses propres opinions. Je veux un nouveau type de journalistes. Les gens nous reprochent, à la radio et à la télévision, de prendre de l’argent quand ils vont faire les reportages. Je vais mettre fin à cela. Il faut que cela cesse. C’est une pratique honteuse qui ne nous honore pas. Et je vais le dire à Grand-Bassam. Il faut arrêter de prendre de l’argent aux organisateurs des événements. C’est notre devoir d’aller chercher les informations. Nous n’avons pas à nous faire payer pour cela.

Interview réalisée par M’Bah Aboubakar
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